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3,83

sur 260 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme beaucoup, le résumé d'« Interfeel » a su titiller ma curiosité au point que j'achète l'ouvrage sans lire d'avis sur la toile ou dans les médias. J'avais très envie de découvrir cet univers où tout le monde est interconnecté… Or, quand on voit les prouesses technologiques de notre siècle et l'importance accrue des réseaux sociaux, je me dis qu'un misérable pas existe entre cette fiction et notre monde… Ai-je finalement aimé ou non ce roman d'anticipation ? J'aurais tendance à dire que « oui »… puis à me raviser !… J'ai vraiment tardé à écrire cet avis, car je ne savais toujours pas sur quel pied danser… D'ailleurs, je pense qu'il me manque une information pour me positionner : cet ouvrage est-il un one-shot comme je le pensais en l'achetant ou bien est-ce le premier opus d'une saga ?… Parce que la fin est plus qu'ouverte ! Elle incite complètement à une suite. Trop d'éléments sont mis en place dans l'ultime chapitre tandis que les dernières lignes sont totalement insoutenables. À mes yeux, c'est même illogique de s'arrêter-là ! Dans ce cas, pourquoi ne pas le marquer ? de coutume, les éditions PKJ sont très claires lorsqu'une série voit le jour : le numéro de tome est souvent noté sur la couverture ou à la page de garde… Or, rien n'est indiqué… Je suis donc songeuse et n'arrive pas à me positionner. Soit on est sur un seul et unique tome et je suis totalement déçue au point de le déconseiller sous peine d'être frustré… Soit on est sur un premier opus original dont je ressors hyper enthousiaste et affirme ma hâte de connaître la suite !

Cet univers futuriste ressemble beaucoup au nôtre. Les parents des héros ont connu l'intégration d'Interfeel, un réseau social qui permet de ressentir les émotions des interlocuteurs. Ils ont vu le changement arriver ainsi que les mentalités évoluer. La liberté sous toutes ses formes en a pris un coup… Tout le système se base à présent sur cette technologie au point de rejeter ceux qui ne l'utilisent pas… J'ai apprécié découvrir ce nouvel univers qui est aisément concevable. Par exemple, les animaux sont devenus rares, de même que certains aliments. Les gens mangent des insectes à chaque repas, ce qui est logique quand on lit certains articles affirmant que les insectes contiennent plus de protéines que les viandes que l'on achète sur le marché. Certains scientifiques disent même que c'est l'une des meilleures solutions pour nourrir les milliards d'individus d'ici une quarantaine d'années… Donc pourquoi pas ? Ajoutons à cette alimentation nouvelle une technologie hyper avancée : des voitures qui fonctionnent grâce à des ondes électriques provenant des panneaux solaires, des journaux numériques, de la musique directement projetée aux oreilles, l'éradication des ordinateurs qui ont été remplacés par des hologrammes quasi-réels (odeurs, sons, émotions, etc.) et l'Opale un petit objet technologique attribué à chaque individu. Ce futur inventé par Antonin Atger est crédible et c'est ce qui le rend d'autant plus effrayant ! … Car, évidemment, toute cette avancée n'est pas sans risque. La littérature (« 1984 » avec Big Brother, « Fahrenheit 451 » et bien d'autres) et les films nous l'ont souvent répété : il faut se méfier de ceux qui font mauvais usage des technologies… C'est bien évidemment le cas avec Interfeel qui, rapidement, va apparaître comme de moins en moins idéal aux yeux de Nathan, le personnage principal… Celui-ci va toujours se poser des questions et ne va jamais rester statique. Il est un véritable moteur faisant avancer les événements ou le débat.

Bien que je recense plusieurs longueurs, le rythme est assez bien géré. On distingue nettement les différentes parties du livre. On va d'abord découvrir cet univers uniforme où tout semble réglé comme du papier à musique. Une sorte de cocon dans lequel Nathan, très bon codeur, se sent relativement bien… On passe ensuite à un élément violent qui va faire exploser les certitudes du jeune homme et de son entourage. La rencontre de certains individus comme la fougueuse Elizabeth et d'autres Sans-Réseaux va leur permettre de tout remettre en question… Bien que l'on soit sur une trame scénaristique classique, j'ai aimé suivre l'évolution des protagonistes. Chacun a sa façon de réagir face à l'absence d'Interfeel dans leur vie. Les émotions se bousculent, en particulier de nouvelles qu'ils ne connaissaient pas : la jalousie, la haine, les remords, l'amour. Leur ancien monde les ayant conditionnés dans la servitude et ayant brimé leur personnalité, ils deviennent comme des nouveaux nés qui expérimentent la vie et découvrent enfin ce que sont les sentiments. Malgré la situation, on n'est pas sur une atmosphère niaise. Certes, il y a un triangle amoureux en arrière plan cependant, il est tellement léger et peu développé que c'est comme s'il n'existait pas. La romance est d'ailleurs très secondaire, laissant davantage de place aux rebondissements et aux révélations. C'est très appréciable !

Les personnages secondaires sont assez nombreux et ne sont pas tous développés de la même manière. C'est l'une des raisons qui me pousse à réclamer une suite : autant certains ont su rapidement abattre leurs cartes comme Vlad Ekaton et ses collègues, autant une poignée d'entre eux sont survolés ou rentrent tardivement en action… C'est dommage, d'autant plus que je n'ai pas spécialement eu de surprise et m'attendais à la plupart des twists… La moitié du roman est assez trouble néanmoins, elle a le mérite d'être assez prenante, dynamique et déstabilisante. Elle a surtout pour avantage de propulser l'intrigue vers une situation incroyable… du moins, en espérant qu'elle débouche un jour quelque part via une suite ! « Interfeel » est donc un ouvrage de science-fiction avec un monde riche, une grande quantité de personnages, une tension assez palpable et un final qui incite à se jeter sur la suite. C'est donc prometteur, mais avec un goût d'inachevé… Reste à voir si l'auteur a prévu de développer tout ça ou non… !
Lien : https://lespagesquitournent...
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C'est après ma lecture de "Risques zéro" que petitsoleil m'a parlé d'Interfeel.
Et n'ayant plus rien de récent à lire en jeunesse actuellement, je me suis dit, pourquoi pas ! J'avais vu passer le tome 1 chez ma libraire, mais à l'époque, allez savoir pourquoi, je ne l'avais pas acheté. Pourtant un sujet de dystopie tel que celui proposé ici est en général susceptible de m'intéresser.

La couverture est très belle et intrigante. Ces deux personnages dans ce halo rougeâtre et tous les autres autour d'eux en une masse sombre.
Le premier tome n'a pas fait long feu et a été terminé en quelques jours. Et je suis bien contente d'avoir le deuxième sous la main !

Mis à part un minuscule détail qui m'a agacé : allez comprendre, je me suis focalisée sur certains noms de familles, que je ne trouvais pas réalistes. J'ai dévoré ce premier tome.

Le monde est cohérent et ce réseau Interfeel impressionnant. le plus difficile a été pour moi de ne pas réussir à m'imaginer concrètement ce que pouvait être les sensations ressenties via Interfeel et le réseau.

Les personnages sont aussi intéressants et de nombreux coups de théâtre viennent régulièrement bouleverser la lecture !

Un premier tome intéressant donc, qui ne me donne qu'une hâte, découvrir la suite !

Ces problématiques du hyper connectée sont malheureusement celles que nous rencontrons aujourd'hui...remplacez "opale" par "smartphone" et nous y sommes presque. Finalement, internet permet aussi de "ressentir" les émotions des uns et des autres au travers des coups de gueules et autres qui se diffusent si vite...On a tôt fait de s'enflammer pour tel ou tel sujet...sans parfois prendre le recul nécessaire.

Je suis donc curieuse de savoir comment l'auteur va amener la suite de son histoire.

Edit du 10/12/2020 : Je viens de relire ce premier tome, afin de me rafraichir les idées avant ma lecture du tome 3. Sincèrement, j'avais tout de même pas mal oublié d'événements, et cette nouvelle lecture a été un plaisir ! J'attaque le tome 2 maintenant !
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Grâce à une rencontre Babelio, j'ai pu découvrir ce livre riche en rebondissement. Si l'histoire est d'abord lente, le rythme et les rebondissements s'accélèrent vers la fin. le lecteur peut-être un peu perdu dans les personnages au début car ils sont nombreux, un rappel des personnages à la fin de l'ouvrage pourrait être utile.

Interfeel raconte l'histoire d'une bande d'adolescents qui sont interconnectés via un réseau social, leurs émotions sont interconnectées. J'ai apprécié de découvrir l'évolution des différents personnages Nathan l'élément lambda, qui se révèle petit à petit, Elizabeth la sans réseau, les parents de Nathan, Adila, Livia, Hanek ou Nadem, et leurs émotions et leurs doutes.

Le jour où Claude Erat, l'un des enseignants se défenestre, cela perturbe les adolescents, car il les incite à se poser des questions sur le réseau : Est-ce qu'ils ne sont pas sensé ressentir quelque chose? Contrairement aux émotions diffusées sur Interfeel qui semblent anesthésier leurs cerveaux. D'ailleurs les inspecteurs des forces spéciales Kassandra Kacem et Vlad Ekaton veillent au respect des lois et surveillent la classe de Nathan de près.

J'ai hâte de lire la suite, notamment car à la fin du tome un, il y a encore de nombreuses questions qui restent sans réponses. J'aimerais en savoir plus sur certains personnages : Hanek, Claude Erat, Nadem, Livia et Adila et sur l'univers car la création d'Interfeel est évoqué dans le tome un avec une partie de l'histoire de son créateur mais il nous manque des détails. J'ai bien aimé aussi les utilisations des opales, les dessins, les films ou les communications qu'ils peuvent avoir entre eux, comme un pouvoir magique.

Petit compte rendu de l'entretien avec les lecteurs :
Ce livre est né suite à un concours organisé par l'éditeur pocket jeunesse en 2012, les thèmes étaient la jeunesse et b(e)ug social. Il fallait écrire un synopsis de l'histoire et le premier chapitre. Dès le départ, l'auteur avait prévu une trilogie. Avant il avait surtout écrit des nouvelles policières et participé a des concours d'écriture. L'ambiance de ce récit est futuriste (voiture autonome; nourriture = insectes) mais en même temps proche de nous pas très éloignée un peu comme black mirror ou retour vers le futur, pour que les lecteurs se sentent concernés. L'auteur voulait montrer les conséquences de l'utilisation des réseaux sociaux. Il n'y a pas de grand méchant chacun est son propre gardien ou bourreau. Il ne veut pas faire une oeuvre moralisatrice.
Il y a des concepts abordés comme la servitude volontaire, ces contraintes que l'on accepte nous même.
Il ne veut pas faire de la philosophie mais faire réfléchir sur le monde et permettre d'engager la conversation pour éviter cet état de radical désaccord que l'on peut trouver en ligne où les gens n'ont pas de discussions constructives. Il faut être nuancer avant de juger quelqu'un. Ecrire sur des adolescents est pertinent car ils sont en gestation, alors qu'en tant qu'adulte ils sont différent de ce qu'ils sont et à quoi ils ressemblent. il faut être nuancé avant de juger quelqu'un. Il a mis un an et demi pour écrire le tome un. Il a travaillé avec l'illustrateur pour le choix des couvertures. Il fallait que l'idée et l'univers soit cohérent. Les prochains tomes sont axé sur d'autres régions du monde et d'autres personnages.
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Pas mal du tout ! C'est trépidant, bien écrit et ça se lit vite. Ce monde futuriste est diablement réaliste d'un point de vue de la société et des sentiments. L'auteur a su développer son monde en mêlant philosophie, innovation et l'Humain. J'ai eu la chance de participer à la rencontre auteur organisée par Babelio mais malheureusement je n'en étais qu'à la moitié du roman. Je ne fais donc pas partie des personnes qui ont cru que l'histoire n'allait peut-être pas se poursuivre. Il s'avère qu'Antonin Atger est bien parti pour en faire au moins 3 des volumes et qu'il a déjà en tête la fin vers laquelle il veut nous mener !
Au début, j'ai eu un peu de mal à situer les personnages, un effet de trop d'un coup dès le premier chapitre et puis, c'est parti en fanfare. C'est tellement immersif que j'ai senti rapidement le twist que l'auteur allait donner pour éveiller les sens et les consciences ! C'était génial comme sensation de plonger dans le vide avec Nathan, un jeune lambda sans problème s'éveillant au monde et aux autres. Il y a parfois eu des longueurs mais rien qui ne puisse altérer le rythme car on ne s'ennuie jamais. le 2 est sorti en ce début d'année 2020 en grand format. Il sera sur les autres personnages dont j'ai hâte de découvrir la réelle personnalité sans Interfeel et sans Opale. Je vais ainsi patienter pour le format poche bien plus pratique dans le sac ;)
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une rencontre avec l'auteur organisée par Babelio. Je n'aurais jamais lu ce livre sans cela, car je ne m'intéresse pas à la littérature pour ados a priori, ayant, je le reconnais, un préjugé sur la qualité littéraire des ouvrages destinés à ce type de public.
Ce livre m'a donné en partie raison, et en partie tort.
Là où ce livre m'a donné raison, c'est que c'est effectivement une écriture "facile", avec des effets clichés, avec beaucoup de rappels sur ce qui s'est passé en amont, pas besoin de faire le moindre effort de mémoire.
Par contre, l'agréable surprise, c'est l'histoire.
Nous sommes dans un futur assez proche. Une nouvelle technologie a rendu obsolète toute notre technologie actuelle, celle dont nous sommes tous friands voire dépendants. Ce nouveau monde à l'air fabuleux, tout est fluide et simple, tout le monde est heureux, MAIS le partage en direct de nos émotions oblige à leur contrôle permanent, afin de rester dans des échanges civilisés. Sans le savoir, la population est en état "d'asservissement volontaire", si confortable, mais si propice à la mise en place d'un pouvoir totalitaire.
Un enseignant parvient à "réveiller les consciences" de quelques élèves de sa classe. S'ensuit une belle et riche histoire, intelligente, qui traite de sujets tels que le libre arbitre, la résistance non violente, le courage de faire face aux émotions désagréables de la vie, l'acceptation de la différence, la valorisation des rapports humains authentiques "hors réseau", etc.
J'ai été conquise. Les personnages sont attachants, il y a du suspens et de la tension, l'environnement technologique est bien pensé et décrit, avec de très bonnes trouvailles, qui font envie (encore plus dans le tome 2).
J'ai immédiatement enchainé avec le tome 2, et j'ai hâte que paraisse le tome 3. Je le recommande !
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Les réseaux sociaux ont envahi le quotidien des ados. Comment cela serait-il si cette fois on pouvait partager directement nos émotions, sans filtre ? Interfeel répond à cette interrogation à travers le parcours d'un petit groupe d'ados qui se confrontent au système en place. C'est un roman qui a une bonne dynamique, qui pose des questions intéressantes sur l'apport des réseaux sociaux et la manière dont ils nous influencent.
J'ai par contre trouvé que le final était tardif et il y a un rebondissement inattendu mais que j'ai eu du mal à comprendre.
En conclusion, la plupart de nos interrogations trouvent une réponse mais quelques questions demeurent. Pour le moment on ne sait pas s'il y aura une suite mais cela serait préférable car l'histoire garde un petit goût d'inachevé.
Lien : http://www.lirado.fr/enquete..
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Un livre bien écrit et un jeune auteur à découvrir mais j'ai été déçu de la fin de ce premier tome, cela semblait trop beau.
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Lecture effectuée dans le cadre d'une rencontre avec l'auteur chez Babelio.

Antonin Attiger nous propose le premier tome (le deuxième sort incessamment sous peu) d'un roman de science fiction parut chez PKJ en 2018
Dans ce roman, il nous emmène dans un futur où le réseau de notre temps a été remplacé par le réseau "Interfeel". Celui-ci à la particularité de faire connaître aux utilisateurs les émotions qui émanent des personnes qui les entourent. Il est utilisable par une pierre spéciale appelée Opale
Le personnage central de cette fantastique histoire se prénomme Nathan. Lui et beaucoup de ses amis sont des utilisateurs de ce réseau.
Mais un jour, lui et sa classe vont vivre un drame. En effet, leur professeur de philosophie humaine va se suicider devant eux en se jetant par la fenêtre. Mais par chance, le professeur parviendra à survivre et sera transporté dans un hôpital.
La police va enquêter sur ce professeur et sur son acte. Nathan va être interroger par un certain Vlad Ekaton.
Nathan s'interroge comme ses camarades. Pourquoi le professeur a voulu se donner la mort en se jetant par la fenêtre ?
Il va par la suite que ce professeur était, avec d'autres, des combattants contre la mise en place d'Interfeel.
Nathan va faire la rencontre d'Elisabeth, une sans-réseau, qui comme le professeur, combat elle aussi le réseau mise en place.
Avec l'aide d'Elisabeth et de ses amis, Nathan va accepter de comprendre ce professeur et de le faire sortir de l'hôpital malgré la surveillance de la police.
Ce livre, que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, n'est pas sans rappeler l'univers de Hunger Games ainsi que l'univers cinématographique de Steven Spielberg.
Même si le roman est plus destiné à un public plus jeune, l'intrigue n'a rien a envier à des romans fantastique pour adulte.
A lire sans modération. Mon coup de coeur de la fin d'année 2019. Merci à Babelio.
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Dans un monde où l'on ne peut plus cacher aux autres les émotions que l'on ressent, un groupe d'adolescents entre en "résistance" afin de retrouver l'intimité et le contrôle de leurs sentiments.
Dans le monde de Nathan, Interfeel, le réseau de partage des émotions, est devenu "le sixième sens de l'humanité": comme on capte les émotions des personnes que l'on croise grâce à une puce qui se glisse dans l'oreille, il est facile de deviner leurs pensées. Et mentir est devenu presque impossible! Les avantages? Les gens se comprennent mieux, il y a moins d'agressions. Mais Interfeel ne serait-il pas "une servitude volontaire"? On camoufle les émotions négatives (la tristesse, l'angoisse, la jalousie, la haine...) pour donner une bonne image de soi ("Vous vous conditionnez pour n'avoir que des émotions qui vous mettent en valeur"). On les contrebalance artificiellement avec des sensations de bien-être produites par son Opale personnelle, ce petit caillou numérique qui ne quitte jamais les connectés. Ceux-ci n'auraient-ils pas perdu leur authenticité? Certains (comme le professeur de philosophie Claude Erat) considèrent même que le réseau Interfeel, en bloquant les vraies émotions, prive les gens de leur libre-arbitre: "Vous ne ressentez plus de colère à l'égard du système. Plus question de se rebeller".

J'ai beaucoup aimé le personnage de Vlad Ekaton, le commissaire adjoint manipulateur d'émotions ("Je peux glisser des émotions dans l'esprit des gens") qui a développé un pouvoir de persuasion (de "duel mental") impressionnant et dévastateur chez les cyristes (les cyber-terroristes). J'ai trouvé intéressante l'idée que, débarrassés d'Interfeel, les protagonistes commencent à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent, à analyser leurs émotions au lieu de les subir, et qu'ils en découvrent de nouvelles, autrefois étouffées par le réseau.

Ainsi il y a de bonnes idées dans ce roman et pourtant je n'ai pas réussi à accrocher. Essentiellement à cause de l'écriture, je pense, un peu plate, trop linéaire, trop transparente. L'auteur passe beaucoup de temps à décrire son univers futuriste avec tous ses nouveaux gadgets. Les personnages ont chacun des caractéristiques qui leur sont propres mais tout est trop expliqué alors qu'il est plus efficace de laisser les lecteurs découvrir celles-ci à travers leurs actes. du coup j'ai trouvé que, à part Elizabeth et peut-être Haneck, les amis de Nathan manquaient un peu de consistance. Par ailleurs le discours sur Interfeel n'est pas très clair et ne donne pas vraiment l'impression que la vie est plus heureuse sans. Par exemple, au début du livre, il est dit que "les gens parlaient beaucoup moins depuis Interfeel", car les émotions sont directement transmises par la puce. Mais quand les jeunes se retrouvent déconnectés, "ils se parlent peu entre eux" et "leurs réponses restent évasives", ce qui n'est pas mieux! Au moins avec le réseau on sait ce que ressentent les autres! de même, le quotidien des rebelles dans la décharge souterraine, rudimentaire et morne, comme à "l'ancien temps" (le nôtre), n'encourage pas la contestation.
Mon avis est donc mitigé pour ce roman (à suivre) qui ne se démarque guère de ce que j'ai pu lire auparavant dans le même genre.
Lien : https://www.takalirsa.fr/int..
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Après avoir englouti thriller sur thriller, il me semble bien que j'avais un peu trop délaissé la science-fiction que j'aime pourtant beaucoup. Et là, que vois-je? Un titre qui revient souvent sur Twitter, et dont la couverture m'attire fortement. En plus, ça tombe bien, la phrase d'accroche me donne déjà envie:

Et si le monde entier avait accès à vos émotions?

Ni une ni deux, je saute sur l'occasion de découvrir le premier roman d'Antonin Atger, appelé Interfeel. Je ne reviens pas sur la définition d'Interfeel, c'est un réseau qui a pris la place d'Internet, sauf que ce réseau permet une connexion à travers les émotions. Plutôt ingénieux, et nouveau ! Ce voyage, on le suit aux côtés de Nathan et de sa bande d'amis. Si l'on est dans l'ambiance lycée au tout début, la suite dépassera la frontière des classes. On traversera une grande ville connectée de partout grâce à Interfeel, mais aussi, nous voyagerons dans les égouts, dans un village de hors-la-loi, et bien plus !

Parlons Interfeel un instant. Au début de cette aventure, il est difficile de poser un avis clair dessus: est-ce positif ? Les avancées de toute matière grâce à Interfeel disent oui. Et puis, en plus, il y a l'Opale, une pierre aux capacités que nous, à notre époque, nous envierons sûrement beaucoup ! L'Opale, elle permet de faire tant de choses ! Je vous laisse découvrir par vous-même ce qu'on peut faire avec, bien sûr. Mais, Interfeel peut aussi s'avérer négatif, comme le roman va nous le montrer très rapidement. Alors, partons-nous sur une Dystopie ? Son paysage ne ressemble pas aux dystopies que l'on retrouve maintenant, n'est-ce pas ?

Je vous préviens, dès le chapitre 2, les bases sont posées, on s'en va dans les difficultés très vite, en se demandant ce qui s'est passé, et pourquoi ?! Ce chapitre permet également de se rendre compte qu'avec Interfeel, personne ne ressent ni ne pense vraiment par lui-même, réflexion qui sera d'ailleurs retrouvée dans la suite. Un parallèle avec certaines de nos actualités, peut-être ? Posez-vous la question !

Les personnages, maintenant. Oh, ce sont des ados, certaines réactions peuvent paraître exagérées, celles de Livia ou d'Elizabeth notamment, et moi qui n'ais pas l'habitude de lire du Young-Adult, j'ai dû m'adapter un peu, mais au final les personnages sont bien construits, on ne demande qu'à les connaître davantage. Nathan, qui se remet en question. Vlad, que j'adore détester et qui m'a régalé tout au long du chapitre 7. le Tatoueur, aux motivations louables aux premiers abords. Claude, le professeur qui déclenche tout. Et puis, Elizabeth, aussi, et tous les autres. Mention à Kassandra qui m'intrigue vraiment, et que j'espère revoir dans le prochain tome !

Interfeel, les Forteresses Inversées, les super tatouages qui donnent des avantages considérables, les Opales, bref, tout ce qu'il faut pour m'intriguer, le tout avec des personnages tout en nuances. L'on ne peut se forger un avis définitif sur eux: un coup on se dit qu'ils sont tel ou telle chose, et après on change d'avis quand on a les explications.

Et puis, les mystères, ah ça, qu'il y en a ! Sur la Guerre Numérique qui précède le superbe âge d'or, celui d'Interfeel. Les mystères autour de Kassandra et le Tatoueur, et tant d'autres !

Arrivés à la fin, on a eu droit à des retournements de situation inattendus et à nous clouer le bec, ah ça ! Et c'est là qu'on ne manque pas de hurler partout, de s'arracher les cheveux et de chercher partout sur Internet une réponse à la question la plus cruciale qui soit: Y AURA BIEN UNE SUITE, HEIN QUE Y AURA UNE SUITE ?!

Alors voilà, certes, quelques raccourcis sont pris sur les intrigues, mais ils n'enlèvent rien à la lecture, délectable pour ma part, de ce nouveau roman. La fin donne un ton d'espoir, on y retrouve le mot Résistance, gardez-le en mémoire, ce mot. Tout repose sur lui, à présent. Nous voici face à une révolution. Une autre chose que j'ai apprécié dans Interfeel, c'est la coopération des adultes et des adolescents, là où, en général, ce n'est pas le cas.

Enfin, Interfeel, c'est aussi un moyen aussi de réfléchir à certains thèmes, comme les libertés individuelles qui prennent une place centrale et fondamentale dans ce roman de science-fiction, ou les réseaux sociaux et leur place dans nos vies. Des réflexions sur les inégalités sociales et les différences entre les Connectés (ceux qui sont connectés à Interfeel) et les Sans-Réseau (ceux qui n'ont pas Interfeel). Sur la stigmatisation, bref, des thèmes sociaux actuels que l'on retrouve dans Interfeel.

Pour ce retour à la science-fiction, c'est une lecture très agréable, qui se lit facilement, avec un style fluide et des personnages auxquels on s'accroche. A lire, autant pour son scénario original que pour ses pistes de réflexion proposées ! Coup de coeur ? On s'en approche !
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