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EAN : 9781090398529
PHILIPPE DUVAL EDITIONS (05/06/2015)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Un crash, une bombe, un incendie, une fusillade, un séisme : les professionnels sont sur place… mais ce ne sont pas les seuls : politiques, médias et bénévoles en tout genre transformés en psychologues du jour envahissent le lieu. Les dispositifs d'urgence se transforment en une grande mascarade exploitée par tous les médias.
La logique du soin ? Ensevelie sous une logique comptable, financière… Le blessé psychique devient alors Victime : plus d'autre identit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un livre de vulgarisation sur le sujet. Il a l'avantage d'être accessible, même pour quelqu'un ayant peu (ou pas) de connaissances particulières en psychologie. Il est intéressant d'avoir plusieurs auteurs, qui apportent des témoignages différents. Cependant certains passages sont écrits de manière assez péremptoire. Les affirmations ne sont pas accompagnées de références bibliographiques et parfois ne semblent soutenus par aucune étude, observation, consensus scientifique.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La fabrique contemporaine de la victime a imposé un modèle socio-judiciaire sur des souffrances psychiques qui auraient dû être circonscrites au domaine soignant. (...)
Dorénavant, il faut dire, parler, répéter aux soignants, aux secouristes, aux enquêteurs, aux avocats, aux magistrats, aux assurances, aux proches, aux témoins...parler pour l'autre, de ce que l'autre veut entendre et non parler pour soi et de ce que l'on voudrait réellement dire. Une telle parole sous injonction, voire sous ce que nous pourrions qualifier de "contention verbale", est une parole qui ne peut pas conduire à une mise en sens de ce qui a été vécu et à un récit : elle se réduit à un témoignage, mots sans réflexivité par rapport au vécu traumatique, à une déposition qui réduit la parole à une plainte. Se plaindre, c'est être considéré comme victime. Autrement dit, se plaindre avec les mots correspondant à ce que la société souhaite entendre, c'est être entendu comme victime et se voir ouvrir des droits.
Mais cette évolution laisse hors du monde des milliers de personnes traumatisées, des sujets aux vies fracassées par un accident, une maladie, un deuil, une agression, des maltraitances ou des violences. La très grande majorité des traumatisés psychiques ne se plaint pas : la honte, la culpabilité (...)
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La honte et la culpabilité se développent à la suite d'attitudes ou d'actes répréhensibles. Pourquoi de tels affects sont-ils éprouvés chez des individus qui ont été assujettis au malheur et à la souffrance ? L'explication est peu connue et ne tombe pas sous le sens. On est en présence d'un effet mécanique de la dégradation du moi. Si vous êtes maltraité, si vous subissez une dégradation, vous éprouverez de la honte. C'est typiquement ce qui arrive aux victimes d'agressions ou d'abus sexuels. Et on peut donc comprendre le dilemme que vit la victime, ainsi prise entre le besoin de reconnaissance et l'envie irrépressible de se cacher aux yeux d'autrui.
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De sujet souffrant, le traumatisé psychique est désormais objet, support de plaintes, projection expiatoire des angoisses modernes et de la culpabilité de notre société individualiste et concurrentielle. Dépossédé de son histoire et de sa singularité, le traumatisé est condamné à être victime pour que la cohésion collective puisse se dégager de ses insuffisances à penser la subjectivité individuelle. Il est contraint d'exposer sans limite son histoire devant les témoins, les enquêteurs, la justice, les media, pour pouvoir prétendre être reconnu comme ayant droit à une réparation qui engage l'Etat ; devenu Etat-providence et donc qui implique indirectement la collectivité.
Mais nous devons apporter une précision essentielle : ce ne sont pas tant les réparations judiciaires, les aides financières ou les sanctions pénales obtenues quand il y a eu plainte qui participeront à la restauration psychique. Elles sont importantes mais, psychiquement, elles ne priment pas.
Humainement, l'essentiel est d'être reconnu en tant que sujet.
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Deuxième catégorie de ces "volontaires" : ceux à qui la mort, la souffrance, procurent une sorte de jouissance perverse.
La douleur et le sang sont très souvent érotisés par notre société et il existe une sorte de fascination très primitive de l'être humain devant ce genre de scènes. C'est comme si les victimes - des attentats terroristes en particulier - étaient foudroyées par une colère divine et payaient pour les fautes commises par tous les autres. C'est la "victime", au sens "sacrificiel" du terme qui intéresse ces personnes, et pas les soins qu'elles pourraient lui apporter. Ces sauveteurs particuliers alors, derrière une présence et une action apparemment plus que louable, se révèlent particulièrement dangereux : ils peuvent infliger des dommages collatéraux aux victimes.
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Ce que nous souhaitons relever ici, c'est l'aspect très paradoxal de cette "victimophilie" : le gouffre entre l'attention sociétale, revendiquée par les discours politiques, et la réalité de ce à quoi sont exposées les personnes qui survivent à des drames. Les traumatisés sont expulsés de la scène sociale où les victimes ont pris tout l'espace.
(...)
Une personne traumatisée parle comme elle le peut de ce qu'elle a vécu. Comment mettre en mots l'indicible ? Comment parler de ce qui reste à soi inintelligible ? Comment faire confiance à un autre quand on a été confronté à l'arbitraire et que tous ses repères, toutes ses croyances, se sont effondrés en quelques secondes ? Il est très coûteux psychiquement de décrypter l'horreur vécue et de parvenir à faire un récit.
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