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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un grand merci à Mylène des Editions Archipoche pour l'envoi de ce roman. Ma découverte des trois tomes de Shalom Asch s'est faîte de manière un peu décousue à cause d'un problème d'acheminement postal. Néanmoins, je confirme qu'il est possible d'aborder chacun de ces tomes de la trilogie de manière indépendante.
Dans ce premier tome qui couvre les années 1910 à 1920 en Russie, nous faisons la connaissance de Zakhari Mirkin, fils du richissime Gabriel Mirkin. Zakhari travaille chez le riche avocat juif  Salomon Ossipovitch Halperine, qui va lui accorder la main de sa fille, Nina. Toutefois, Zakhari est assailli de doutes. Aime-t-il vraiment Nina ? Ou bien est-il amoureux de la mère de la jeune fille, la belle Olga ? Ou est-il seulement à la recherche de l'amour maternel dont il a été privé lors de sa jeunesse ?
L'auteur nous livre encore une belle saga familiale sur l'assimilation des juifs  dans la société russe, dépeignant une communauté profondément attachée à la mère patrie et qui s'estime plus russe que juive. Mais l'affaire Beilis fait éclore une vague d'antisémitisme et la bulle dans laquelle évolue notre héros commence à s'étioler. La recherche de la figure maternelle dans cette succession de portraits féminins est très intéressante, et l'auteur nous livre ici une réflexion psychanalytique intéressante.  La petite histoire rejoint la grande avec la Révolution qui se prépare et dont Zakhari, qui en vient à désavouer son appartenance à la classe bourgeoise,  incarne les valeurs naissantes. Un très grand roman de la littérature yiddish à découvrir .
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Je remercie les Editions ARCHIPOCHE pour l'envoi de ce roman.

Je connais l'oeuvre d'Isaac Bashevis Singer mais je n'avais encore jamais entendu parler de Schalom Asch (1880-1957). C'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans le premier volet de cette trilogie (Petersbourg, Varsovie, Moscou) que les éditions Archipoche rééditent.

Le roman débute en 1910 à Petersbourg : le riche avocat juif Salomon Ossipovitch Halperine vient d'accorder la main de sa fille au jeune Zakhari Mirkin, lui même fils unique d'un richissime homme d'affaires, et qui travaille au sein de son cabinet.

Si le jeune homme a toujours vécu dans l'opulence, il a souffert depuis l'enfance d'une grande solitude. Il a vécu seul pendant plusieurs années dans la grande maison familiale, confié aux soins de sa nourrice. En effet, son père voyageait sur tout le territoire russe pour ses affaires. Sa mère est partie vivre à l'étranger pour se faire soigner. Elle mourra de la tuberculose sans jamais revoir son fils.

Au fil des pages, l'auteur dresse des portraits très détaillés des quatre personnages principaux : Salomon, sa femme Olga, Zakhari et son père Gabriel, nous permettant ainsi d'entrer dans l'univers de cette société qui jouit de substantiels moyens financiers tout en étant méprisée en raison de leur appartenance à la religion juive alors que tous se sentent profondément russes.

Dans le même temps, il nous fait découvrir les conditions de vie des petites gens qui viennent à Petersbourg pour tenter de plaider la cause d'un proche arrêté, envoyé dans un camp de travail pour une raison futile. Tous espèrent que « le petit père de la nation » (le tsar) leur rendra justice dès qu'il sera au courant de leur situation.

C'est à leur contact que Zakhari va se forger une conscience sociale et modifier la vision qu'il a de son avenir :

» Quel rapport ai-je bien, après tout, avec les parents qui m'ont mis au monde ? Maman, au fond, je ne l'ai jamais connue. Ce qu'elle m'a été, c'est moi qui l'ai bâti ; c'est un tissu que j'ai ourdi moi-même, un breuvage que j'ai préparé pour ma soif. Peut-être dans la vie, dans la réalité, cette femme était-elle tout autre, pas maman ? Et mon père ? Si j'avais eu le choix je me serais certainement choisi un père conforme à mon idéal ; je ne me serais pas attaché un étranger par les liens de la famille. Car papa m'est, au fond, totalement étranger, si ce n'est même antipathique ; s'il n'était pas mon père, quelle intimité aurais-je avec lui ? «

Schalom Asch a écrit ce roman en 1929. Je pense qu'il avait du lire les travaux de Freud car en arrière plan des relations entre Zakhari et sa future belle-mère Olga, il y a des situations qui relèvent des champs de la psychanalyse.

« Petersbourg » a été une belle découverte pour moi et j'attends la parution prochaine du second tome.
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En ce début d'année 2020, la réédition par les éditions Archipoche de la trilogie Avant le déluge me permet de mettre à l'honneur l'écrivain et dramaturge yiddish né en Pologne en 1880, Schalom Asch. Dans sa courte préface, Stefan Zweig montre un réel enthousiasme envers l'auteur qui a selon lui « replanté la branche arrachée et flétrie de la langue juive dans le jardin éternel de la littérature mondiale ». Pétersbourg est le 1er tome de cette trilogie qui couvre les années 1910 à 1920 en Russie.

Auteur à succès de théâtre et de romans, Schalom Asch a souvent mis à l'honneur la communauté juive dont il est issu. Malgré l'importance de son oeuvre, j'ai été assez surpris de ne pas trouver beaucoup de ses ouvrages traduits en français.

La trilogie Péterbourg – VarsovieMoscou retrace une page de l'histoire russe des plus tourmentées, celle du passage de l'Empire tsariste à la Russie bolchevique. Ce premier tome se déroule dans la ville de Saint Pétersbourg ; il n'est nullement encore question de révolution, même si des tensions se font sentir.

Deux familles juives occupent le devant de la scène dans ce roman : la famille du célèbre avocat des opprimés, Halperine, et celle de l'industriel Mirkin, qui a contribué à construire le Transsibérien. Assimilées, très riches et reconnues, elles se trouvent désormais liées puisque Zakhari, le fils Mirkin, se fiance avec Nina, la fille de l'avocat.

Rapidement, on se rend compte que Zakhari a beaucoup de doutes sur son attachement à la jeune femme, dont il semble finalement préférer la mère, lui qui fut privé très tôt de l'amour maternel. Mais au-delà des sentiments, c'est toute cette société privilégiée qu'il semble rejeter. Il fait connaissance avec des gens moins favorisés, qui souffrent dans cette société tsariste et le renvoient à ses origines.

En plus de l'histoire des jeunes gens, j'ai d'ailleurs trouvé très intéressant la façon dont les familles sont liées à la Russie. Au début du roman, Halperine souligne son attachement à la Russie, contre l'indépendance des peuples qui la constituent. On sent bien que celui-ci prévaut face à la judéité.

Une fidélité qui se fissure néanmoins : l'hostilité entre les juifs monte et l'affaire Beilis (un juif accusé à tort d'avoir tué un jeune enfant) soulève dans l'Empire un réel sentiment d'antisémitisme qui est évoqué dans Pétersbourg.

Ce contexte historique, mais surtout l'empathie que l'auteur sait créer autour des personnages principaux (notamment Zakhari), m'ont beaucoup plu. de plus, la présence de nombreux dialogues, des descriptions suffisamment claires, mais pas trop longues, pour bien se représenter les lieux et l'époque, et une langue très accessible font que je me réjouis de continuer cette trilogie dès que les prochaines tomes seront publiés.
Lien : https://evabouquine.wordpres..
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