AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4.38/5   8 notes
Résumé :
Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l’accès à une vie heureuse. Ils représentent l’humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Le murVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« (…) et le mur se dressait en une masse invincible »

Tout est dit. On espère toujours mais il y a ce mur. Une nouvelle magnifique et pourtant si courte, les mots sont très puissants. On est embarqué dans cet univers de désolation, subjugué par le rire satanique de la nuit. Ici même les montagnes sont chauves ! le vent souffle et l'homme a peur, terrifié en écoutant « quelque chose d'énorme se mouvoir dans les profondeurs de la terre et gronder sourdement en demandant la liberté. »

« plus terrible que la colère de la nuit et que le rire cruel du mur »

J'ai tout particulièrement apprécié le style de l'auteur. Quand il donne vie aux éléments « la nuit pleurait des larmes de repentir et soupirait péniblement », quand l'inébranlable prend corps et devient mouvant, quand l'immobilité sous la force des mots se fait violente, accentuant d'autant le contraste avec les êtres humains « ces dos étaient immobiles et sourds », qui perdaient toutes leurs caractéristiques vitales.

« Et la nuit s'indignait de notre manque de courage et de notre lâcheté ; elle se mettait à rire d'une manière menaçante, secouant son ventre gris tacheté, tandis que les vieilles montagnes chauves accompagnaient de leur écho ce rire satanique. Tout égayé, le mur lui répondait d'une voix retentissante et folâtre, il laissait tomber sur nous des pierres qui nous meurtrissaient la tête et nous déchiraient le corps. Ainsi s'amusaient ces géants, et ils s'appelaient entre eux. »
Commenter  J’apprécie          312
Fable terrible ( 1901)
Je serais incapable de lire plusieurs nouvelles de Léonid Andreïev à la suite. Mais quel écrivain ! Injustement méconnu en France car ses oeuvres sont longtemps demeurées cachées dans les archives soviétiques.
Le narrateur est un lépreux face à un mur infranchissable.
La fable traite de l'angoisse d'un homme qui se heurte au mur de l'absurdité d'un monde sans Dieu, au mur de la misère, de la souffrance et de la solitude. L'écriture est ciselée, effrayante et belle à la fois. L'angoisse c'est la Nuit et le Vent mauvais qui rugit, l'humanité c'est une foule anonyme, comme une marée instable , inquiétante, prête à l'engloutir. Elle est composée d'êtres monstrueux, de lépreux isolés , d'affamés cruels, anthropophages, . Les lépreux supplient plusieurs fois qu'on les tue mais on ne veut pas les toucher...Brrr Terrible ! L'Enfer sur Terre.
A découvrir sur le site de la bibliothèque russe et slave. Existe aussi en audio.
Commenter  J’apprécie          180
A 20ans Léonid Andréïev écrivait : « je voudrais que l'homme palisse de terreur en lisant mon livre que celui-ci soit pour lui comme une drogue, comme un cauchemar, terrifiant … ». Dans cette étrange, angoissante et macabre nouvelle, en dix pages exactement Léonid Andréïev nous met « KO »!
Un grand symbole, « le Mur », obstacle devant lequel rampe des lépreux en mal de bien-être, bonheur et liberté.
Un peuple sombre et inquiétant, ces déshérités qui se se débattent dans la cruelle nuit devant le mur infranchissable lançant ses pierres et se gaussant de rire : « la nuit ne nous quittait jamais, elle ne s'en allait jamais derrière les montagnes, pour en revenir forte, calme et très noire. C'est pourquoi elle était si fatiguée, si haletante et maussade. Elle était mauvaise ». Cependant un mince espoir s'infiltre dans ce sombre récit : « Chaque cadavre n'est-il pas une marche qui mène au sommet ? ... couvrons la terre de nos cadavres… Et s'il n'en reste qu'un, celui-là verra le monde nouveau ».
Merci à la Bibliothèque Russe et Slave pour cette belle découverte.


Commenter  J’apprécie          172

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La nuit noire soupira profondément, et, semblable à la mer que saisit l’ouragan pour la lancer contre les rochers de toute son énormité hurlante et lourde, le monde visible tout entier s’agita. Par milliers, des poitrines tendues et furieuses vinrent heurter le mur. Très haut, jusqu’aux nues qui se mouvaient pesamment, jaillit une écume sanglante qui les colora ; elles devinrent ignées et terribles, et projetèrent une lueur rouge en bas, là où quelque chose de petit, de noir, de féroce, mais de monstrueusement nombreux existait, grondait, faisait du bruit. Avec une lamentation qui glaçait le cœur et qui était pleine d’une douleur indicible, ce quelque chose se retira, et le mur restait là, inébranlable et silencieux.
Commenter  J’apprécie          160
La nuit s'indignait de notre veulerie, de notre lâcheté, elle éclatait d'un rire menaçant qui faisait tressauter sa panse grise et tavelée, et les vieilles montagnes chauves étaient gagnées par ce rire satanique. Le mur, saisi d'une sinistre hilarité, lui faisait écho et hululant, il nous lançait malicieusement des pierres qui broyaient nos têtes et écrasaient nos corps.
Commenter  J’apprécie          130

Video de Leonid Andreïev (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leonid Andreïev
Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l’accès à une vie heureuse. Ils représentent l’humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté. Lecture de Judith Beuret.
autres livres classés : essai psychologiqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}