Une petite nouvelle pour une fin de matinée paresseuse. J'ai ce titre sur les étagères de ma liseuse depuis bien longtemps et j'ai enfin pris une petite demi-heure pour la lire tranquillement au chaud en cette matinée pluvieuse.
La nouvelle suit une structure classique pour le XIXème, avec un narrateur qui rapporte une étrange expérience vécue au cours de ses voyages lointains, ici une villégiature en Italie. Avec un titre comme celui-là, il y a bien sûr des résonances avec la période actuelle, encore plus du fait de l'enquête de l'OMS en cours pour tenter de déterminer l'origine de la pandémie actuelle. Car ici, il est question d'un savant allemand qui consacre sa vie à cultiver et sélectionner des bactéries pour les rendre aussi virulentes que possible. Et dans quel but ? Non, pas pour lancer une guerre bactériologique, juste pour éradiquer la moitié de la population mondiale et, de ce fait éradiquer la pauvreté. Ce professeur Schwartz a lu Maltus un peu trop au premier degré et est convaincu d'oeuvrer pour le bien de l'humanité.
Visiblement, il n'a pas réussi en 1895 (date de parution de cette nouvelle), mais peut-être la peste de Harbin en 1910 (décrite dans [Neige et Corbeau], que j'ai lu il y a peu) ou la fameuse grippe espagnole de 1918 se sont-elles échappées de ses fioles ? En tout cas, il est très intéressant de voir les questions que les nombreuses et rapides avancées scientifiques au cours du siècle qui s'achevait alors ont pu suscitées. Pas de la grande littérature, mais une lecture bien intéressante par la perspective historique qu'elle offre, et qui montre qu'on n'a peut-être pas beaucoup changé depuis l'époque à laquelle Jean Bruyère écrivait. Est-ce réconfortant ?
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