Ses origines normandes, son physique de "brute magnifique", qu'il attribue à un père éleveur, et son franc-parler, ont souvent fait passer Fernand Léger pour le paysan de l'avant-garde. On peut certes imaginer le choc ressenti lorsqu'il découvre, à dix-neuf ans, le Paris de 1900. Léger n'y accomplira jamais la formation d'architecte qu'il est venu y poursuivre. Lentement, s'imprégnant patiemment du mouvement dynamique de la ville, il troquera son tire-ligne pour les pinceaux : l'assurance d'un métier stable contre la promesse d'une liberté risquée.
Fernand Léger, qui n'aimait guère les peintres "pompiers", a bâti son oeuvre sur de la fumée. Le thème apparaît dans ses tableaux dès 1910, inspiré par des volutes qui s'échappaient des cheminées de Montparnasse.
Tout en tenant compte de l'espace architectural, Léger entend dépasser le fonction décorative de la peinture murale. il souhaite créer une dynamique colorée dans l'espace habité: L'appartement que j’appellerai espace habitable va se transformer en rectangle élastique.