Un petit roman lu très vite pendant le confinement. Les chapitres sont courts, voire très courts, et malgré le contexte historique, la plume est moderne, incisive, juste ce qu'il faut de poétique. J'ai beaucoup aimé. L'auteur dépeint le drame d'une histoire d'amour au 18e siècle entre un jeune berger et un prince désabusé depuis le décès de son père ; une histoire d'amour qui scandalise la mère du prince, craignant de perdre son fils unique, et provoque des remous à la cour de Versailles, Balthazar refusant d'y retourner.
Le couple est fusionnel, passionné, à la fois physiquement et intellectuellement. Sébastien (le berger) est un de ces garçons rêveurs et contemplatifs, beaucoup trop pour réussir à survivre à la rudesse de la vie de paysan. Lorsqu'il croise la route de Balthazar de Créon, c'est son salut qu'il voit dans son sourire. En quittant sa famille, c'est la possibilité pour lui de fuir la merde et les quolibets, d'apprendre la médecine, mais l'amour aussi, dans les bras d'un Balthazar aussi rêveur que lui, mais tourmenté par ses propres démons et la crainte qu'un jour le jeune berger ne lui échappe.
Le scénario en lui-même n'est pas particulièrement original, mais c'est un livre à lire pour la plume, le style, et la couv est vraiment très belle. Si vous ne craignez pas les dépressions post lecture, c'est à rajouter dans votre pal.
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Un amour improbable entre deux hommes au XVIIIe s., improbable parce qu ils n'appartiennent pas au même monde... Un amour passionné qui dérange mais que les deux amants, obstinés, vont vivre jusqu'au bout... l'écriture d Arsand me fascine par son contraste, toujours entre sentiments lumineux et destins tragiques.
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Acheté sur un coup de tête et lu aussitôt, je ne regrette pas mon choix. Ce livre très court relate l'histoire d'amour de deux hommes au 18e siècle. Un amour plus fort que l'absence, que l'infidélité, que le bûcher, que la mort, que le deuil. L'auteur raconte cette histoire, magnifique ou banale, magnifique et banale, de manière très "sèche", presque scientifiquement, comme un savant analyserait froidement des faits. Cela surprend un peu au début, mais cette écriture épurée met en avant le plus important: les sentiments, forts et implacables, seuls à résister à la sécheresse de cette écriture sans lyrisme, mais efficace.
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