L'Amérique protestante, qui a commencé avec le calvinisme, mettant en avant l'épargne et le travail, en vient ainsi à cultiver l'idée que Dieu l'a choisie et lui garantit la victoire. Cette théorie de la grâce suffisante vient nourrir la "positive attitude".
Les marchés, étant globaux sans que l'état de droit le soit, prennent peu à peu le pas sur l'état de droit de chaque nation et sur la démocratie supposée le fonder.
L'apologie de la liberté individuelle fait ainsi de la déloyauté et de l'avidité des valeurs acceptables, elle détruit la stabilité des emplois, celle du droit et contrecarra l'altruisme.
Pour éviter de prendre en compte ces rares discours inquiétants, apparaît une théorie, une pensée, une idéologie : "la positive attitude". Elle consiste à se convaincre qu'un but est facilement accessible si on y aspire avec assez de sincérité, de force et de concentration. Que ce soit dans l'économie, en peinture, en sport, se diffuse globalement l'idée que la conquête de bons résultats passe nécessairement par la conviction et que le mieux adviendra si l'on y croit. Méthode Coué qui renvoie souvent à une attitude américaine puérile face aux contraintes de la réalité.
Le moteur du capitalisme financier apparaît plus clairement que jamais : la cupidité.
Depuis que le capitalisme a pris le pouvoir, la crise semble même son état naturel.
"Nul ne peut évidemment croire que le capitalisme financier se moralisera tout seul. A l'heure actuelle, il est prêt à tout, ou presque, pour que les contribuables aient assez peur de leur propre avenir pour accepter sans trop rechigner de financer ses erreurs. Mais, sitôt qu'il le pourra, il recouvrera sa superbe et recommencera à se développer dans son intérêt propre, en poussant les autres à s'endetter pour son seul bénéfice."
Ce qu'on nomme la crise n'est que la longue et difficile réécriture qui sépare deux formes provisoires du monde.