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sur 390 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
°°° Rentrée littéraire 2023 #16 °°°

Direction la Norvège arctique. Archipel du Svalbard, sa capitale Longyeabyen, la « ville » ( seulement 2400 habitants ) la plus septentrionale de la planète, sa nuit polaire hivernale, ses anciennes cités minières, son université en études de biologie arctique, sa réserve mondiale de semences. Une étudiante y est retrouvée morte. Des milliers de kilomètres plus au Sud ( mais toujours au-delà du cercle polaire ), les îles Lofoten qui vivent au rythme de la pêche au skrei. le corps d'une autre femme est retrouvée.

Deux enquêtes, deux enquêteurs aux fortes convictions qui ne croient pas aux versions initiales, trop faciles. Lottie Sandvick, flic pugnace qui semble avoir « fui » un passé douloureux en mutant au Svalbard, territoire réputé à l'abri des assassinats et morts crapuleuses, a l'intuition qu'il y a quelque chose qui cloche dans la mort de l'étudiante attribuée à un ours. de son côté, le journaliste reporter de guerre Nils Madsen n'admet pas que son ancienne amoureuse ait pu se suicider. Evidemment, les deux morts suspectes le sont réellement, évidemment elles sont liées, évidemment les deux enquêtes vont se croiser.

Incontestablement, Morgan Audic maitrise son sujet. Les reconstitutions de ses terres arctiques reculées sont très immersives, on a l'impression de voir les lieux décrits, de saisir les ambiances très particulières de la nuit hivernale polaire, de comprendre les dynamiques territoriales. L'intrigue enquêtes en elle-même est solidement construite avec de nombreuses fausses pistes crédibles qui nourrissement l'avancée du récit et permettent d'appréhender la vérité.

Mais voilà. J'avais sans doute trop d'attente tant j'avais adoré le précédent polar de l'auteur, de bonnes raisons de mourir, qui se déroulait dans la zone d'exclusion irradiée de Tchernobyl. Cette fois, j'ai trouvé que ça ronronnait un peu trop, que la trame polar était très classique. Je ne me suis jamais ennuyée, mais ne me suis pas sentie impliquée à 100%.

La faute sans doute à mon passé de lectrice qui a déjà lu pas mal de polars arctiques écrits par des romanciers français : Mo Malø et sa quadrilogie au Groenland inaugurée par Qaanaaq, ou encore Caryl Férey et son Lëd qui explore la Sibérie. Bien que les pattes d'auteurs cités soient très différentes de celle de Morgan Audic, plus sobre et géopolitique, ces lectures antérieures ont quelque peu façonné mon imaginaire arctique ... et une sensation de déjà-lu s'est imposée tout au long de ma lecture de ce troisième roman de Morgan Audic.

Au final, ce qui m'a le plus intéressé, c'est le talent de l'auteur à intégrer et manier des thématiques passionnantes : celles liées à des préoccupations environnementales ( réchauffement climatique, pêche à la baleine décriée, échouage de cétacés pour causes anthropiques ) et géopolitiques post guerre froide avec la présence russe symbolisée par Pyramiden, enclave soviétique devenu ville fantôme dans le Svalbard mais dont la présence de quelques gardes russes brandit encore l'étendard russe. le dénouement est malin, brassant toutes les possibilités offertes par la vision panoramique très réaliste que propose l'auteur.

Ma notation est un peu « fraîche » car il m'a manqué l'étincelle qui fait décoller une lecture et vibrer au diapason des personnages, mais je suis persuadée que ce polar enthousiasmera le plus grand nombre.

Lu dans le cadre d'une Masse critique Babelio
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Prof d'histoire-géo à la ville, Morgan Audic est aussi auteur de thrillers. Il imagine des crimes barbares commis dans des contextes géopolitiques troubles et troublés. J'avais apprécié son précédent ouvrage, de bonnes raisons de mourir, dont l'essentiel de l'intrigue prenait place, pendant la guerre du Donbass, dans la zone irradiée de Tchernobyl, retournée à l'état sauvage après l'explosion de la centrale.

Son dernier roman, Personne ne meurt à Longyearbyen, m'a embarqué en plein hiver pour le Svalbard, un archipel norvégien, situé bien au-delà du cercle arctique. L'été, on peut y apercevoir le fameux Spitzberg ; l'hiver, on ne peut espérer contempler que des aurores boréales. le territoire bénéficie d'un statut diplomatique spécial, car il est tenu pour stratégique par plusieurs pays, et tout particulièrement par la Russie. On y trouve des centres de recherche d'avant-garde en biologie marine. Les conditions climatiques, la configuration désertique et la présence d'ours blancs représentent de telles difficultés dans la vie courante, que les autorités locales sont très attentives à la sécurité et au bien-être de chacun. Tout est fait pour qu'on ne meure pas au Svalbard.

Et pourtant l'on y découvre le corps d'une jeune femme à moitié dévorée par un ours blanc ; une thésarde, qui étudiait l'impact de l'activité humaine sur le comportement des mammifères marins. Accident ? C'est ce que voudraient croire les autorités et la petite équipe de police locale. Dans un thriller, c'est toutefois peu probable. Ce n'est pas non plus l'avis d'une jeune inspectrice récemment installée à Longyearbyen pour se ressourcer, loin de la trépidation stressante des grandes villes.

Une deuxième intrigue se développe dans un autre archipel, plus au sud, à proximité des côtes norvégiennes. Les îles Lofoten ont longtemps vécu de la pêche. Puis le tourisme a pris de l'ampleur, dopé par les superbes paysages de fjords et de reliefs rocheux, ainsi que par la curiosité pour les évolutions des baleines, des bélugas et des orques. Une ex-journaliste de guerre vient de s'y installer, en vue d'une reconversion dans le tourisme marin.

Elle est retrouvée morte, noyée. On pense qu'elle s'est jetée à l'eau. Dépression ou quelque chose comme ça. Bien sûr, un journaliste, ancien partenaire de la victime, n'en croit rien et il investigue.

Deux enquêtes, donc. Convergeront-elles ?

Dans ces régions du Nord profond, on imagine aisément des tempéraments humains sages, réglo, respectueux. Il n'en est rien. Les pêcheurs de saumons, de cabillauds, de baleines n'en font qu'à leur tête. Ils pestent et se rebellent contre les règlements européens et contre les défenseurs de la cause animale. Ceux-ci surveillent ceux-là et n'hésitent pas à dénoncer les nombreuses transgressions. de menaces en provocations, tout peut survenir.

Sans compter que dans certaines bases militaires, on a appris à dresser des cétacés à des fins de reconnaissance sous-marine.

Ce thriller très documenté m'a passionné pendant 45 chapitres (sur un total de 53). J'ai suivi avec plaisir et curiosité les pérégrinations de la policière et du journaliste, deux personnes abimées par la vie, qui enquêtent avec détermination, parcourant sans relâche des territoires nocturnes, glacés et sauvages, pour interroger les suspects. Au bout du compte, on trouve au Svalbard des êtres humains ni meilleurs ni pires qu'ailleurs, qu'ils agissent par intérêt personnel ou pour le compte d'une grande puissance.

Les huit derniers chapitres m'ont un peu déplu. Non pas sur le fond ! Je regrette une espèce de naïveté dans la narration, tant pour les scènes de lutte préalable à l'arrestation du criminel, que pour les trop longues révélations apportées ultérieurement. Mais cela n'efface pas ma bonne impression générale.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Il y a quelque chose de pourri dans les îles de l'Arctique…

Au Svalbard, l'archipel le plus au nord de la Norvège puis dans les îles Lofoten un peu plus bas à l'Ouest, deux cadavres de femmes sont retrouvés. L'une a été partiellement dévorée par un ours ; l'autre semble s'être suicidée. Semble…

Agneta et Asa, deux inconnues mais un point commun : un intérêt marqué pour les orques, cachalots, bélugas et autres mammifères marins qui s'échouent trop souvent sur les côtes, traqués par des braconniers avides ou victimes collatérales de pêcheurs intensifs.

Dans le Svalbard, c'est Lottie qui enquête, flic rongée par ses traumas passés et ses crises d'angoisse, sans compter ses problèmes familiaux ; dans les Lofoten, Madsen, grand reporter qui a autrefois travaillé avec Asa lors du printemps arabe ne se résoud pas à la thèse du suicide.

Mais dans ces îles où la vie est rude et le soleil absent d'octobre à février jusqu'à son retour au Solfestuka, l'un comme l'autre ne sont pas les bienvenus et les pêcheurs locaux, comme les flics ou les scientifiques russes se chargent rapidement de leur faire savoir.

Personne ne meurt à Longyearbyen est un polar classique, au thème et territoires connus, qui ne bouleverse certes pas le genre mais qui a le mérite d'être addictif en parfait pageturner qu'il est, et ses 375 pages, ponctuées de très nombreux dialogues, se lisent quasi d'une traite ; et c'est déjà beaucoup.

Un regret toutefois : qu'il soit justement trop convenu, alors que j'attendais tellement plus de l'auteur du superbe de bonnes raisons de mourir. Un peu comme les bons élèves qui ont parfois la tentation de passer les épreuves sans forcer leur talent.

Reste - répétons-le - un bon polar qui tient la route, et qui confirme le talent d'Audic.
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Après les lions et les rhinocéros dans Okavango de Caryl Ferey, après les ours dans Et vous passerez comme des vents fous de Clara Arnaud, voici venir s'échouer, baleines, bélugas et dauphins dans l'Archipel du Svalbard et dans les Iles Lofoten ...
Triste Planète !

Ces morts suspectes accompagnées de mutilations interpellent une jeune scientifique, Agneta , retrouvée déchiquetée par un ours près du cadavre d'un béluga .
C'est Lottie ,une jeune flic de Longyearbyen qui est chargée de l'enquête , elle n'est pas cependant persuadée malgré les apparences que la mort de l'étudiante soit due à l'ours.

Dans les Iles Lofoten, Asa, une ancienne journaliste de guerre, convertie dans les activités touristiques autour des cétacés, est retrouvée noyée après avoir sauté d'un pont.
Son ancien ami, le journaliste Nils Madsen ne croit pas à un suicide et se rend sur place.

On se rend compte que , même dans ces contrées arctiques, isolées, au dur climat et aux conditions de vie compliquées,avec des nuits polaires interminables , les hommes ne se battent pas que pour leur survie et dans les deux cas de morts suspectes, les coupables potentiels sont légion : les pêcheurs baleiniers dont les pratiques sortent de la légalité et qui tuent sans scrupules, des russes occupant une ancienne ville dans une enclave et aux activités peu claires, un professeur d'université irascible, un chasseur solitaire et asocial , des jeunes nostalgiques de l'extrême droite ...

J'y ai appris beaucoup de choses sur l'espionnage, sur le braconnage , sur les recherches scientifiques, l'exploitation des animaux ...

Le rythme est soutenu , et j'ai bien aimé suivre nos deux enquêteurs , même si j'avais préféré @De bonnes raisons de mourir du même auteur.

Je vais faire en sorte de choisir des sujets plus légers pour mes prochaines lectures car la constatation de ces ravages de notre faune et de notre monde en général me dépriment gravement...


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Morgan Audic sait prendre son temps. Quatre ans séparent son précédent roman, de bonnes raisons de mourir, de celui-ci. Il fait dire qu'il est allé poser ses valises de romancier à un endroit où Personne ne meurt à Longyearbyen, un vrai challenge pour un auteur de polar.

Et même pour cette histoire, il a décidé de poser son ambiance, d'utiliser ce temps pour nous immerger dans les étonnantes contrées norvégiennes.

Décidément, les auteurs français de polar aiment beaucoup expatrier leurs intrigues, une universalité assez unique dans la littérature mondiale. L'intrigue voit ici double, deux coins différents de la Norvège, mais liés par cette nature encore omniprésente.

D'un côté les îles Lofoten, sans doute le coin le plus touristique du pays, du moins à une autre époque de l'année que cette période où le soleil émerge à peine de longs mois de nuit.

De l'autre, Longyearbyen. Un choix comme un symbole de l'empreinte humaine, de ses dégâts. La ville la plus au nord du monde et surtout celle qui se réchauffe le plus vite sur notre terre malade.

Morgan Audic raconte des histoires mais regarde aussi le monde. Droit dans les yeux. C'est même le point saillant de son récit, au-delà de l'intrigue policière.

Deux morts, violentes mais non criminelles de prime abord. Des coins reculés, une enclave russe au beau milieu de la Norvège. Des mammifères marins échoués qui semblent avoir été scarifiés par l'Homme.

Ce sont deux enquêtes croisées, schéma classique, qui vont se rencontrer jusqu'aux révélations finales.

Que ceux, comme moi, qui ont applaudit à la lecture de de bonnes raisons de mourir ne s'attendent pas à une redite ni au même genre d'ambiance.

Difficile de s'empêcher de comparer les romans d'un auteur, même s'ils sont clairement différents dans leurs approches. Il n'empêche, le précédent m'avait subjugué, mon ressenti émotionnel est cette fois-ci un cran en dessous.

Alors que le précédent roman était tout en tension, un vrai thriller, celui-ci navigue vers d'autres eaux. A la nordique, en somme, inscrit dans un faux rythme durant les 2/3 du récit.

L'auteur a des choses à dire, et c'est tant mieux. La partie polar assez conventionnelle, sans grande surprise, est surtout le cadre qui permet de traiter de sujets forts et de placer des personnages touchants face à la marée qui monte.

Celle qui risque de submerger notre monde, à force de ne pas respecter le vivant autour. A l'image de ces animaux aquatiques qui se révèlent d'une intelligence étonnante, mais dont l'existence et leur nature-même sont mises en danger par le comportement d'une humanité qui tend à se saborder.

Le roman n'a rien d'un pamphlet, c'est une vraie histoire mais qui intègre diverses préoccupations environnementales. L'écrivain a sacrément bien bossé ses sujets pour un divertissement comme support pour réfléchir au monde.

Personne ne meurt à Longyearbyen, sauf peut-être l'humanité. Celle qui fait de nous les garants du futur, comme celle qui touche aux émotions. Morgan Audic utilise le polar pour nous questionner autant que pour nous divertir, sans nous détourner des vraies valeurs. C'est là le sens premier de son texte.
Lien : https://gruznamur.com/2023/1..
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Polar géopolitique.
J'avais un peu peur que l'auteur ne sombre dans le très médiatique et consensuel russie-bashing puisque cet archipel norvégien du svalbard, dont j'ai découvert quelques particularités grâce à ce roman, a un statut qui fait côtoyer des populations fort différentes bien qu'également sympathiques et antipathiques.
Il n'en est rien. L'enquête se déroule avec autant de possibilités d'être un esprit éclairé qu'un salopard de part et d'autre du mur (équivalent à l'ancien mur mais qui est toujours là dans nombre d'esprits).
C'est donc plaisant de côtoyer tant de personnages animés par des motivations si diverses. La galerie de personnages proposée est assez représentative de notre société, bien que non exhaustive.
J'ai passé un bon moment de détente dans cette atmosphère glaciale bien rendue.
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Longyearbyen, c'est LE Nord ! Si vous vous y rendez, vous pourrez vous vanter d'avoir visité la ville la plus au nord du monde.

Pas de criminalité, les clés restent sur les contacts des voitures, pas de risques de vous faire braquer ou agresser, mais il est vivement conseillé de se munir d'une arme à feu lorsque l'on sort de la ville, car il y a des risques de se faire attaquer par des grands blancs poilus : des ours.

Apparemment, une étudiante n'a pas respecté la consigne et la punition est tombée : attaquée par un ours et déchiquetée. Une autre personne devait en avoir marre de la vie dans le grand nord, parce qu'elle s'est suicidée. Vraiment ? C'est ce que tout le monde pense. Tout le monde ?? Non ! Un irréductible journaliste, ancien collègue, ne croit pas à cette théorie.

Bon, je ne vais pas vous mentir, tout ce qui se trouve dans ce polar est du déjà-vu : une policière qui a des problèmes de couple (divorcée) et de santé (crises de panique suite à un traumatisme), un journaliste pugnace qui ne se sent bien que en reportage sur des scènes de guerre, des méchants en provenance du pays de Vlad, de l'écologie, des écocides, le ch'nord du ch'nord.

Cela aurait pu casser, c'est passé, même si je ne suis jamais entrée en empathie avec les personnages, que ce soit Nils Madsen le journaliste qui ne lâche rien ou Lottie Sandvik, la policière qui mènera l'enquête avec zèle et compétence.

Malgré tout, cela ne m'a pas empêché de prendre plaisir à suivre leur enquête, différente, puisque ne portant pas sur le même décès. La force des personnage étant dans leur développement.

On aura des fausses pistes (un classique), des suspects, des chausse-trappes et un empêcher d'enquêter en rond, sans compter de nombreux rappel avec l'actualité et la fameuse opération spéciale menée par Vlad en Ukraine pour éradiquer, soi-disant, le nazisme (oui, on sait que c'est une guerre).

Un thriller qui fait le job, qui reste assez classique dans certaines choses (les personnages tourmentés), mais qui sort des sentiers battus pour d'autres (le meurtre et le fameux suicide), tout en essayant de mettre dans le récit tout ce qui fait le grand Nord, afin que le lectorat n'ait aucun doute de l'endroit inhospitalier dans lequel les personnages évoluent.

Le final réservera quelques surprises, qui sont réalistes et bien mises en scène. J'ai été bluffée jusqu'à la dernière page, ce que j'apprécie particulièrement.

Alors non, on ne révolutionnera pas le genre, mais c'est une lecture intéressante, qui parle d'écologie, d'écocide et des conneries (des horreurs) humaines perpétrées sur le règne animal. Il n'y a pas que l'Homme, que l'Homme assassine…

Une lecture qui fait réfléchir…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dans la nuit polaire, aux coeurs de ces pays où aucun crime ne vient déranger la quiétude des aurores boréales, Morgan Audic raconte deux enquêtes à plus de mille kilomètres de distance, toutes deux, autour d'un écocide.

Juste avant le pôle Nord, le corps d'une étudiante, Agneta Sorensen, est sordidement retrouvé mutilé. Lottie Sandvik, enquêtrice des services de police du gouverneur du Svarland, est chargée de la bonne cohabitation entre les hommes et les ours. Et, justement, seul un ours semble capable d'une telle sauvagerie. Lottie se voit confier l'investigation.

Sur une plage des îles Lofoten, en Norvège, Åsa Hagen, une ancienne reporter journaliste, se serait suicidée. Pourtant, son nouveau projet autour de la préservation des grands animaux marins avec l'organisation de safari en mer la comblait. Son ancien compagnon, reporter aussi, Nils Madsen, décide de vérifier cette thèse officielle.

Difficile d'en dire davantage sur ces deux enquêtes du fin fond du grand nord, parfaitement menées, et qui vont se rejoindre avec, en toile de fond, l'effondrement de la Russie soviétique et l'avènement d'un état maffieux aux méthodes de bandits sur le dos de la préservation de la nature.

L'enquête de Morgan Auric est extrêmement bien ficelée. Non seulement, les paysages sont magnifiques de sauvagerie, rudes et solitaires, mais, la psychologie des personnages est fouillée et suffisamment complexe pour participer au suspens. de plus, Morgan Audic implante son intrigue dans une actualité internationale récente tenant compte d'une géopolitique complexe.

Mais, Morgan Auric choisit de placer ses intrigues au coeur de l'exploitation des animaux et de l'utilisation abusive et décuplée des capacités de certaines espèces.

En implantant son thriller, Personne ne meurt à Longyearbyen, dans une nature qui garde toute sa puissance, Morgan Auric rappelle l'importance de sa préservation. Décidément, un thème abordé dans le monde polar en cette rentrée. Preuve s'il en fallait une, qu'il nous faut vraiment changer de paradigmes. Un vrai délice !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Le grand Nord
Avec ce polar, embarquement pour une double enquête au nord du cercle arctique.
A Longyearbyen, capitale du Svalbard, une étudiante est retrouvée morte sur la banquise : selon toute vraisemblance, elle a été tuée par une ourse. Au Svalbard, il y a 2400 habitants et 5000 ours, le rapport de force est clairement en faveur de l'animal et d'ailleurs, chacun est invité lorsqu'il se déplace à l'extérieur de la ville, à se munir d'un fusil. Or, la jeune femme, pourtant très informée des risques encourrus, n'avait pas d'arme. Bizarre.
Sur l'archipel des Lofoten, autre drame : un suicide, celui d'Åsa, ex reporter de guerre reconvertie dans le tourisme. Pourtant, son agence d'excursions sur mesures pour photographier les orques, les bélugas et la faune polaire marchait très bien. Bizarre.
Comme le titre l'indique, personne ne meurt à Longyearbyen. L'archipel est très sûr, il n'y a pas de criminalité (quelques vols, des bagarres dues à l'excès d'alcool), et les personnes malades sont exfiltrées sur le continent pour être soignées ou pour mourir. Quant aux ours, ils ne font que de très rares victimes, dans des circonstances bien particulières. C'est précisément ce qui intrigue Lottie Sandvik, chargée de l'enquête concernant la mort de l'étudiante. Ça ne colle pas, ce n'est pas l'ourse Frost qui l'a tuée... Mais qui pouvait avoir un mobile pour éliminer une doctorante en biologie arctique ? Les Russes qui ont gardé une base symbolique au Svalbard (Pyramiden, une cité minière fermée depuis la fin des années 90, aux allures de ville fantôme) feraient de bons suspects…
Aux Lofoten, Nils Madsen, ex collègue et ex amant d'Åsa ne peut pas croire que son amie se soit suicidée. Au prétexte d'écrire un article sur ce fait divers, il se rend sur place et décide de mener son enquête. Très vite, il apprend qu'Åsa était en conflit avec des chasseurs de baleines… L'auraient-ils tuée et maquillé le crime en suicide ?
Comme vous vous en doutez, les deux enquêtes vont finir par se rejoindre, réservant de nombreuses surprises, sans parler de la fin qui est carrément détonnante.
J'avais beaucoup aimé le précédent thriller de Morgan Audicde bonnes raisons de mourir, qui se déroulait dans la zone de Tchernobyl. J'avais donc une certaine impatience à lire ce polar glacial à la couverture un peu raccoleuse. Je ne peux pas dire que j'ai été déçue, l'intrigue est plutôt brillante et le décor somptueux (je rêve d'aller en Norvège et plus précisément aux Lofoten – je passe mon tour pour le Svalbard !)… Mais (car il y a un mais) je ne suis pas aussi enthousiaste qu'avec le précédent. La « faute » sans doute aux personnages pour lesquels je n'ai pas eu d'empathie. Lottie, par exemple : la flic au passé douloureux, avec des failles, des problèmes familiaux… du déjà lu. Nils ? Eh bien je m'aperçois que je n'en ai pas retenu beaucoup… Pas très intéressant. En revanche, j'ai bien aimé les thématiques explorées par l'auteur : l'environnement, le changement climatique qui impacte la zone arctique, notamment la faune, la chasse à la baleine qui reste d'actualité en Norvège, bien que très réglementée, le retentissement des activités humaines sur les cétacées (nombre d'entre eux vont s'échouer sur les côtes, en raison notamment de la pollution sonore qui les perturbe, les assourdit et les désoriente). A cela s'ajoute le contexte géopolitique de la région du Svalbard, aux relents de guerre froide avec la Russie, une situation qui semble s'être aggravée depuis le début de la guerre avec l'Ukraine.
Au final, un page-turner à lire pour le dépaysement (n'oubliez pas votre doudoune polaire) ! Glaçant mais distrayant et instructif.

Pour en savoir plus :
https://legrandnord.org/la-norvege-dans-le-cercle-polaire-arctique/
https://www.nationalgeographic.fr/animaux/pourquoi-les-cetaces-sechouent-ils-sur-les-plages
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J'ai écouté Morgan Audic parler de son dernier livre lors d'un Festival littéraire et cela m'a donné très envie de le découvrir.
Ce polar/thriller dénonciateur de maltraitance animale et de crimes environnementaux se déroule dans le Nord de la Norvège, plus précisément à Longyearbyen dans l'archipel du Svalbard (avec ces noms je voyage déjà) mais aussi plus au sud, au sein des paysages de carte postale des îles Lofoten.
L'auteur parvient à créer avec talent une atmosphère très réaliste et immersive grâce à de nombreux détails très précis et documentés, ce que j'apprécie beaucoup. J'ai donc non seulement voyagé avec ce livre mais ai aussi appris énormément sur cette partie du monde : chasse à la baleine, ville minière fantôme, voisinage et relations avec les russes, cétacés échoués, ours, pollution des océans... J'ai également découvert la présence d'une réserve mondiale de semences à Svalbard.
Dans ce décor glacial, deux femmes vont mourir : accident, suicide ou meurtres ? Deux enquêtes vont être menées en parallèle : l'une par, Lottie, policière qui a quitté la grande ville d'Oslo pour retrouver l'apparent calme de Logyearbyen et l'autre par un ancien reporter de guerre, Nils, ami d'une des victimes. Ces deux personnages plutôt cabossés vont nous entrainer à leur suite dans la recherche de la vérité et on devra attendre les toutes dernières pages pour connaitre le fin mot de l'histoire.
Une très agréable lecture à la fois distrayante, dépaysante et instructive avec des scènes marquantes comme celle de l'épreuve pratique de survie et celle de la plongée avec les orques.


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