Quelques gourmandises dans celui-ci.
"Nuages
Les nuages sont impensables. Incommensurables. On peut raisonnablement estimer qu'il ne s'en est pas trouvé deux pour être identiques depuis la formation de l'atmosphère terrestre. En ce sens, ils sont une parfaite image du monde.
Sac à dos
(...)Cependant, le sac à dos exprime son époque d'une autre façon: dans les rames et les couloirs du métro, dans la rue, ses usagers très régulièrement heurtent les autres, faute d'estimer la place qu'occupe cet appendice de leur personne. Bref, un nombre grandissant d'individus négligent de s'interroger sur leur encombrement."
(et que dire des valises à roulettes !!! là c'est moi qui fais la remarque)
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dans des notules il s'emploie assez bien à décrire la douceur comme "l'ensemble des puissances d'une existence libre".
Plaisir, parfois agacement d'où débat intérieur avec l'auteur, dans lequel je suis très agréablement favorisée, deux ou trois moment d'ennui, en général acquiescement agréable ou pure délectation légère. Un peu de polémique, de la gravité, de la légèreté, une pincée de politique au sens plein, de la sensualité.
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Sous forme d'abécédaire, la lecture en est vraiment libre et variée. Les thèmes sont multiples et parfois surprenants : on passe de Boucherie à Caresse, et de Bologne à Bouche pour ne citer que deux exemples. Certains articles sont de vraies perles. C'est très agréable à lire, aussi doux que l'annonce le titre.
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C'est un petit livre distrayant à lire par petite dose. J'ai un paragraphe par ci, un paragraphe par là et ce fut une méthode me permettant de profiter de l'humour et de la répartie de l'auteur sans avoir une indigestion.
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La douceur est vouée à une irrémédiable minorité : ce charme est son secret. C’est précisément pourquoi, il me semble, toutes sortes de forces politiques, sociales, morales s’acharnent à la falsifier. Toute force réactive hait la douceur et cherche à la remplacer par d’odieux simulacres : la mièvrerie, la niaiserie, l’infantilisme, le consensus.
Je propose d’appeler ici douceur l’ensemble des puissances d’une existence libre ; définition générale, mais non vague, si l’on veut bien y réfléchir
Si la douceur était une faiblesse, si elle n'était que le contraire de la violence, et le signe infamant d'une impuissance, on ne voit pas bien comment elle aurait pu survivre, depuis le temps, à tous ses ennemis.
Cette cuisine matriarcale, la plus douce du monde peut-être, n’offre guère à la dent de résistance. Mais dans le fondant de la pâte et de ses sauces, dans le velouté du minestrone, dans la variété des crèmes glacées, le parfum des huiles d’olive, que de raffinements simples !
Soleils couchants
Ce sont les peintres qui nous ont appris à goûter la mélancolie des soleils couchants, Hugo et Poussin, Verlaine et Le Lorrain.
Le réel est le fruit de l'invention.
Couturier, il ne manifeste pas l'exubérance plus ou moins cocaïnée qui caractérise le mileu des connards prétentieux et misogynes auxquels, le plus souvent, on confient en Occident la réalisation des vêtements des dames.
Stéphane Audeguy - Une mère : élégie