Ceci dit, les dames n’ont jamais le courage ou le manque d’éducation pour dire ce qu’elles pensent, et cela devient ennuyeux à la longue. Mais vous, ma chère Mademoiselle O’Hara, vous êtes d’un rare courage, un courage admirable.
Pourquoi marcher quand j'ai envie de courir ?
Dieu sait que les femmes mariées ne s'amusent jamais. Alors, veuve... Autant être morte... Ou mère.
- Quand je pense à tout ce mal qu'ils se donnent pour aller à Boston et New York, écouter des opéras et regarder des peintures à l'huile. Au lieu de passer leur temps à chasser et à jouer au poker, comme de vrais hommes.
- Oh papa ! Si je l'épousais, je changerais tout cela !
- Vous ne connaissez rien aux hommes. Aucune femme n'a jamais changé son mari ! Ma chérie, pour une femme, l'amour vient après le mariage...
« Vous Scarlett, vous prenez la vie à bras le corps et la pliez à votre volonté. »
Vous ne connaissez rien aux hommes.
Aucune femme n'a jamais changé son mari !
Mélanie est le plus doux de tous ces rêves et si il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais passé toute ma vie terré aux Douze Chênes d’où j’aurais regardé la vie s’écouler sans jamais en faire partie. Mais la guerre a éclaté. La vraie vie s’est jetée sur moi. Au combat, j’ai vu les corps de mes amis d’enfance, entièrement déchiquetés. Des amis que j’avais choisis pour la vie, croyais-je, pour me protéger des autres… La guerre m’a appris que je m’étais créé un monde peuplé d’êtres fantasmés, alors que la vie, c’était aussi tous les autres gens. Maintenant pour subvenir aux besoins de ma femme et de mon fils, je vais devoir faire mon chemin dans un monde rempli de gens avec qui je ne partage rien. Mais elle ne m’a pas appris à vivre avec ça… et j’ai peur de ne jamais apprendre. Vous Scarlett, vous prenez la vie à bras-le-corps et la pliez à votre volonté. Ce qui nous attend est pire que la guerre, et pour moi pire que la mort… Alors oui j’ai peur.
- Oh, Ashley, que va-t-il advenir de nous ?
–Il arrivera ce qu’il arrive à chaque fois qu’une civilisation s’effondre. Les gens intelligents et courageux s’en sortent et ceux qui ne le sont pas sont éliminés. Au moins, cela aurait été intéressant d’assister à un götterdämmerung.
–Un quoi ?
–Un crépuscule des dieux. Malheureusement, nous autres sudistes pensions que nous étions des dieux. Vous me demandez de vous aider. Eh bien, je ne peux pas, j’ai perdu ma maison est tout l’argent que je possédais. Je ne suis un bon à rien dans ce monde. Celui auquel j’appartiens a disparu avant la guerre. La vie était comme un spectacle d’ombres projetées sur un rideau, et je la préférais ainsi. En d’autres termes Scarlett, je suis un lâche.
Si les gens qui décident des guerres ne les rendaient pas sacrées, qui irait se battre ?
Vous savez, ces beaux orateurs qui ne sont pas sur les champs de bataille, mais trouvent plein de bonnes raisons pour motiver les idiots qui combattent savent bien que la seule chose qui vaille, c’est l’argent.