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sur 402 notes
Ce roman que j'ai terminé il y a quelques jours me donne tout à la fois envie de dire « waouh ! » et « dommage… ». Je ne connaissais pas l'auteur, et me suis rendu compte après avoir refermé ce livre-ci, emprunté (comme tant d'autres récemment !) auprès de Lirtuel, la bibliothèque francophone belge en ligne ; bref, je me suis rendu compte que j'avais déjà, et depuis un moment, un autre livre de cet auteur dans ma PAL, mais encore jamais lu. C'est donc celui-ci qui ouvre le bal de la découverte d'un auteur que j'ai beaucoup apprécié.

Certes, la construction de l'histoire est plutôt classique : c'est tout simplement un « bon polar » où tous les ressorts nécessaires sont parfaitement exploités, sans fioritures ou effets extraordinaires inutiles, mais avec juste ce qu'il faut de suspense pour qu'on ne parvienne jamais à le lâcher – et plus encore quand le sujet est intéressant. Et ici, non seulement le sujet l'est, intéressant, mais en plus, on sent la grande maîtrise que Morgan Audic en a. C'est une maîtrise qui est indéniablement liée à un long travail de recherche, mais où transparaît aussi, à mon sens, un peu de cette passion, de ce véritable attachement à la cause de ces trop nombreux cétacés (et des ours polaires au passage) qui souffrent plus que d'autres espèces – si c'est possible – du dérèglement climatique actuel !

Outre tous les aspects concernant le danger d'extinction qui pèse sur tant de ces magnifiques animaux marins, l'auteur évoque aussi, dans ce même ton presque journalistique mais qui invite à la réflexion, le contexte géopolitique tout particulier de ce coin perdu du grand nord norvégien, « partagé » avec une délégation russe depuis toujours, dans une cohabitation correcte mais tendue, et plus encore depuis que la folie russe s'est lancée dans cette guerre absurde en Ukraine ! On se dit brièvement – on espère ! – que, dans quelques années, ce côté-là rendra l'intrigue obsolète ; mais surtout, on s'étonne de ces échanges arctiques improbables, pas si invraisemblables que ça à vrai dire, mais qui détonnent particulièrement dans le contexte !

Tout cela donne à l'ensemble un petit souffle épique, car c'est un bout du monde qui fait bien un peu rêver et que l'on croirait préservé, mais qui s'avère ici tout autre. Par exemple, le taux de criminalité a beau y être parmi les plus faibles au monde, personne ne sort là-bas sans un fusil… pour tenter de mettre en fuite les ours polaires en maraude « au cas où ». Tout à coup, ça ne fait plus tellement rêver ! Et aussi parce que les grandes baleines, les cachalots, les bélugas, etc., ces mammifères marins qu'on dit tellement intelligents, ont quelque chose de fascinant, que l'auteur entretient ici avec brio, tout en montrant un véritable souci écologique plus général. Bref, chapeau bas !

Le « dommage » que j'exprimais plus haut est beaucoup plus minime, en réalité, et bien davantage dû à mon goût personnel… mais bon, le but d'un commentaire est aussi de mentionner cela, n'est-ce pas ?
D'abord, l'auteur nous sert deux histoires parallèles, dans deux lieux différents de ce fin fond de la Norvège, et suffisamment éloignés l'un de l'autre pour que ces deux histoires commencent par ne pas se croiser. Sauf que… je ne sais pas trop pourquoi, mais très vite, on attend, on espère, on voit venir le moment où ces deux intrigues, dont les sujets sont indéniablement liés, vont se rejoindre. Las ! ce moment ne cesse de reculer, et je ne l'ai pas noté, mais il me semble qu'on est à plus de 80% du livre quand enfin on a « la » jonction tellement attendue… et c'est trop tard !
Trop tard, parce que, à partir de là, les choses se précipitent, avec même quelques mini-incohérences – par exemple, à moins que je n'aie lu trop vite, l'auteur élude de « montrer » comment le journaliste qui investigue sur l'une des deux affaires contacte la flic qui enquête sur l'autre ; ce n'est pas que je voulais à tout prix une scène ou un dialogue en plus, mais ainsi leur soudaine collaboration (teintée d'une inévitable méfiance l'un envers l'autre, là aussi on est dans du très classique) paraît presque artificielle.
Et à ce sujet, troisième et dernier bémol, non seulement la fin se précipite à partir du moment où les deux histoires se croisent enfin, mais en plus certains éléments de la résolution semblent sortir du chapeau de l'auteur. Certes, on reste dans le contexte des mammifères marins, mais avec un nouvel élément qui n'avait pas été amené (du tout), et pour moi, ce genre de révélation tardive est un « défaut » récurrent de tant et tant de polars et autres séries policières, qui m'agace particulièrement – et plus encore quand tout le reste a été bon !

Cela n'empêche pas, comme je disais plus haut, que j'ai beaucoup apprécié ce roman policier, avec des personnages principaux bien travaillés, quelques personnages secondaires bien campés eux aussi, même si certains sont parfois un peu caricaturaux. Quoi qu'il en soit, « ça marche », et les deux intrigues sont aussi intéressantes l'une que l'autre, si bien que l'on tourne les pages encore et encore pour en savoir plus, tout en gardant une blessure au fond du coeur pour tous ces (grands) mammifères marins tellement en danger !
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Très déçue par le manque de finesse de ce thriller tellement les personnages sont grossiers et clichés. La documentation est de qualité mais ne compense en rien la pauvreté de l'intrigue , de la créativité ni celle de l'écriture (j'ai dû vérifier que l'auteur était français pensant que c'était mal traduit) . Cet auteur gagnerait certainement à se concentrer sur la géopolitique qui semble être son coeur de métier
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Je viens de terminer Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic.(récompensé par le prix des lecteurs QDP/Le Figaro 2024).
Au Svalbard, un archipel très au Nord du cercle polaire, on retrouve le corps d'Agneta Sorensen, une étudiante en biologie marine arctique, visiblement déchiquetée par un ours, près de la dépouille d'un cachalot échoué. L'accident se serait produit alors que l'étudiante venait examiner le cachalot. Lottie Sandvik, policière qui a quitté son poste à Oslo pour revenir sur ses terres d'enfance va mener l'enquête, en essayant de gérer des crises d'angoisse problématiques.
Plus au Sud, mais toujours en région polaire, dans les îles Lofoten, on découvre sur une plage le corps d'Asa Hagen, une ex journaliste, reconvertie en organisatrice d'excursions pour faire connaître la faune marine aux touristes. L'enquête conclut à un suicide. Un ancien collègue Nils Madsen, reporter de guerre, avec qui Asa avait eu une liaison avant d'abandonner les terrains de conflits, ne peut se résoudre à la thèse du suicide et va chercher à en savoir plus sur les derniers jours de son amie.
Les 2 jeunes femmes etaient tres attachées à la faune arctique et notamment aux mammiferes marins mais rien ne semble les lier, cependant les 2 enquêtes vont se rejoindre.
Morgan Audic s'est bien documenté sur ces contrées et nous livre un récit intense où l'on retrouve notamment les conflits entre pêcheurs et défenseurs de l'environnement, ou les problèmes soulevés par la protection des espèces menacées face aux enjeux économiques. Il nous plonge dans un contexte géopolitique tendu entre russes et norvégiens, dans des paysages où la nature rude semble hostile. Un bon roman prenant, mais pour moi moins palpitant que son précédent de bonnes raisons de mourir.
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J'aime beaucoup les livres qui se passent dans le grand nord, la neige, la glace, les intempéries car cela amène un suspense supplémentaire à l'histoire.
On ne s'ennuie pas une seconde dans ce polar et Morgan Audic s'est bien documenté sur les différents territoires du grand nord arctique ce qui rend l'histoire encore plus crédible.
Pour apporter une petite critique : on est pas obligé de mettre le réchauffement climatique à toutes les sauces dans les livres.


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« Ça voulait dire qu'il n'y avait plus aucun endroit sûr. Que le mal pouvait atteindre tous les recoins du pays. Qu'elle ne pouvait pas y échapper. Que sa fuite vers le nord avait été dérisoire. »


Ce thriller est avant tout une histoire qui instaure une ambiance captivante, avec deux protagonistes qu'il est facile d'apprécier. Il s'avère que notre enquêtrice, qui est souvent anxieuse et ne pense pas que l'ours soit responsable de l'attaque, et notre journaliste de guerre, qui refuse de croire que son ancienne collègue se soit suicidé, sont tous deux animés par une même volonté et une même ténacité. Les sujets évoqués dans ce texte sont nombreux, passionnants et traités avec expertise, notamment les enjeux liés à la protection des animaux, comme la chasse à la baleine, qui bien que proscrite, demeure malheureusement encore d'actualité, ou la pollution sonore. le récit est captivant et novateur, nous transportant dans les régions nordiques et mettant en lumière des thèmes tels que la vie dans le Svalbard (un souvenir éblouissant d'un voyage), les relations russo-norvégiennes (en particulier depuis la guerre en Ukraine), et les défis écologiques qui ont rendu cette lecture extrêmement excitante pour moi. Ce texte est exceptionnellement bien écrit et m'a tenu en haleine tout du long. Une vraie réussite. Bravo !
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Morgan Audic fait juste un pas de côté. Après son excellent « De bonnes raisons de mourir », on quitte l'europe de l'est et Tchernobyl pour la Norvège. Au Nord, dans l'archipel du Svalbard, le territoire partage aussi son histoire avec la Russie. La situation géopolitique y est plus tendue ces derniers temps. Dans ce paysage glacé, personne ne part sans fusil et fusée de détresse pour éloigner tout danger. Une étudiante en biologie marine est pourtant retrouvée morte déchiquetée par un ours.
Plus au sud, dans les îles Lofoten, des cétacés sont curieusement retrouvés mutilés. Åsa, une ex-correspondante de guerre devenue organisatrice d'excursions en mer, s'interroge et les recense. On la retrouve noyée, un suicide ?
Que donneront les investigations sur ces morts suspectes, sont-elles liées ?
L'homme doit composer en Norvège avec la nature sauvage et Morgan Audic parvient à donner le ton avec ses personnages. Certains apparaissent violents envers les animaux, d'autres sont meurtris dans leur tête voire leur chair. le polar présente un rythme lent et accorde plus de temps à l'introspection qu'à l'action finalement. À la fois écologique et sombre malgré la beauté des paysages et la magie des aurores boréales, ce roman policier donne matière à méditer sur notre rapport à la nature, d'hier à aujourd'hui si cela était encore nécessaire pour le lecteur.
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Je me réjouissais de lire un thriller norvégien mais celui-ci ne m'a pas tellement convaincue.
Deux femmes ont été retrouvées mortes, l'une sur les îles Lofoten et l'autre sur un archipel où il ne se passe normalement jamais rien. Il s'agit d'une étudiante en biologie qui fait une thèse sur l'impact du réchauffement climatique sur les animaux polaires. L'autre personne est une ancienne reporter de guerre reconvertie dans les safaris.
Les deux enquêtes vont se rejoindre sur fond de trafics de baleines et bélugas.
C'est dépaysant et il y a de belles descriptions de la Norvège mais l'enquête n'est pas palpitante.
Mais, c'est juste mon avis.
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Petite déception pour moi pour ce polar de Morgan Audic, couronné il y a quelques semaines du prix des lecteurs Quais du polar à Lyon. J'avais tellement adoré le précédent, peut être que j'avais trop d'attentes...
Si on retrouve le talent de l'auteur pour nous livrer une ambiance et restituer tant les paysages que le contexte politique de son histoire, j'ai trouvé que le roman manquait de nerf et de vigueur. le sort des victimes m'a assez peu préoccupée et, pour tout dire, je me suis lassée assez vite...
Je pense être passée à côté de ce roman tant il suscite d'enthousiasme donc je ne peux que conseiller de se faire sa propre idée... (et de lire de bonnes raisons de mourir)
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J'ai choisi ce livre, car j'avais beaucoup aimé le 1er roman de l'auteur : de bonnes raisons de mourir . Pour ce 2ème roman, il faut mettre sa doudoune car l'auteur nous embarque en Norvège arctique, en plein hiver polaire sur l'archipel du Svalbard. Longyearbyen est la capitale. C'est une ville minière, un centre universitaire international notamment pour l'étude de la biologie marine. La ville abrite aussi la réserve mondiale des semences. Malgré des conditions climatiques difficiles et l'isolement, la légende voudrait que personne ne meurt à Longyearbyen, du moins de crime violent. Mais la découverte du corps d'Agneta, étudiante en biologie marine, soi-disant attaquée par un ours va venir perturber l'ordre sur l'île. Lottie Sandvik mène l'enquête, et il faut compter sur sa persévérance pour découvrir la vérité. Dans le même temps, sur le continent norvégien aux Îles Lofoten, le corps d'Asa est découvert sur une plage. C'est une ex-journaliste photographe de guerre, qui s'occupe désormais de safari maritime. Nils Madsen, son ancien conjoint et collègue ne croit pas à la thèse du suicide. Il faudra compter aussi sur sa ténacité pour découvrir la vérité.
L'auteur nous offre 2 meurtres, 2 enquêtes, mais quel est le lien qui unit ses deux femmes, certainement le fait qu'elles s'intéressaient toutes les deux aux mammifères marins.
Le style d'écriture est fluide. Les chapitres sont courts. Il y a du rythme. L'intrigue est bien menée, des fausses pistes, des rebondissements jusqu'au dénouement final. L'ambiance hivernale, les paysages rajoutent de la crédibilité au roman.
L'auteur nous fournit beaucoup d'informations sur le plan culturel, la nature, le règne animal dans ses contrées polaires, la pêche, la géopolitique avec cette enclave russe sur le territoire norvégien, les enjeux militaires. L'auteur nous alerte également sur les conséquences du réchauffement climatique.
Un bon polar classique dépaysant par son environnement .
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Déçue de voir que les "quais du polar" ne soient pas plus exigeants dans leur sélection... il y avait tellement plus passionnant en 2023 que ce polar classique et ennuyant...s'il y a du bon dans ce roman , c'est plus dans la documentation (facile quand on prend le temps) que dans le polar en soi (qui nécessite du talent) , ce dont ce roman manque cruellement...
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