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Critique de AnisLitterama


Pierre apprend que son père qu'il n'a vu qu'une seule fois est mort au Kenya, à Nairobi, dans une curieuse mise en scène : nu, un sac plastique sur la tête, son corps exposé aux prédateurs. Serait-ce un crime ?

Il part alors sur les traces de ce père inconnu et découvre l'homme qu'il était, ses amis et ses engagements. Il découvre peu à peu son histoire et apprend à le connaître. Cette rencontre post-mortem, dans un pays déchiré par les paradoxes, va le conduire à tisser des relations qui vont changer sa vie.

Le livre est traversé par de très beaux personnages de femmes : Marie Nyanjira qui fera » honte à la peur des hommes », la hinja qui dirige dans le désert la caravane des femmes. Selon la tradition, ces femmes hikuyus voyagent en temps de guerre ou de disette afin de ravitailler les villages affamés ou les familles isolées. Elizabeth, fille de Mary, guerrière engagée dans la lutte pour l'indépendance, et sa fille qui court comme une gazelle, infatigable.



Toute cette histoire est contée par « Nous autres », fantômes de cette terre kenyane, témoins et souffle profond, parole du fond des âges, qui donne à ce récit une puissance et une ampleur inégalées.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Stéphane Audeguy. J'avais déjà lu « Fils unique », « La théorie des nuages », et « Petit éloge de la douceur ».

On sent dans ce livre, la présence inquiétante des grands fauves, on entend le claquement des mâchoires des crocodiles, l'odeur pestilentielle des charognes. On y entend aussi la pulsation monocorde et insupportable de la misère, de l'injustice sociale et des fractures profondes causées par l'histoire et la corruption.

J'ai été subjuguée par le voyage qu'offre Stéphane Audeguy, par cette parole qui avertit « …et le vent le plus fou ne nous fera pas taire ».


Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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