"Marc Lumière, mort à vingt-deux ans."
"Églantine, sa femme, morte à dix-neuf ans."
Le cadre bien essuyé et remis en place, elle regardait encore son père et sa mère. Elle ne savait quelle ombre les enveloppait et les séparait d’elle, comme s’ils avaient voulu vivre et mourir pour eux deux seulement.
Les glaces m’ennuient. On y voit trop ses défauts.
Autrefois j’étais un être perdu dans le monde. Mes plaintes n’éveillaient aucun écho. Maintenant toutes mes pensées vont frapper à votre cœur. Je sens que là est la source de ma vie, et j’ai besoin d’y puiser souvent.
Cet amour a poussé ses racines dans ton cœur trop jeune, trop tendre ; elles sont maintenant fortes et vivaces, et rien ne peut les déraciner. Et comment donc feraient d’autres racines pour s’insinuer dans ton cœur ? Celles-ci ont pris toute la place.
Que ce soient chants de douleur ou chants de triomphe, à la longue cela devient un métier que l’on fait sans y penser.
Ah ! si nos larmes pouvaient emporter l’amertume de notre cœur.
Mais ce qu’elle aime surtout c’est son jardin secret. Un jardin où elle peut entrer de jour comme de nuit, ainsi que fêtes et dimanches, sans risquer, jamais, d’y rencontrer personne. Un jardin de souffrances dans lequel elle se plaît à cultiver des larmes chaudes, des regrets amers, des appels éperdus et des désespoirs sans limite. Elle y cultive encore une pensée active qui s’égare jusqu’à l’angoisse, un cœur tout broyé qui ne veut pas cesser de battre, et une âme désolée qui rôde et crie miséricorde.
L’impossibilité de faire de la musique, jointe à la perte d’une société aimable, est une peine qui s’appuie à l’ancienne pour l’augmenter et faire, d’une jeune fille intelligente et tendre, une créature solitaire et ne vivant que de mauvais souvenirs.
Ceux qui vous ont fait du mal sont plus forts que vous. Ils vous détestent, et, de plus, ils ont peur de vous !
Parce que tu aimes trop, le mal te guette. Il ne faut pas aimer trop. Prends garde ! je te dis, voici que le mal vient à toi.