De nulle part

J'ai lu le premier roman de Louis Atangana en une seule après-midi, impatiente de connaître l'histoire de Vincent Ntuygwentondo. Qui étaient donc ses parents ?
La lecture a été rapide, car le style est très fluide, avec des phrases bien rythmées, parfois d'un seul mot bien placé. C'est une quête d'identité sur fond d'interrogations multiples sur le destin des enfants de la cité d'Empalot. Savoir d'où l'on vient est-ce si important ? La réponse apportée par le livre arrive tout naturellement et on finit par s'attacher aussi au personnage de l'austère Grand-mère Adèle Ducasse. Très pertinente mise en abîme avec le film « La Fille de Ryan » (cf. p. 197).
Un roman jeunesse fort bien écrit à mon avis, avec un langage suffisamment coloré qui m'a tenue en haleine sans vraiment qu'il y est de grands rebondissements. C'est là tout l'art du romancier.

Ce qui définit Vincent Ntuygwentondo, c'est ce nom imprononçable, une violence qu'il contient difficilement, un bac dans une banlieue où les copains s'orientent plutôt vers la débrouille, et une grand-mère froide et allergique à toute question. Et des questions, Dieu sait si Vincent en pose ! Depuis sa petite enfance, son teint caramel et son nome lui attirent toujours la même : d'où viens-tu ? Et lui n'a qu'une seule réponse : je vis à Toulouse avec ma grand-mère. Son père, sa mère, son nom, son origine, sont autant d'inconnues qui lui empoisonnent la vie et que sa grand-mère se refuse à dévoiler. Vincent enquête donc, petit à petit, pendant des années, pour tenter de reconstituer sa propre histoire. Car dans la cité d'Empalot, au Sud de Toulouse, chacun sait d'où il vient, sauf lui. Il est prêt à tout pour briser les barreaux de silence que sa grand-mère a dressés autour et entre eux.