AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La maison aux esprits (163)

« Elle s’astreignit à se souvenir du froid et du silence qui régnaient, de cette sensation sans prix d’être les maîtres de la Terre, d’avoir vingt ans et toute la vie devant soi, de s’aimer en paix, grisés par l’odeur des bois et l’amour, sans passé, sans avenir à sonder, avec pour seule et extraordinaire richesse celle de l’instant présent où ils se contemplaient, se humaient, s’embrassaient, se découvraient l’un l’autre dans le murmure du vent parmi les branches et la proche rumeur des vagues déferlant contre les rochers au pied des falaises puis explosant dans un tonnerre d’écume odorante, elle et lui enlacés sous un même poncho comme deux siamois dans la même peau, riant et se jurant que ce serait pour toujours, convaincus d’être les seuls dans tout l’univers à avoir découvert l’amour. »

Commenter  J’apprécie          70
Ses yeux se posèrent sur Rosa, l’aînée des filles encore en vie, et, comme à chaque fois, elle fut saisie d’émerveillement. Son étrange beauté avait un pouvoir troublant auquel elle-même n’échappait pas, on l’eût dite fabriquée d’un matériau différent du reste de l’espèce humaine. Nivea savait qu’elle n’était pas de ce monde bien avant qu’elle n’y fût venue, car elle l’avait déjà vue en rêve et ne fut pas surprise lorsque la sage-femme poussa un cri en l’apercevant.
Commenter  J’apprécie          70
–  Je vous trouve bien changée, maman, lui fit remarquer Blanca.
– Ce n'est pas moi qui ai changé, c'est le monde.
Commenter  J’apprécie          70
Son étrange beauté avait un pouvoir troublant auquel elle-même n'échappait pas, ont l'eût dite fabriquée d'un matériau différent du reste de l'espèce humaine.
Commenter  J’apprécie          60
J'eus l'impression que sans Rosa, la vie n'avait plus aucun sens pour moi. Je me dégonflai de l'intérieur comme un ballon crevé ; tout mon bel enthousiasme m'avait quitté.
Commenter  J’apprécie          60
Le sénateur Trueba, qui par principe détestait ces trucs-là, comprit ce qu’avaient voulu dire ses amis du Club quand ils certifiaient que le marxisme n’avait pas la moindre chance de s’implanter en Amérique latine, parce qu’il ne tenait pas compte de l’aspect magique des choses. « Du pain, des jeux, quelque chose à adorer : voilà tout ce dont ils ont besoin », épilogua le sénateur, se désolant intérieurement qu’on manquât de pain.
Commenter  J’apprécie          60
Blanca soutenait qu’il fallait doser ces lectures, car il y avait là des choses qui n’étaient pas de son âge, mais oncle Jaime estimait qu’on ne lit rien sans y porter intérêt, et que si l’on y prend intérêt, c’est qu’on est déjà en âge de le faire.
Commenter  J’apprécie          60
En chemin, je pus découvrir la ville avec ses terribles contrastes, les taudis entourés de cache-misère pour donner l'illusion qu'ils n'existent pas, le conglomérat grisâtre du centre, et les hauts quartiers avec leurs jardins à l'anglaise, leurs parcs, leurs gratte-ciel de verre, leurs héritiers blondinets se baladant à bicyclette. Les chiens eux-mêmes me semblaient plus heureux. Tout n'était qu'ordre, calme et propreté, avec cette paix à toute épreuve des consciences sans mémoire. Un quartier comme un autre pays dans le pays.
Commenter  J’apprécie          60
Lles fleurs ne parvenaient pas tenir jusqu'à la nuit tombée, car la grosse voix de tonnante d'Esteban Trueba et ses coups de canne avaient le don de terroriser la nature. Sur son passage, les animaux domestiques fuyaient, les plantes se recroquevillaient. Blanca faisait pousser un gommier apporté du Brésil, arbuste malingre et timoré dont la seule grâce tenait à son prix: on le vendait à la feuille. Lorsqu'on entendait le grand-père arriver, celui qui se trouvait à proximité courait mettre le gommier en sûreté sur la terrasse, car à peine le vieillard était-il entré dans la pièce que l'arbuste laissait pendouiller ses feuilles et se mettait à exsuder par sa tige un pleur blanchâtre comme des larmes de lait.


Commenter  J’apprécie          60
- En mourant, tout comme à l'instant de venir au monde, nous avons peur de l'inconnu. Mais la peur est quelque chose d'intérieur à nous-mêmes, qui n'a rien à voir avec la réalité. Ainsi mourir est comme naître: un simple changement - (p.315)
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (5552) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les classiques de la littérature sud-américaine

    Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

    Gabriel Garcia Marquez
    Luis Sepulveda
    Alvaro Mutis
    Santiago Gamboa

    10 questions
    371 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

    {* *}