AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Elsa (75)

Il est plus facile de mourir que d'aimer.
Commenter  J’apprécie          100
Tu m’as regardé de tes yeux jusqu’à l’horizon déserts

De tes yeux lavés du souvenir
Tu m’as regardé de tes yeux d’oubli pur
Tu m’as regardé par-dessus la mémoire
Par-dessus les refrains errants
Par-dessus les roses fanées
Par-dessus les bonheurs bernés
Par-dessus les jours abolis
Tu m’as regardé de tes yeux d’oubli bleu
Tu ne te rappelles rien de ce qui fut
Ô bien-aimée
Ni les gens ni les paysages
Tout est parti de toi comme les bras de fumées
Tu demeures
Et parcours le ciel pour la première fois
De tes yeux de lave et de lenteur
Le monde est devant toi comme si tu le pensais sous tes paupières
Comme s’il commençait avec toi devant toi
Jeune éternellement de ton regard paisible
Et je suis là jaloux de lui de sa beauté
Avec mes pauvres photos jaunies dont tu te détournes
Pour voir les nouvelles prairies
C’est promis je ne parlerai plus du passé
Tout part d’aujourd’hui sur tes pas
Ce qu’il me reste de vie est un pli de ta robe
Rien encore n’eut lieu je te rencontre enfin
Ô mon amour je crois en toi
Commenter  J’apprécie          90
Toute chose d’obscurité me parle de ton éclat
Les pièces à tâtons traversées
Les veuves
Le bitume au fond des navires
L’eau des mares
Les olives noires
La croix des ailes de proie au-dessus de la neige où tourne
Une cordée à bout de forces
Les souliers d’un mort
La haine aux ongles de nuit

Toute chose d’amertume
Le cerne violet des insomnies
Le pain refusé
Celui qui a retrouvé sa maison vide et ses baisers souillés
Le miroir au visage disgracié
La tragédie à colonnes des richesses
L’âge
Les mutilations
La jeunesse humiliée à plaisir
Les prisons où l’homme est séparé de lui-même
Toute chose de violence
L’incendie et le sang
Les barbares debout dans des villes
Les bourreaux de la femme et du blé
Les bourgades comme chevaux à coups de fouet dispersées
Le triomphe des fauves
Le rire clair des fusillades
Les membres brisés par le cuir et la volonté d’autrui
Le meurtre jeune et rouge
Les vermillons de la douleur
Tout ce qui prend au soir tombant couleur de cruauté

Pour moi pour moi parle de tes yeux bleus.
Commenter  J’apprécie          60
Je vais te dire un grand secret Le temps c'est toi
Le temps est femme Il a
Besoin qu'on le courtise et qu'on s'asseye
A ses pieds le temps comme une robe à défaire
Le temps comme une chevelure sans fin
Peignée
Un miroir que le souffle embue et désembue
Le temps c'est toi qui dors à l'aube où je m'éveille

C'est toi comme un couteau traversant mon gosier
Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point
Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus
Et c'est bien pire que le désir interminablement non satisfait
Que cette soif de l'oeil quand tu marches dans la pièce
Et je sais qu'il ne faut pas rompre l'enchantement
Bien pire que de te sentir étrangère
Fuyante
La tête ailleurs et le coeur dans un autre siècle déjà
Mon Dieu que les mots sont lourds Il s'agit bien de cela
Mon amour au-delà du plaisir mon amour hors de portée aujourd'hui de l'atteinte
Toi qui bats à ma tempe horloge
Et si tu ne respires pas j'étouffe
Et sur ma chair hésite et se pose ton pas

Je vais te dire un grand secret Toute parole
A ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c'est pourquoi je dis si souvent que je t'aime
Faute d'un cristal assez clair d'une phrase que tu mettrais à ton cou
Ne t'offense pas de mon parler vulgaire Il est
L'eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu

Je vais te dire un grand secret Je ne sais pas
Parler du temps qui te ressemble
Je ne sais parler de toi je fais semblant
Comme ceux très longtemps sur le quai d'une gare
Qui agitent la main après que les trains sont partis
Et le poignet s'éteint du poids nouveau des larmes

Je vais te dire un grand secret J'ai peur de toi
Peur de ce qui t'accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu'on ne dit pas
J'ai peur du temps rapide et lent j'ai peur de toi
Je vais te dire un grand secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d'aimer
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour.
Commenter  J’apprécie          60
Je ne serai qu'une chanson à jamais faite pour ta gloire
Commenter  J’apprécie          60
Il est plus facile de mourir que d'aimer. - C'est pourquoi je me donne le mal de vivre.


Commenter  J’apprécie          60
Nous étions faits pour être libres, nous étions faits pour être heureux, le monde l'est lui pour y vivre, et tout le reste est de l'hébreu.
Commenter  J’apprécie          50
Tu rêves les yeux large ouverts
Que se passe-t-il donc que j'ignore
Devant toi dans l'imaginaire
Cet empire à toi ce pays sans porte
Et pour moi sans passeport.
Commenter  J’apprécie          50
Tout homme a le destin de l'étincelle Tout homme n'est
qu'une éphémère et que suis-je de plus que tout homme
Mon orgueil est d'avoir aimé
Rien d'autre
Commenter  J’apprécie          50
J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (1104) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Aragon (difficulté moyenne)

    Aragon a été journaliste dans un de ces journaux. Lequel ?

    Minute
    Le Figaro
    Libération
    L'Humanité

    10 questions
    144 lecteurs ont répondu
    Thème : Louis AragonCréer un quiz sur ce livre

    {* *}