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Jean-Paul Sartre
Liste créée par Bibalice le 15/04/2015
10 livres. Thèmes et genres : philosophie , philosophe , existentialisme

Le 15 avril 1980 disparaissait le philosophe et dramaturge Jean-Paul Sartre. Retour sur l'oeuvre et la pensée de l'auteur de La Nausée en 10 livres.



1. Sartre (1905-1980)
Annie Cohen-Solal
3.52★ (111)

L'?uvre de Sartre, prolifique, protéiforme foisonnante, inachevée, est peut-être l'une des plus marquantes du XXe siècle. Philosophe, romancier, dramaturge, critique, journaliste, directeur de revue.. Sartre a touché à tous les genres et avec brio (La Nausée, Huis Clos, Les Chemins de la Liberté, Les Mots, etc). Sa revue, Les Temps Modernes, lancée en 1945, autour de l'existentialisme et de la littérature engagée, devint le carrefour de tous les affrontements culturels et politiques. Ses interventions politiques pour l'indépendance de l'Algérie, ses conflits avec le général de Gaulle et ses prises de position en faveur du tiers-monde lui valurent la reconnaissance de tous les pays qui tentaient de se dégager du colonialisme. Sa relation si originale avec Simone de Beauvoir, son refus du prix Nobel de littérature en 1964, et ses attitudes d'héritier subversif font de lui, dans la tradition française des Voltaire, Hugo et Zola, l'intellectuel français capital de notre époque.
2. La Nausée
Jean-Paul Sartre
3.72★ (11351)

Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination. Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister".
3. Les Mains sales
Jean-Paul Sartre
3.97★ (1385)

"Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! A quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c'est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j'ai les mains sales. Jusqu'aux coudes. Je la ai plongées dans la merde et dans le sang. " Créée en 1948 au théâtre Antoine par François Périer et André Luguet, Les mains sales, pièce sur l'engagement politique, est une des ?uvres théâtrales les plus retentissantes de l'auteur de Huis clos, des Mouches, de La putain respectueuse, des Séquestrés d'Altona, du Diable et le bon Dieu.
4. L'Etre et le Néant
Jean-Paul Sartre
3.73★ (1830)

Ce chef-d'oeuvre de la philosophie française de tradition cartésienne, devenu le livre culte des existentialistes, porte l'empreinte d'un dialogue critique avec la philosophie allemande (Hegel, Husserl, Heidegger). À la phénoménologie, il emprunte son vocabulaire technique, mais aussi les sophistications d'une méthode visant à dévoiler "l'être de la conscience". Toutefois, les pages consacrées à la description des comportements de mauvaise foi sont d'un abord plus facile. Sartre excelle dans le récit de situations qui révèlent les ruses de la conscience qui se ment à elle-même. Ainsi, le garçon de café qui se prend pour un garçon de café, sans chercher à réaliser son être autrement, parvient à fuir liberté et angoisse. De même, la femme qui abandonne son bras comme une chose morte entre les mains de l'homme qui la désire, tout en lui tenant des propos éthérés, cherche à s'affranchir des affres de la décision. À parcourir à la terrasse d'un bistrot avec une nonchalance digne de Saint-Germain-des-Prés ou bien à lire avec pugnacité et engagement ? À vous de choisir ! --Paul Klein
5. L'Existentialisme est un humanisme
Jean-Paul Sartre
3.65★ (5075)

"L'existentialisme n'est pas autre chose qu'un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente. Elle ne cherche pas du tout à plonger l'homme dans le désespoir. Mais si l'on appelle, comme les chrétiens, désespoir toute attitude d'incroyance, elle part du désespoir originel. L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt: même si Dieu existait, ça ne changerait rien ; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyions que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence ; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action."
6. Qu'est-ce que la philosophie de l'existence ? Suivi de "L'Existentialisme français"
Hannah Arendt
4.10★ (115)

Ces deux textes ont étés publiés dans Partisan Review et The Nation en 1946 et traduits en français dans la revue Deucalion. Cahiers de philosophie en 1947. « La philosophie de l?existence a une histoire d?au moins cent ans. Elle débute avec Schelling, le Schelling des dernières années de sa vie, et avec Kierkegaard ; elle s?est développée chez Nietzsche dans une série de possibilités qui n?ont pas été épuisées à ce jour ; elle a déterminé l?essentiel de la pensée Bergsonienne ; enfin, dans l?Allemagne d?entre les deux guerres, elle a atteint la conscience de ce qui importe à la philosophie moderne quant à l?essentiel à un degré qui n?a pas encore été dépassé : avec Scheler, Heidegger et Jaspers. D?abord, le terme existence ne désigne rien de plus que l?Être de l?homme, indépendamment de toute qualité de l?individu accessible à la psychologie . Dans ce sens, on serait en droit de dire de la philosophie de l?existence ce que Heidegger remarqua un jour au sujet de la Philosophie de la Vie : le terme est aussi judicieux que serait l?expression botanique de plantes. A cela près que ce n?est pas un hasard que le mot existence a remplacé celui de être. En fait, un des problèmes fondamentaux de la philosophie moderne se cache derrière ce changement de terminologie. » Hannah Arendt
7. L'adieu à Sartre: Suivi du Testament de Sartre
Michel-Antoine Burnier
4.00★ (3)

Michel-Antoine Burnier a été furieusement sartrien à l'âge de vingt ans, dans les années soixante. Ses méchants petits camarades prétendaient même qu'il s'exerçait devant une glace à loucher de façon divergente. L'adieu à Sartre se présente comme une chronique de l'époque où les jeunes gens étaient séduits par le chignon de Simone de Beauvoir, épatés par les six maîtresses de Sartre, effrayés par son sectarisme, ébouriffés par son courage et sa générosité. Burnier raconte ses entretiens avec Sartre, publie des documents introuvables : les rapports abominables que l'amie russe de Sartre expédiait au KGB à chacun de ses séjours en URSS ou le premier récit complet de la célèbre rencontre Sartre-Aron de 1979... Il n'y a pas de vérité sur Jean-Paul Sartre, l'homme aux mille contradictions : à chacun son Sartre. Au moins celui-ci n'est-il pas conventionnel.
8. Deux intellectuels dans le siècle, Sartre et Aron
Jean-François Sirinelli
3.80★ (15)

Les deux philosophes, nés l'un et l'autre en 1905, furent d'abord d'inséparable " petits camarades " à l'Ecole normale supérieure entre 1924 et 1928. Le jeune Sartre, futur grand théoricien du devoir d'engagement, était alors totalement apolitique. Raymond Aron, déjà attentif à la vie politique, penchait pour sa part vers le socialisme et le pacifisme. Du séjour qu'ils firent l'un et l'autre en Allemagne, ils tirèrent des enseignements différents, mais c'est la guerre qui les conduira vers des évolutions radicalement divergentes. Aron passe à Londres, où il écrit dans la revue La France libre. S'il ne fait pas la Résistance brillante présentée par certains de ses zélateurs, Sartre subit le choc de la captivité et de la défaite, et a l'expérience de l'engagement à travers quelques actions de résistance intellectuelle. C'est lui qui formulera en 1945, dans le premier numéro de sa revue Les Temps modernes (auxquels Aron collabore quelque temps), la théorie du devoir d'engagement de l'intellectuel. L'influence de ses idées sera alors énorme. La presse de l'époque fera vite l'amalgame entre l' " existentialisme " et l'effervescence qui règne à Saint-Germain-des-Prés; les tirages de ses livres sont élevés, ses pièces ont un succès considérable. Très vite, la guerre froide partage le monde en deux et l'intelligentsia française en ressent les retombées. Sartre, d'abord violemment attaqué par le Parti communiste, s'en rapproche jusqu'à devenir, entre 1952 et 1956, un " compagnon de route ". Or ce sont précisément les intellectuels communistes et les " compagnons " que Raymond Aron dénonce à la même époque dans l'un de ses essais les plus célèbres, L'Opium des intellectuels, et au fil de sa réflexion sur le phénomène totalitaire. Sartre et Aron resteront frères ennemis tout au long des années 1960, symboles et porte-parole des deux versants antagoniques du milieu intellectuel, aussi bien sur les guerres coloniales finissantes et le conflit vietnamien qu'au moment de la crise de mai 1968: le premier soutient le mouvement, tandis que le second devient, aux yeux de l'extrême gauche, le symbole de l'Université " bourgeoise " et du libéralisme politique honni. Mais c'est précisément ce statut de penseur libéral qui, sur le tard, conférera à Raymond Aron notoriété et influence. A partir de la seconde partie des années 1970, le milieu intellectuel français connaît en effet une profonde crise idéologique: les modèles et les maîtres à penser de l'extrême gauche se trouvent dévalués, et le marxisme voit ses positions s'éroder rapidement. Sartre, mort en 1980, sera au cours des années suivantes souvent attaqué à titre posthume: lui qui incarna la position longtemps dominante de la gauche intellectuelle deviendra, d'une certaine façon, le responsable et le symbole des erreurs et des errances présumées de cette gauche. Dans le même temps, Raymond Aron, jusqu'à sa mort en 1983 et même après, se verra largement reconnu par ses concitoyens et porté par la vague du libéralisme.
9. La sagesse d'hier et d'aujourd'hui - Sartre et l'existentialisme
Luc Ferry
3.20★ (37)

Sa définition de l'existentialisme passe d'abord par une proposition fondamentale selon laquelle, pour l'être humain, l'"existence précède l'essence". L'homme n'est donc pas programmé d'avance par une quelconque définition, dans ce que Sartre appelle ici une "essence", c'est-à-dire dans des catégories historiques (classes sociales, milieux...) ou naturelles (sexe...) qui le détermineraient a priori. Là réside sa liberté, dans le fait même de ne pas être enfermé dans une prétendue "nature humaine" déterminante...
10. L'Opium des intellectuels
Raymond Aron
3.80★ (188)

Au milieu des années cinquante, Raymond Aron prend vivement à partie les intellectuels compagnons de route du Parti communiste, notamment Sartre et le groupe des Temps modernes. Il analyse ici les raisons de leur aveuglement.Malgré la différence de contexte, ce livre est encore d'actualité, tant le message de cet ouvrage peut continuer à nourrir une éthique intellectuelle telle que les dernières lignes du livre la définissent : « Si la tolérance naît du doute, qu'on enseigne à douter des modèles et des utopies, à récuser les prophètes de salut, les annonciateurs de catastrophes. Appelons de nos voeux la venue des sceptiques s'ils doivent éteindre le fanatisme. »La préface de Nicolas Baverez présente le contexte dans lequel fut écrit ce classique de la pensée politique.
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