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Citations sur Le ciel par-dessus le toit (140)

Parfois, on aimerait savoir, n’est-ce pas, la nature exacte des paroles : leur poids sur les âmes, leur action insidieuse sur les pensées, leur durée de vie, si elles sucrent ou rendent amers les cœurs. Iront-elles se loger quelque part dans le cerveau et un jour, on ne sait ni pourquoi ni comment, réapparaître ? Auront-elles un effet immédiat et déclencher colère, tristesse, stupeur ? Seront-elles incomprises, confuses ?
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Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c'est maison d'arrêt mais qu'est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu'entre les murs.
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Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là.
(page 99)
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Bon sang, comment faut-il la mener cette putain de vie pour qu'elle ne vous morde pas au quotidien ? Phénix avait pourtant fait tout le contraire de ses parents, eux qui lui disaient tout le temps d'être comme ci comme ça, de chanter, de sourire. Elle n'a pas fait ça, elle n'a pas décoré leur chambres de posters roses et bleus, elle ne les a pas déguisés, elle ne les a pas offerts à tous les regards, elle n'a pas acheté des poupées et des jolies robes pour les costumer, elle leur avait donné des prénoms de fauve et d'oiseau, elle leur avait donné des griffes et des ailes mais ça n'avait servi à rien. Ses enfants étaient pétris de sentiments, ils étaient chétifs, peureux, ils avaient peur de la maison, ils avaient peur du creux dans le jardin, ils avaient envie d'être pris dans les bras, qu'elle dise des mots d'amour, et quand elle a repensé à ses parents, à celle qu'elle avait été, à ce qu'elle avait traversé, tout était tissé serré bien serré autour d'elle, comme une toile d'araignée, et jamais elle n'a été aussi empêchée, emprisonnée, captive.
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On dit arrivant, on dit quartier mineurs, on répète son numéro d’écrou et il y a tant de portes, tant de dédales. C’est une ruche avec des dizaines d’alvéoles reliées les unes et les autres par une grille ou une porte.
(page 95)
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Il a tout le temps peur : des détenus adultes qu’il peut voir et entendre à l’étage supérieur, à travers le filet, de ceux qui sont dans les cellules à côté de lui, des voix qui traversent les murs, de la nuit qui semble durer une éternité, des petites mouches qui viennent le soir vrombir autour de l’ampoule (maboul, Séoul), des mains qui lancent des yo-yo d’une cellule à l’autre et des visages, tant et tant de visages qui apparaissent à travers les barreaux et leurs yeux surtout, à tous, si sombres, si perçants.
(page 111)
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Cette nuit fond sur le jour en laissant des traînées roses et mauves et orange. Ce ciel, par-dessus les toits, ressemble à un morceau de soie chatoyant, pense-t-elle, et ça lui fait plaisir que ce chatoyant, qu’elle a rencontré jusqu’ici uniquement dans les pages de livres, lui vienne si aisément.
(page 29)
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Sa bouche se remplit d’une drôle de salive liquoreuse et un peu amère. C’est sa mère, cette femme magnifique et froide et inflexible, au téléphone. Peut-être a-t-elle cru que Paloma n’avait pas reconnu sa voix rauque puisqu’elle précise : C’est moi, Phénix.
(page 32)
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La jeune femme tatouée fait elle-même tout le travail. Le temps, la médecine et le progrès n'existent pas, elle pourrait être dans une cave, sur une plage déserte, elle pourrait être la toute première femme au monde, qu'importe, elle se cambre, s'accroupit, pousse, respire, et tout son corps est animé de contractions qui font comme des vaguelettes sous la surface de sa peau.
Elle devient une mer travaillée de l'intérieur et derrière elle, à côté d'elle, le docteur Michel ne fait que regarder et asseoir son impuissance. Il est fasciné par ce retour d'instinct, il est aimanté par le dragon qui semble se réveiller, écaille verte après écaille verte, flammèche rouge après flammèche rouge. Bientôt, pense-t-il moitié émerveillé, moitié effrayé, cette jeune femme au visage si parfait ne va faire qu'un avec le dragon et, oui, bientôt elle crie comme l'autre crache des flammes au croissant de son épaule droite, elle se redresse et, de ses deux mains, elle attrape le petit garçon qui glisse hors d'elle.
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Le ciel est, par-dessus…
Paul Verlaine

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul Verlaine, Sagesse (1881)
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