Voici donc le troisieme et dernier tome de cette magnifique trilogie qui nous plonge dans les années centrales du treizieme siecle, marquées par la grande offensive mongole contre les principautés russes et l'Europe, la lutte a mort entre l'empereur Frédéric II et le pape Grégoire IX, l'épuisement des croisades, les velléités de renaissance de l'empire romain d'Orient et la destruction totale précédant une renaissance éphémere du puissant royaume de Hongrie (troisieme puissance européenne avant l'invasion mongole) avec, en filigrane, le triomphe d'un premier capitalisme globalisé et sans états d'ame incarné par les marchands de Venise.
Grand (a tous égards) roman historique et d'aventures, grand roman tout simplement, cette oeuvre magistrale est aussi un livre d'heures de la vision humaniste du monde. L'auteur nous y montre comment de puissants souverains, en l'occurrence l'empereur Frédéric et le grand khan Ögödei, tentent - vainement car trop tot - d'établir chacun de son coté (hélas) un monde pacifié, globalisé et libéré de l'intolérance des dogmes mais aussi de l'égoisme destructeur des potentats de tous bords. On y voit également des sages- des hommes et une femme - qui annoncent une humanité future encore lointaine a leur époque mais qui, pour nous, se montre peut-etre déja a l'horizon. On y voit surtout que la connaissance -de soi et du monde qui nous entoure - mais aussi cet amour ou, pour utiliser un mot moins ambigu, cette affection qui fusionne celle pour soi-meme et celle pour les etres vivants en général sont la destinée de l'humanité ou - c'est le titre de ce troisieme tome - la volonté du Ciel. Merci a
Patrice Amarger pour ces tres belles heures de lecture.