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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour être honnête: ne lisez pas ce livre si vous n'avez pas un intérêt particulier pour l'histoire des idées ou l'histoire intellectuelle du milieu du XXe siècle. Car ce livre est largement marqué par la période à laquelle il a été écrit, vers 1954-55, en pleine guerre froide. A ce moment Raymond Aron (1905-1983) est encore un intellectuel français émergent, n'occupe pas encore de poste permanent dans une université ou un institut de recherche, mais s'est déjà fait remarquer dans la polémique autour du marxisme et plus particulièrement du stalinisme, notamment parce qu'il s'oppose ouvertement au marxisme et au stalinisme, ce qu'il appelle l'idolâtrie des idées d'extrême gauche. Dans ce livre, il explique systématiquement son point de vue à ce sujet. Autrement dit, il faut avoir une certaine connaissance du marxisme lui-même, et notamment du paysage intellectuel français des années 1950. Et – avec mes excuses – encore 1 élément qui rend la lecture difficile : le livre n'est pas aussi homogène que je l'espérais, il ressemble parfois davantage à un recueil d'articles déjà publiés.

Assez d'avertissements. Ce que je veux surtout souligner, c'est la lucidité des analyses d'Aron : avec quelle intrépidité il a attaqué toutes les vaches sacrées (dans ce cas de la gauche), dans un argument qui a exposé avec acuité les contradictions du marxisme et surtout du stalinisme et a prouvé de facto comment ces ces opinions en réalité étaient fausses. Mais il y a plus. Aron cadre son jugement dans une vision plus large de l'optimisme progressiste naïf de la gauche, des philosophies exagérées de l'histoire dans la culture occidentale, de l'idolâtrie du phénomène de la « révolution » en France et de la propre psychologie morale de l'élite intellectuelle. Sur ce dernier point, il me semble qu'il a parfois un peu dépassé les bornes, par exemple en soulignant avec mépris que les intellectuels ne sont pas insensibles aux « aspects pécuniaires » de la place publique. Je pourrais en écrire encore davantage sur ce livre, mais d'autres l'ont fait bien mieux. Je conclus en soulignant que - bien que ce livre soit très daté, notamment en termes de contexte - il est néanmoins le témoignage d'un esprit lucide et brillant, dont le droit a été confirmé par l'histoire. Dans mon compte Histoire sur Goodreads, j'entre un peu plus en détail sur la philosophie de l'histoire d'Aron : https://www.goodreads.com/review/show/6046153633.
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