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Citations sur La danse de l'araignée (18)

Leurs retrouvailles sont toujours silencieuses, écrit mon père. Pas seulement parce que la mygale a enfin pu quitter le grelot dont elle est d’habitude prisonnière — chaque fois qu’elle est dehors, l’araignée ne saute plus, du tout. Sa danse s’arrête subitement. Elle devient incroyablement calme — dès qu’elle se trouve hors de sa cage, elle a même pris l’habitude de se mettre sur le dos pour que l’homme la cajole en lui grattouillant le ventre. Bien sûr, il s’efforce d’être le plus doux possible car sa famille andine l’a mis en garde, attention quand même, n’oublie jamais qu’elle pourrait te piquer si elle prenait peur.
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[...] quand on aime une chanson - est-ce qu'on a toujours l'impression qu'elle a été écrite rien que pour nous? Que c'est beaucoup plus qu'une chanson - que c'est un bout de lettre, en vérité. Une lettre qu'on croirait lire au fond de son lit pour peu qu'en l'écoutant on plisse légèrement les yeux.
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Tandis que je regarde Les Mercuriales, même si elle n'est jamais arrivée jusqu'à moi, ma mygale de compagnie, j'ai l'impression de l'avoir perdue. Ou que quelqu'un est venu me l'arracher, sans que j'aie pu lui opposer de résistance.
Ce soir, en repensant à tout cela, je sens qu'il me manque bien plus que la mygale. Comme pour l'homme de La Plata, je crois que ce qui me tient le plus à coeur, au fond, c'est le petit rituel quotidien - celui auquel l'homme est si attaché et que j'ai moi aussi failli connaître. Oui : ce qui me manque vraiment, ce soir, c'est de retrouver la danse de l'araignée. Et de savoir que ce qui tinte là-bas, à peine à quelques mètres de moi, c'est encore une fois sa cage qui carillonne d'impatience.
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Avant l'aurore, la capitale n'est qu'une immense silhouette sombre ponctuée ici et là par des lumières, quelquefois immobiles, d'autres fois clignotantes ou passagères. C'est pourtant à cette heure là que Paris en impose. La ville a beau être encore recroquevillée sur elle-même, ce n'est qu'avant le jour qu'on prend la mesure de tout ce dont elle est capable.
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- Elle n'y pouvait rien, ma tante. Saigner, c'était sa nature.
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Il paraît que chaque fois que l’homme retrouve son appartement de La Plata après une journée de travail, la mygale se met à danser dans la cage de métal qui lui tient lieu de maison. L’araignée fait de tels bonds lorsqu’elle comprend que l’homme est revenu que les barreaux vibrent et tintent. À croire qu’elle n’est pas retenue dans une cage, qu’elle loge en réalité à l’intérieur d’un immense grelot. On dirait surtout qu’elle reconnaît ses pas. À moins que le coup d’envoi ne soit pour elle le bruit de la clé glissée dans la serrure de la porte d’entrée. En tout cas, dès le début de leur vie commune, quand il est retourné chez lui à la fin de sa journée de travail, la mygale lui a fait des fêtes. Alors il a pris l’habitude de la libérer pour la câliner un peu, l’araignée adore ça — c’est sans doute en vue de sa libération quotidienne et de la petite séance caressante qui suit chacune de ses sorties que la mygale s’est tant attachée à lui, se montrant toujours plus heureuse et reconnaissante. Voilà pourquoi depuis qu’ils vivent ensemble, lorsque l’homme est de retour, la danse de l’araignée est toujours plus démonstrative. Et le lien entre l’homme et l’animal, plus fort.
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Toujours cette histoire de mygale que j’aimerais avoir. Mon père est de plus en plus sceptique. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Ça me paraît en réalité assez compliqué.
Ça fait presque deux mois que nous en parlons. Notre correspondance a des cycles, comme ça. Depuis cet été, dans mes lettres comme dans les siennes, il y a au moins une demi-page consacrée aux mygales argentines, ces araignées que mon père appelle las arañas pollito — les « araignées-poussin ».
Tout est parti d’un ami de ma tante et de ce qu’elle a raconté à mon père lors de la dernière visite qu’elle lui a rendue en prison. C’était le jour de la visita de contacto, lorsque le visiteur peut être à côté du détenu qu’il est allé voir. Je ne sais pas pourquoi mon père m’a donné ce détail, lui qui, d’habitude, ne parle jamais de la prison, mais dans la lettre qu’il m’a envoyée au tout début de l’été, c’est exactement ce qu’il disait : le jour de la visita de contacto, ma tante lui a parlé d’un ami à elle qui a une mygale comme animal de compagnie.
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Bavarder entre la banlieue parisienne et la prison argentine où se trouve mon père, la Unidad Nueve de La Plata, c’est un peu comme du tir à l’arc — avec de l’exercice et un peu d’application, on arrive à atteindre le point de mire, l’endroit précis du calendrier où nous nous sommes donné rendez-vous. Plus le temps passe, et plus nous nous retrouvons exactement là où nous l’avions imaginé — pile au centre de la cible. Tel jour, telle heure, devant les boîtes aux lettres, au pied du bâtiment A.
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La fin ou le départ de la ligne, c’est la même chose, voyons ! Soit, il se pourrait bien que d’un certain point de vue, ce soit la même chose. Pour les autres, peut-être. Mais alors, raison de plus. Si ça revient au même, autant dire qu’ici, on est au début. Car si c’est à Gallieni que la ligne commence, je sens bien qu’au fond, ça change tout.
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Bavarder entre la banlieue parisienne et la prison argentine où se trouve mon père, la Unidad Nueve de La Plata, c’est un peu comme du tir à l’arc — avec de l’exercice et un peu d’application, on arrive à atteindre le point de mire, l’endroit précis du calendrier où nous nous sommes donné rendez-vous. Plus le temps passe, et plus nous nous retrouvons exactement là où nous l’avions imaginé — pile au centre de la cible. Tel jour, telle heure, devant les boîtes aux lettres, au pied du bâtiment A.
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