… il existe une seule trace linguistique incontestable des Burgondes : le nom de la Bourgogne ! En effet, le rapprochement qui a pu être fait entre le dialecte franco-provençal et les Burgondes (théories de W. von Wartburg) ne tient plus devant les résultats de la dialectologie moderne. Quant aux noms de lieux en -ans ou -ens, nombreux de la plaine de la Saône à la Suisse romande, tous ne sont pas d'origine germanique, et ceux qui le sont pourraient aussi traduire une « mode onomastique » postérieure au royaume burgonde. Nous pensons pour notre part, que si la prudence se justifie parfaitement dans un domaine aussi délicat, certaines recherches complémentaires pourraient sans doute éclairer ce débat, par exemple des noms germaniques de même type connus en France. Ces noms semblent en effet se concentrer également dans le Sud-Ouest, région qui a connu précisément une implantation de Wisigoths, autrement dit de Germains orientaux à la langue sans doute proche de celle des Burgondes...
2220 - [p. 53] Les Burgondes, par Henri Gaillard de Sémainville
Des interventions importantes dans des cimetières d'époque romaine de la région d'Avenches (IIe siècle) ont fourni de précieux éléments de comparaison sur les pratiques funéraires des populations locales (tombes en caissons de bois cloué, fréquence de position face contre terre).
2621 – [p. 56] Les Burgondes, par Henri Gaillard de Sémainville
On sait que la légende de « Nibelungen » qui s'inspire de l’histoire du royaume burgonde de Rhénanie, en situe la capitale à Worms, et qu'elle repose notamment sur le souvenir du désastre de 436 (ou 437), au cours duquel le roi Gunther et une partie du peuple burgonde périssent sous les coups des Huns d'Attila. Quelques années plus tard, en 443, c'en est fini de l'éphémère royaume burgonde de Rhénanie.
2219 - [p. 53] Les Burgondes, par Henri Gaillard de Sémainville
A partir de 443 s’ouvre une période nouvelle dans l’histoire du peuple burgonde. Si certains des survivants restent sur la rive droite du Rhin et ne rejoignent la Burgondie que dans les décennies suivantes (encore un fractionnement...) ; les autres sont « transférés » en Sapaudia avec pour mission de contribuer à la défense de l'Empire face aux menaces des Allamans. C'est à partir de ce territoire initiale centré sur leur première capitale Genève, que les Burgondes étendent peu à peu leur occupation à des régions allant du plateau de Langres à la Durance, et de la Loire à l'Aar.
2221 - [p. 54] Les Burgondes, par Henri Gaillard de Sémainville