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EAN : 9782909797045
236 pages
Créer (12/10/1995)
5/5   1 notes
Résumé :
Des souvenirs, bien sûr, mais aussi le témoignage irremplaçable d'une vie entière remplie de tous les changements d'une époque, qui a vu les hommes de la campagne passer des labours aux bœufs à l'ordinateur. Celui qui parle a connu et participé à tous ces changements, mais surtout il a été l'un de ceux qui en furent à l'origine, avec d'abord les débuts de la vulgarisation agricole puis la création des Centres d'Études Techniques Agricoles dans la campagne la plus pr... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Monsieur Andraud, je suis heureux de vous rencontrer, sans cela, je vous aurais fait prévenir par votre fils Ernest de venir me voir.
- Très bien, dit mon père, c’est à quel sujet Monsieur Chambaron?
- Vous avez eu une naissance à la maison Andraud, il y a environ un mois.
- Oui, dit mon père, un garçon.
- Il va bien? Madame Andraud aussi?
- Aussi bien que possible, merci, Monsieur Chambaron.
- Comment s’appelle-t-il?
- Alexandre, comme je vous l’ai déclaré, Monsieur Chambaron.
- C’est justement ce que vous avez oublié de faire, répondit ce dernier en souriant.
- Pas possible! Je ne me savais pas distrait à ce point, mais pourtant je me le rappelle, il y avait le boulanger et le marchand de vin.
- Oui, l’année dernière, quand vous avez eu une petite fille. Enfin, ne vous inquiétez pas; venez tout de suite à la mairie avec M. Chavanon et M. Péret et nous allons réparer cela ».
Le registre d’État Civil ouvert, la dernière naissance enregistrée l’était à la date du 6 Mars 1912. Force a été de m’enregistrer à la suite à la date du 7 Mars.
Cette anecdote m’a été racontée par mes parents l’année de mon certificat d’études, quelque temps avant l’examen. Mon maître, Monsieur Pons, ayant succédé à Monsieur Chambaron, faisait les dossiers d’inscription à l’examen. Il nous demandait notre date de naissance, ce qui ne l’a pas empêché, le soir, à la mairie, de vérifier nos dires.
Le lendemain, la classe du matin s’est ouverte par ces mots:
« Il y en a un qui se présente au certificat d’études et qui ne sait même pas sa date de naissance! »
J’étais loin de penser qu’il s’agissait de moi.
« Alexandre, tu es né le 7 Mars et non le 12 Février ».
Après avoir avalé mon affront en public, j’ai demandé à midi des explications à mes parents. Ma mère m’a raconté ce qui précède.
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LA GRIPPE ESPAGNOLE
Chez nous, nous fumes tous plus ou moins gravement atteints, sauf ma sœur Félicie qui allait maintenant sur ses vingt ans ; il y eut ainsi quelques cas d’immunité naturelle. Félicie nous soignait tous, s’occupait aussi du cheptel qui heureusement, grâce au beau temps de ce mois de novembre 1918, était encore dans les prés. Malgré les conseils de mon père qui lui disait d’abandonner la traite et de laisser téter les veaux, elle trayait toute seule autant qu’elle le pouvait. Son camarade du même âge, Adrien Péret, immunisé naturellement comme elle aussi venait l’aider quelques instants le matin et le soir. Le restant de la journée et parfois de la nuit se passait à être l’infirmière de tous.
Chère Félicie qui en ces moments si difficiles, si malheureux, fut plus que jamais pour nous tous la Providence, la deuxième maman qui veut avec son bon cour et sa vaillance essayer de tout sauver. Tâche surhumaine qu’elle s’imposait avec courage et calme. La pièce dénommée salon qui en réalité était la chambre des parents, fut sur ses initiatives, à cause de la commodité, transformée en petite infirmerie, avec un lit à chaque coin. Comment pouvait-elle réaliser cela ? Sans doute toujours avec l’aide d’Adrien.
Les trois lits supplémentaires installés furent occupés par Ernest, dix-sept ans, par Marie, sept ans et moi, Alexandre, six ans, qui étions, paraît-il, les plus gravement atteints.
Marie et moi nous avons dormi des heures et des heures, des jours et des nuits, ce qui n’était paraît-il pas de mauvaise augure. Quant à Ernest, il était au contraire assez agité par la fièvre qui n’avait pas le même effet que sur nous. Le jour du 11 novembre 1918, agacé par les cloches qui sonnaient, il demanda à maman :
« Mais enfin qu’est-ce qu’ils ont à sonner ainsi? »
« C’est l’armistice, mon garçon, la guerre est finie! »
« La guerre est finie… C’est bien temps, maintenant qu’ils sont tous morts! »
Marie et moi, nous sortîmes peu à peu de notre torpeur ; le mal au contraire s’accentua chez Ernest. Ma mère craignant le pire, (il y avait un décès en moyenne dans la commune tous les jours, parfois plus), fit venir le prêtre pour lui administrer les derniers sacrements. Ernest le renvoya énergiquement lui disant : « Allez-vous en, Monsieur le curé, je n’ai pas besoin de vous, je ne vais pas mourir, je suis bien trop jeune »
Hélas ! Ernest ne tarda pas à mourir. Marie et moi qui allions vers le mieux, avons rejoint les chambres du premier étage vers Félicie, Antoine et Justine. Le salon devint chambre mortuaire en attendant le jour de l’enterrement. Ce nouveau décès qui ne pouvait en rien se comparer à la mort de grand-père Jean, relativement récente, laissa mes parents dans un état d’effondrement total.
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Une fleur ! Merveille de la nature qui renaît: elle attire notre œil, nous invite
à approcher, à venir admirer sa beauté toute fraîche. Elle ressemble à un vrai miracle : il y a 15 jours, trois semaines peut-être, c'était l'hiver, le froid, la neige qui recouvrait tout. Aujourd'hui, sous le doux soleil de mars, très précoce cette année, elle se "carre" éclatante, petite tache lumineuse sur l'écrin de verdure que lui fait la petite herbe toute neuve.
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