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Des abeilles à une araignée,
une araignée ," une araña pollito andine",une espèce à part, qu'on peut vraiment apprivoiser, donc l'avoir comme animal de compagnie (en cage), et de surcroît qui danse. En somme, c'est ce qu'elle appelle une mygale, que désire notre narratrice alias l'auteur. Et tout ce désir vient d'une histoire racontée dans une lettre envoyée par son père emprisonné en Argentine dans les années 80....la mygale / le père....son désire se réalisera en mieux.....
C'est la suite à son livre précédant, "Le bleu des abeilles ", qui racontait ses deux premières années à Paris avec sa mère, suite à leur exil d'Argentine, où son père est resté incarcéré comme prisonnier politique. Elle poursuit le même procédé narratif, de courts chapitres relatant chacun une anecdote de son adolescence. Anecdotes du nouveau quartier où elle a emménagé avec sa mère et Amalia, une amie de sa mère, un nouveau lycée, des nouvelles amies, des changements corporels à l'adolescence....et toujours en arrière-plan, l'Argentine, la dictature et le père emprisonné. Un père féru de littérature française qui à travers ses lettres encourage sa fille à lire des classiques et s'enquiert de ses études....
La prose de Laura Alcoba est toujours belle et douce,agréable et facile à lire mais j'ai trouvé le fond plus léger que son livre précédent, dont les anecdotes étaient plus intéressantes, vu l'âge de la narratrice et le contexte - les deux premières années d'exil-.
Si vous n'avez pas lu le précédent, je le conseille vivement, celui-là, à vous de voir, avec le temps que je dispose j'aurais préféré lire autre chose.
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Après le Bleu des Abeilles, c'est avec une petite pointe d'émotion que je retrouve Laura, arrivée en France avec sa mère en fuyant la dictature argentine.
J'ai retrouvé dans ces lignes les accents de sincérité du premier tome, la découverte progressive d'un pays d'adoption. Après le temps de l'enfance vient le temps de l'adolescence. Ses questionnements, ses transformations du corps, les amitiés qui se font et se défont ...
Et toujours, la présence du père de Laura, absent car emprisonné en Argentine, mais tellement présent par la correspondance régulière qu'il entretient avec sa fille.
Pourtant, j'ai refermé l'ouvrage de Laura Alcoba en ayant le sentiment qu'il manquait quelque chose ... il y a de l'émotion, une forme de tendresse un peu surranée pour les années passées. Mais j'ai trouvé le récit un peu trop décousu, comme restant parfois à la surface. On a parfois le sentiment de picorer des éléments épars, avec assez peu de liant dans les événements, petits et grands, qui rythme la vie de la petite Laura.
Peut-être est-ce délibéré, pour que le récit reste à hauteur d'enfant, qu'il se lise au travers des yeux de l'adolescente qu'elle devient.
Une lecture agréable donc, une écriture fluide, qui m'a cependant quelque peu laissé sur ma faim ...
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C'est avec un réel plaisir que j'ai retrouvé le personnage de la petite Laura, dont j'avais suivi le parcours en Argentine, sous la dictature, puis l'arrivée en France avec l'apprentissage d'une langue nouvelle. Dès les premières lignes, j'ai éprouvé un sentiment de complicité, comme si je retrouvais quelqu'un de cher, dont je n'aurais pas eu de nouvelles depuis longtemps. J'ai lu Manèges et le bleu des abeilles dans l'ordre inversement chronologique à leur écriture et aux événements qu'ils relatent. Aussi, en retrouvant Laura, désormais à l'aube de l'adolescence, ayant quitté le Blanc-Mesnil pour venir s'installer à Bagnolet - presque Paris ! -, avais-je vraiment l'impression de l'avoir quittée deux ou trois ans auparavant.

Nous sommes au début des années 80. L'auteure nous replonge dans cette époque où les grandes surfaces ne s'appelaient pas encore Auchan mais Radar Géant - un nom que Laura Alcoba fait remonter du tréfonds de ma mémoire et qu'elle se plaît à répéter à l'envi comme pour redonner chair à la période disparue de son enfance - qui correspond aussi à la mienne. Elle nous raconte la manière dont elle a vécu la soirée de l'élection de Mitterrand, le 10 mai 81, un moment dont tous ceux qui l'ont connu conservent un souvenir précis, rattaché peut-être à un détail anodin - ici l'emplacement de la télévision, posée par terre, qui donnait l'impression, au moment où le portrait du nouveau président de la République se dessinait sur l'écran (comment oublier cette image ?), que son visage sortait directement des poils de la moquette.

Elle évoque également des épisodes intimes, mais ô combien marquants pour une toute jeune fille : l'achat du premier soutien-gorge (une étape si délicate !) ; son face-à-face avec un exhibitionniste, dans le hall de son immeuble, qui la pétrifie littéralement ; la première fois où elle invite avec sa bande de copines des garçons à venir goûter, avec toute la maladresse qui entoure un tel événement...

Une enfance classique, en somme ?
Pas tout à fait. Car le père de Laura est resté en Argentine, où il est emprisonné. La petite fille vit au rythme de leurs échanges épistolaires. de loin, depuis l'autre côté de l'Atlantique, son père l'incite à lire, car il sent bien que les livres ne sont plus au centre de son existence et qu'elle a d'autres préoccupations, sans doute plus légères. Dans ces lettres, ils se parlent comme s'ils étaient l'un près de l'autre. Ou peut-être avec plus de sincérité et d'aisance encore que s'ils vivaient sous le même toit... Il se tisse entre eux, par-delà la distance et la surveillance policière, une relation d'une grande intensité.
On ne peut qu'être impressionné par la maturité de cette enfant qui semble accepter le sort de son père avec une incroyable abnégation. C'est qu'elle se l'est construite à force de volonté et de courage, cette existence ordinaire de collégienne française à laquelle elle tient tant... Mais lorsque les émotions si longtemps contenues pourront enfin s'exprimer, plus rien ne pourra endiguer le flot des larmes.
Et le coeur du lecteur vibrera à l'unisson de celui de la petite Laura.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Je tiens tout d'abord à remercier la Masse Critique de Babelio et les éditions Gallimard pour cet envoi. Nous suivons ici une histoire particulière, une jeune fille nommée Laura témoigne de son adolescence passée tout près de Paris, à Bagnolet plus précisement. Elle a une vue sur les Mercuriales, de grandes tours appelées plus communément le Ponant et le Levant. Cette jeune fille vit avec sa mère et une amie de celle-ci, Amalia. Elles ont été obligées de s'exiler en France mais Laura entretient une correspondance avec son père. Les femmes ont réussi à éviter la mort et l'emprisonnement mais son père est un prisonnier politique qui encourage néanmoins sa fille à se cultiver en apprenant l'allemand et en lisant les livres de Gautier ou Hugo. Ce livre m'a notamment donné envie de lire le roman de la momie de Théophile Gautier, on peut dire que l'auteur l'a bien vendu. Laura est une bonne élève, forte mais qui finira par craquer. La plume de l'auteur est légère et douce, elle nous raconte ses anecdotes avec beaucoup de nostalgie. Les deux chapitres sont mes préféres, ils signent la fin d'un calvaire. Je n'avais pas lu les romans précédents, pourtant j'ai réussi à tout comprendre. Je vous conseille vivement ce livre que j'ai lu en une après-midi sans m'arrêter.
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Nous sommes dans les années 80. Laura a 12 ans et vit à Bagnolet, dans un appartement qu'elle partage avec sa mère et une amie de celle-ci, avec vue sur les tours Mercuriales et surtout sur Paris. C'est une petite fille comme les autres, qui va à l'école, joue avec ses copines, observe son corps se transformer progressivement. En apparence seulement, car cette enfant habite en France depuis deux ans, et a laissé derrière elle son pays, l'Argentine, et son père, retenu prisonnier par la dictature. Il entretient avec elle une correspondance régulière et ponctuelle, au point qu'il parvient même à anticiper la date précise d'arrivée des courriers qu'il lui envoie. A distance, il lui témoigne son amour, s'enquiert de ses études, de ses lectures, et lui prodigue des conseils.
La fillette évolue dans son monde, tantôt avec joie et légèreté, tantôt avec frayeurs et angoisses. Elle nous raconte, un peu à la manière d'un journal, quelques moments de son quotidien, de son intimité : l'achat de son premier soutien-gorge, la maladie d'Amalia, l'amie de sa mère, et ses récits de réfugiés politiques, l'amitié partagée avec ses copines, l'élection du nouveau président de la république française, ses efforts pour lire des écrivains français …. Comme dans le roman précédent « le bleu des abeilles », Laura aime la France, Paris et sa langue – qu'elle apprend grâce au « Robertito », le Petit Robert dont elle se sépare rarement - et nous le fait partager.
Et puis il y a le retour du père et ce trop plein d'émotions qui soudain, surgit, imprévisible. Elle pleure comme elle n'a pas pleuré depuis longtemps, évacuant d'un coup les peurs, les angoisses, tout ce qui s'est passé avant, elle pleure sur sa famille, et tous les autres, ceux qui sont restés au pays, ceux qui sont morts …
On s'attache à cette fillette, courageuse et spontanée, qui aborde la vie et l'exil avec beaucoup de maturité.
C'est un livre très fort, en grande partie autobiographique, qui ne nous laisse pas indifférent.
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Un roman où j'ai retrouvé, à Bagnolet, la jeune narratrice du Bleu des abeilles, ce roman où elle nous racontait les premiers temps de son arrivée en France, après avoir fui la dictature argentine après l'emprisonnement de son père. 

Elle a grandi et est maintenant au collège Travail (j'ai vérifié, il existe vraiment !), où, pour être dans une bonne classe, on lui a fait choisir l'allemand comme première langue.

Elle continue 'écrire à son père qui tient toujours la comptabilisation des courriers envoyés et de leur date d'arrivée, père qui souhaite qu'elle se plonge davantage dans la littérature française ... alors qu'elle bute déjà sur le vocabulaire de Théophile Gautier malgré l'aide de Robertito, le Petit Robert :) 

Un roman d'apprentissage où se croisent en courts chapitres, les copines, les profs, la colo, le pervers qui la suit à la sortie de l'école, l'élection de François Mitterrand, les vacances à Benidorm, ... 

Le roman d'une collégienne de banlieue qui voit miroiter Paris au delà des tours jumelles des Mercuriales.

Une ado qui grandit, qui devine les failles qui existaient entre ses parents et qui a la joie de retrouver, à Roissy, son père, enfin libéré.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Laura Alcoba nous présente ici une histoire d'intégration : d'abord l'apprentissage des mots ( grâce à "Robertito"), la lecture des classiques( pour satisfaire son père toujours prisonnier en Argentine), l'attention portée à l'émergence d'un nouveau Président de la République...
...Et la vie quotidienne,dans un immeuble de Bagnolet, entre sa mère et Amalia (qui est atteinte de la sclérose en plaques).
C'est une enfant, somme toute, heureuse qui parle ; la fin du roman est une ouverture sur un monde meilleur.
L'éditeur qui a cru bon de préciser sur la bande : "Petite musique d'exil", ne s'y est pas trompé : c'est exactement mon ressenti.
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Porte de Bagnolet, dans la cité de la Capsulerie, c'est là que se sont installées la narratrice, sa mère et Amalia, réfugiées argentines à la fin des années 70.
Le père de la narratrice est prisonnier politique en Argentine. Depuis deux ans et demi qu'elle ne l'a pas vu, seuls leurs échanges épistolaires, contrôlés,  leur permettent de garder le lien.
Dans ce court roman autobiographique, Laura Alcoba raconte avec pudeur le manque de son père, l'inquiétude et son adolescence d'immigrée en France.
Je m'attendais à une intrigue davantage centrée sur les échanges entre le père et sa fille, l'expression plus marquée de leurs sentiments. Je suis un peu déçue par cette lecture même si le style de Laura Alcoba m'a plu.
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Je remercie les éditions Gallimard, ainsi que l'opération Masse critique de Babelio, pour m'avoir fait découvrir l'auteur Laura Alcoba. Je ne connaissais pas du tout, et La danse de l'araignée m'a beaucoup plu, je pense lire les autres titres de l'auteur. Laura Alcoba nous plonge dans ses souvenirs de jeune fille, en banlieue parisienne, et son adaptation à la langue française suite à son exil avec sa mère de leur pays d'origine, l'Argentine, mais aussi sa confrontation avec les réalités de l'adolescence.
Au travers d'anecdotes, de ses souvenirs, de son interrogation aussi sur sa mémoire, souvenirs précis ou transformés par le prisme des années, au travers également de sa correspondance si touchante avec son père, prisonnier politique en Argentine, Laura Alcoba offre une lecture qui m'a parue sincère, très belle aussi. C'est surtout la plongée dans l'imaginaire de l'adolescente qui m'a ravie : le style de l'auteur possède une simplicité, une poésie qui exprime parfaitement un mélange de légèreté enfantine et de gravité.
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L'échangeur de Bagnolet, métro Gallieni, l'un des noeuds autoroutiers essentiels de la région parisienne. Au quinzième étage de la tour Capsule, une adolescente vit avec sa mère et une parente. Elles ont fui l'Argentine, leur pays, lorsque le père, membre du mouvement des Montenoros, a été arrêté et emprisonné à La Plata. Leur vie est simplement ordinaire. L'arrivée dans cette tour est pour elle une réelle amélioration de leur quotidien et la jeune fille, bonne élève au Collège Travail de Bagnolet, se nourrit de la correspondance régulière qu'elle échange avec son père. Elle lui parle de la poésie dans les couleurs bleutées des fameuses tours Mercuriales qui lui font vis-à-vis. Il lui parle de Victor Hugo. Un quotidien dont on se dit qu'il est celui de milliers de personnes déracinées pour quelque raison que ce soit. Une solitude à trois vécue sans tristesse ni amertume. Un récit précis, concis, sans suspense ni mélodrame. Une écriture qui, tout en étant jolie, n'a rien de miièvre.. Et puis, ce rêve d'avoir une mygale comme animal de compagnie, cette conviction que la danse de l'araignée rythme le monde …………..
" LA DANSE DE L'ARAIGNEE " a été choisi dans la première sélection de "UNE TERRE, UN AILLEURS 2018" le PRIX LITTERAIRE 2018 ES LECTEURS DES MEDIATHEQUES DE L'AGGLOMERATION DE MANOSQUE ".
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