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Citations sur La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde apr.. (327)

Nous vivons dans un pays de pouvoir et non un pays d'êtres humains. L’État bénéficie d'une priorité absolue. Et la valeur de la vie humaine est réduite à zéro. […] Nos responsables avaient plus peur de la colère de leurs supérieurs que de l'atome. Chacun attendait un coup de fil, un ordre, mais n'entreprenait rien de lui-même.
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J’ai lu que les gens font un détour pour ne pas s’approcher trop des tombes des pompiers de Tchernobyl, enterrés au cimetière de Mitino. Et l’on évite d’enterrer d’autres morts près d’eux. Si les morts ont peur des morts, que dire des vivants ? Car personne ne sait ce qu’est Tchernobyl. Il n’y a que des suppositions. Des pressentiments.
(...)
Et ce qui était encore plus intolérable, c’était l’ignorance. On dit “Tchernobyl”, on écrit “Tchernobyl”. Mais personne ne sait ce que c’est... Nous sommes parmi les premiers à avoir entr’aperçu quelque chose d’horrible... Chez nous, tout se passe différemment que chez les autres : nous naissons de façon différente, nous mourons de façon différente. Vous allez me demander comment on meurt après Tchernobyl ? L’homme que j’aimais, que j’aimais tellement que je n’aurais pu l’aimer davantage si je l’avais mis au monde moi-même, se transformait devant mes yeux... En un monstre...
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L’irradiation, la vague de chaleur… Mais personne ne nous avait dit que la contamination radioactive du terrain était le facteur qui affectait le plus l’organisme. Et les officiers de carrière qui nous avaient amenés là, n’en savaient pas plus. Ils n’avaient qu’une seule conviction ferme : la vodka aidait à lutter contre les effets des radiations, il fallait donc en boire le plus possible.
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Je restais près de lui à l'hôpital et je me disais : « il va mourir. » Par la suite, j'ai compris que je ne devais pas penser ainsi. J'allais aux toilettes pour pleurer. Aucune mère ne pleure dans la chambre de son enfant, mais aux toilettes, dans la salle de bains. Je revenais toute gaie.
-Tes joues sont roses. Tu vas guérir.
-Maman, fais-moi sortir de l'hôpital. Je vais mourir. Ici, tout le monde meurt.
Où puis-je pleurer ? Aux toilettes ? Mais il y a la queue, là-bas... Et ils sont tous comme moi.
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Ils ont éparpillé notre chagrin à travers le monde. Seuls les morts reviennent ici. On n’autorise que le retour des morts. Les vivants, eux, se faufilent la nuit. Par la forêt...
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Une Ukrainienne vend au marché de grandes pommes rouges. Elle crie pour attirer les clients : " Achetez mes pommes ! De bonnes pommes de Tchernobyl ! "
Quelqu'un lui donne un conseil : " Ne dis pas que ces pommes viennent de Tchernobyl. Personne ne va les acheter.
- Ne crois pas cela ! On les achète bien ! Certains en ont besoin pour la belle-mère, d'autres pour un supérieur ! "
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Les gens n'ont pas envie d'entendre parler de la mort. De l'horrible...
Mais moi, je vous ai parlé d'amour... De comment j'aimais.
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À la morgue, ils me demandèrent : "Voulez-vous voir comment nous l'avons habillé ?" Bien sûr, je le voulais ! Il était revêtu de sa grande tenue, la casquette posée sur sa poitrine. On n'avait pas pu le chausser car personne n'avait pu trouver de chaussures à sa taille : ses pieds étaient trop gonflés... Il avait fallu également couper l'uniforme, car il était impossible de le lui enfiler, il n'avait plus de corps solide... Il n'était plus qu'une énorme plaie... Les deux derniers jours, à l'hôpital, je lui ai soulevé le bras et l'os a bougé, car la chair s'en était détachée...
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Nous nous préparions à la guerre. À la guerre nucléaire. Nous construisions des abris. Nous voulions nous cacher de l’atome comme des éclats d’obus. Mais il est partout… Dans le pain, dans le sel…Nous respirons de la radiation, nous mangeons de la radiation…
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Personne ne sait ce qu’il y a dans l’autre monde. Ici, c’est mieux… On connaît. Comme disait ma mère : on se montre, on passe du bon temps et l’on fait ce que l’on veut.
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