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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ces trois nouvelles publiées dans la clandestinité dans le recueil « Servitudes et Grandeurs des Français », Louis Aragon, chantre de la résistance, donne la parole à l'adversaire, ennemi de la patrie et de la démocratie.
Dans « Les rencontres » Pierre-Vandermeulen alias Julep, journaliste, est farouchement anticommuniste et condamne la résistance. Il ne peut concevoir ces actes « terroristes » qu'il juge antipatriotes.
Dans «Le collaborateur », on part à la rencontre de Grégoire Picot, réparateur de radios, qui croit bec et ongles à la collaboration. Pour lui, tout n'est que question de logique et les Allemands ne font que leur devoir.
Dans « le droit romain n'est plus », on suit un commandant juge allemand qui envoie chaque jour des résistants à la mort, parfois aussi des Allemands, ceux qui ont fait le « mauvais choix ». Il fait son devoir, est aux ordres du parti, et n'a pas mauvaise conscience. Ceux qu'il condamne sont des « terroristes » et pour lui, "la guerre est la guerre" et elle justifie les moyens.
Ces personnages, anti-communistes et anti-résistants, ne doutent pas d'être du bon côté et détenir la vérité. Ils n'ont donc pas mauvaise conscience. le résistant est un terroriste, c'est lui le mauvais Français. Depuis l'armistice de 1940, le gouvernement français n'est plus en guerre contre l'Allemagne et on se doit d'obéir à l'ordre établi. Mais le temps passe, les horreurs de la guerre sont de plus en plus intolérables et la cruauté gratuite est inconcevable. Ce qui leur semblait au départ évident ne l'est plus et ils finissent par se demander s'ils ont vraiment choisi le bon côté.
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Après l'invasion de la zone libre en 1942 le quotidien c'est l'Occupation, les miliciens et les terribles représailles, mais c'est aussi la Résistance, les francs-tireurs, les communistes, les gaullistes, le maquis, les "terroristes".
Les 3 nouvelles du recueil suivent un juge militaire allemand, un réparateur de radios collaborateur ou un simple journaliste indécis et égoïste;  des personnages  qui s'étaient jusqu'ici trop bien accommodés du régime de Vichy. Mais les temps changent, le doute s'installe subrepticement. Sous le poids des événements extérieurs chaque personnage en vient à remettre en cause ses anciennes certitudes. Malaise, peur, agacement s'invitent dans leur vie. Ainsi  dans la seconde nouvelle  « Le collaborateur », la plus percutante des trois , Grégoire Picot, le réparateur de radios, mû par un besoin incessant de se rassurer, de se prouver qu'il est dans le vrai,  proclame à tout-va que tout ce qui arrive "C'est juste une question de logique".
Et puis soudain en un instant, comme souvent dans les nouvelles, la situation  bascule. L'issue sera pour chacun à la hauteur de son "crime".
Guidé par le monologue sans fin  du héros avec lui même, on suit le cours perturbé de ses tourments. le lecteur, lui, animé  de sentiments contradictoires condamne les choix des  3 personnages, leur passivité, leur violence ou leur haine. Pourtant  leur angoisse l'envahit et, quelque part, il en vient à redouter la suite sans souhaiter ou cautionner le sort qui leur sera réservé. Ce message est probablement le plus intéressant des nouvelles.
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Trois nouvelles simples et efficaces :
Aragon choisit de raconter trois histoires de trois « collaborateurs » : un journaliste parisien, un petit commerçant en campagne et une greffière allemande pour restituer à dessein leurs logiques et émotions.
Écrites pour être publiées dans des journaux, le style est fluide et les histoires marquantes.
Des textes trop peu connus d'un grand auteur.
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Dans ce recueil de nouvelles, "Servitudes et grandeurs des Français", publiées clandestinement pendant la guerre, Aragon donne la parole à ceux qui ne sont pas du bon côté.

Dans le Collaborateur, Aragon nous parle de Grégoire Picot, un réparateur de radio, qui a beaucoup de travail, puisque tout le monde écoute la radio, principal passe-temps à l'époque. Pour lui, l'occupation allemande est logique, il n'y a rien à redire.
Mais au fil des pages, le lecteur s'aperçoit que Mr. Picot change de camp pendant que l'armée allemande en toute "logique" fait respecter le couvre-feu instauré dans la ville.

Aragon n'hésite pas à prendre le contre-pied du politiquement correct de l'époque. Pour lui, l'homme est avant tout une victime de la guerre, quelque soit son camp: collaborateur ou simple suiveur.

Ce qui m'a vraiment intéressé dans ces nouvelles ce sont les chutes, brutales et terribles, qui laissent le lecteur réfléchir sur la gamme des sentiments humains.
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Pas évident de laisser la parole aux perdants, aux hésitants, aux salauds, à tous ceux qui ont le mauvais rôle, à ceux qui ont choisi le mauvais camp. Aragon - dont l'implication dans la résistance n'a jamais fait l'ombre d'un doute -, leur a prêté sa délicieuse plume pour dire, ou se raconter.

Dans "Les rencontres", Pierre Vandermeulen - alias Julep -, est journaliste dans un quotidien parisien. En attendant gloire et reconnaissance, il couvre les courses cyclistes, dont les Six Jours du Vel' d'Hiv'. C'est dans ce haut lieu Parisien que Julep a croisé Yvonne, sténo de presse au journal, venue avec Émile - son frère -, et Rosette, sa femme. Pas méchant, Émile. Plutôt gentil garçon, grand amateur de la Petite Reine.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Trois nouvelles écrites durant la Deuxième Guerre mondiale et l'Occupation allemande.
Trois personnages centraux (un journaliste, un réparateur de radio et une jeune Allemande). Tous hostiles à la Résistance et aux communistes. Tous réaliseront, parfois de façon atroce, la réalité du régime nazi et de la collaboration. Tous changeront de camp.
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Les rencontres : Il s'agit de ma nouvelle préférée. On entre tout de suite dans l'histoire car on veut savoir si le narrateur va changer d'opinion sur la résistance. D'autant plus qu'ils l'ont aidé à s'évader de prison. La fin tombe un peu sous le sens mais le plaisir de la découvrir n'en est pas gâché.
Le collaborateur : C'est ma deuxième préférée. le début est un peu long et pas très accrocheur mais petit à petit, j'ai vraiment commencé à accrocher à l'histoire. La chute est surprenante mais je ne dirais rien dessus pour ne pas tout vous dévoiler. Disons juste qu'elle est ironique et même cynique.
Le droit romain n'existe plus : C'est la nouvelle que j'ai le moins apprécié. En effet, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire et, du coup; je ne l'ai pas fini.
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Et si la plume était une arme ?

Aragon nous propose une littérature combattante avec ce recueil de trois nouvelles publiées clandestinement pendant la seconde guerre mondiale.

Dans une note datée de 1964, Aragon décrivait à propos de ce recueil :

« Il est difficile à l'auteur de relire cette dernière nouvelle, écrite dans la colère d'un temps où les faits parlaient plus haut que le sens humain ».

La première nouvelle, les rencontres, nous décrit les destinées croisées de Pierre Vandermeulen, surnommé Julep, un journaliste et Emile Dorin, un militant communiste.

Si Pierre ne partage pas les opinions engagées d'Emile, sa force et son courage semblent peu à peu le fasciner. Pierre prend conscience qu'il ne faut pas laisser les camarades derrière lui et voit ses convictions bousculées.

Puis, dans « le collaborateur », Aragon nous dresse le portrait de Grégoire Picot, un réparateur radio qui prône « la logique » comme étendard pendant l'occupation allemande. Ouvertement collaborateur, pour Gégoire Picot les allemands font simplement leur devoir. Mais serait-il envisageable pour lui de basculer dans l'autre camp ?

Enfin, dans « le droit romain n'est plus », nous faisons la connaissance d'une jeune allemande, Lotte Müller, qui se désoeuvre sous l'occupation. Sa seule distraction s'avère être les exécutions successives prononcées par le tribunal militaire allemand présidé par le commandant von Luttwitz-Randau. Très vite, ils vont, tous les deux, faire face à un groupe de maquisards qui remettra leur adhésion au parti en cause…

Dans ces trois nouvelles, Aragon porte la voix de « l'autre camp » et donne la parole aux collaborateurs et occupants pendant la seconde guerre mondiale. J'ai aimé l'angle d'approche d'Aragon qui pour mieux comprendre l'indicible a décidé de donner la parole « à l'autre ».

A cet égard, j'ai beaucoup apprécié la nouvelle « le collaborateur » qui humanise cet autre qui nous apparaît si monstrueux.

Ces nouvelles portées par la belle plume d'Aragon amènent le lecteur à réfléchir…
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Premier écrit que je lis de Louis Aragon, après l'avoir croisé durant toute ma scolarité pour parler du surréalisme dont il a fait partie.
J'ai beaucoup aimé, on imagine bien dans quels sentiments il se trouvait lors de l'écriture de ces nouvelles. Il ne mâche pas ses mots quant à l'horreur des atrocités commises par les allemands. À la fin de chaque nouvelle, il y a au moins un personnage qui finit par se rendre compte de ce qu'il se passe.
Très rapide à lire et une écriture qui traduit les émotions des personnages. C'est à ce critère que l'on voit les grands auteurs, c'est lorsqu'ils adaptent leur style à l'histoire racontée et à la situation du moment. Ce qu'Aragon fait très bien.
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