Tout le monde se souviendrait d’une carrière plutôt intéressante même si fort courte. Ce ne serait déjà pas si mal pour un acteur. Il ne se serait pas cantonné à être une belle gueule de plus dans le cinéma du genre : « montre tes pecs, bombe le torse, fais le beau » et contente-toi de ça.
Quand on s’habituait à sa cicatrice, elle paraissait presque naturelle, aussi naturelle dans son visage que le nez ou la bouche et non un ajout malheureux propre à gâcher l’ensemble.
La jeune femme suivit avec attention The Misfits, elle connaissait déjà le film mais les acteurs la touchaient. Surtout l’histoire et le désespoir de Marilyn proche de la fin la prenaient toujours aux tripes. Derrière les images, elle connaissait la seconde trame qui se jouait lors de la réalisation du film. Le scénario est signé par le mari de Marilyn à l’époque, Henri Miller ; un beau rôle désespéré pour la sublime « idiote » que Hollywood s’arrachait. Déjà, leur mariage battait de l’aile et elle partit à la dérive lors du tournage
Il voulait juste une pause. Il décida de se servir de l’ironie, arme moderne bien utile, quand le courage était devenu une espèce en voie d’extinction.
Encore une fois, son ego l’empêchait de lui demander de l’aide. Ce n’était pas joli, de jalouser un pote, mais ça faisait partie du métier. On applaudissait et on s’interrogeait en son for intérieur ; comment ses collègues auraient-ils géré le même rôle ?