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EAN : 9782246792864
222 pages
Grasset (01/01/1926)
4/5   6 notes
Résumé :
Pour la seconde fois, j’ouvris les yeux sans reconnaître l’endroit où je me trouvais couchée.
Où donc était notre chambre d’enfant, avec sa fenêtre grillagée, ses murs tapissés de papier à grosses fleurs, et sa cheminée tout encombrée de photographies ?
Ici c’était une longue salle aux murs blancs, où s’alignaient deux rangées de petits lits et où s’ouvraient de hautes et larges fenêtres laissant voir de grands carrés de ciel bleu.
J’abaissai de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On retrouve dans ce livre cette suavité qui caracterise la plume de Marguérite Audoux! C'est fluide, frugale et perçante à la fois, on s'y accroche tout naturellement. Surtout on s'accroche à l'héroïne! On s'attache à elle, à son histoire, à sa sensibilité, et aussi à sa force de caractère.
Se réveillant sur un lit d'hôpital, Annette s'étonne du monde qui l'entoure, elle se soutient de son évanouissement, de l'objet qui l'avait frappé alors qu'elle voulait séparer ses parents contrariés et ancrés dans une dispute. Mais le docteur fait tomber la sentence, Annette sera à jamais boiteuse! C'est comme ça que commence le livre! Pour sa convalescence, elle est envoyée au Moulin chez son oncle qui subit l'autorité de sa femme Gertrude. Annette pense à son frère Firmin, à sa sœur Angèle, ses deux derniers frères jumeaux. Annette sent que la vie commune de ses parents ne tient plus qu'à un fil fin. Ca ne va pas tarder, les parents divorcent. Tous les enfants doivent la rejoindre au moulin, et être à sa charge. Elle est l'ainée et n'a que n'a que 15 ans. Une vie de famille brisée au début du XXe siècle, cinq enfants qui vont bien devoir grandir vite. Annette doit vite travailler pour subvenir aux besoins de ces petits frères...puis chacun devra aussi, au fur et à mesure mettre la main à la patte. Prenant exemple sur ses parents, Annette refuse de se marier, même quand l'amour viendra frapper son cœur, elle y mettra du caractère, elle va lutter avec. De la ville au moulin, c'est aussi l'émancipation de la femme, celle qui ne veut pas vivre sous le joug d'une société marginale. Celle qui réclame sa liberté pour le divorce, décider de se marier ou pas!
Un magnifique livre qui se lit d'une traite et qui vous laisse une petite fraicheur de la campagne pour rebondir sur d'autres horizons littéraires!
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Qui se souvient de Marguerite Audoux couronnée par le Prix Femina en 1910? Cette gamine abandonnée par ses parents placée comme bergère qui montera à Paris, deviendra couturière, croisera la route d'Octave Mirbeau ...
de la ville au moulin est paru en 1925. Annette a voulu séparer ses parents lors d'une dispute plus violente que les autres, sa hanche est fracturée. Si elle peut remarcher elle reste boiteuse...Ses parents finissent par divorcer et Annette se retrouve en charge de ses frères et soeurs. Courageuse, attentive à leur bien-être elle trouve l'énergie pour faire face aux temps difficiles. Les années passent, elle a décidé de ne pas se marier pas question de revivre le cauchemar de son enfance mais la vie ....
Ce roman est d'une modernité ahurissante. Imaginez une femme refuser le mariage, refuser l'autorité d'un mari , gagner sa vie pour subvenir à ses besoins, vivre selon son coeur et hors des normes de la société et de l'Eglise. Passera t'elle à côté du bonheur? Arrivera t'elle à vivre selon ses aspirations ? Un texte qui se lit facilement, la nature est là omniprésente, les personnages prennent corps et âme sous nos yeux. La vie est difficile pour les petits, la guerre de 14 ne laissera pas de familles intactes. Un beau roman, une auteure à découvrir.
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J'ai beaucooup aimé ce roman qui se passe avant la premiere guerre mondiale.
Ce livre est un bon roman du terroire écrit en 1923.
C'est une écriture du autre époque , avec un rythme assez lent.
J'ai retrouvé Marguerire Audoux découverte avec M Claire.
Dommage que l'on ne parle de cette autrice qui est pour moi digne des grands auteurs classiques
Cette jeune ville est admirable de dénouement et de volonté.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La première surprise passée, le serviteur hindou s’était brusquement changé en chien de garde, aboyant furieusement contre l’intruse, et l’obligeant à fuir. Puis la porte refermée, le chien avait aboyé avec la même fureur, par le trou de la serrure, autour de nos lits, contre la fenêtre, et même vers le plafond comme pour faire peur autant qu’à Angèle, aux maladies, aux péchés, et à tous les châtiments dont nous étions menacés.

À me souvenir de ces instants, ma tranquillité s’affermissait. Je me revoyais déjà de retour à la maison où je retrouvais la gaieté si amusante de mon frère, les caresses des deux petits, et enfin toute la tendresse de mes parents avec leur bon accord revenu.

Dans la joie de ce jour proche j’oubliais de rester immobile. Ah ! non, il ne fallait pas bouger. Un chien hargneux s’était caché dans ma hanche, et au plus petit mouvement de ma part, il mordait et déchirait et sa colère était lente à s’apaiser.



Je n’aurai pas la joie du retour à la maison. Et qui sait si je rentrerai jamais dans cet appartement d’où je suis sortie un jour, blessée de telle sorte que je vais en porter la marque toute ma vie. Dans un instant, mon père et ma mère viendront me prendre pour me conduire au moulin de la Haie, chez oncle meunier, où je continuerai à vivre étendue, en attendant ma complète guérison. Après des semaines et des semaines de souffrance, il va me falloir rester des mois et des mois, sans essayer de marcher, même avec des béquilles. Ainsi en a décidé le médecin de l’hôpital après un dernier examen de mon mal.

À mes parents anxieux des suites de l’accident, il a répondu d’un ton sec :

— Boiteuse ? Elle le sera certainement.
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La vieille horloge toute longue et presque invisible dans son coin était notre amie autant que le foyer. Elle nous avertissait du temps écoulé et nous empêchait de rire trop souvent. Elle était si vieille qu’elle ne pouvait plus sonner. Elle toussait à la place ; mais sa toux, discrète et comme voilée, se faisait entendre au bon moment, sans jamais avancer ni retarder. Et Firmin qui oubliait toujours de compter, me demandait, sans que l’idée nous vint d’en rire : Quelle heure qu’elle vient de tousser?
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Dans le logement de Manine, qui était comme une auberge où chacun allait et venait à sa guise, le silence s’est fait. Un silence lourd et plein d’ombre malgré le bruit de la rue et la lumière du soleil passant à travers les fenêtres fermées. Dans ce logement où tant de voix ont gémi et imploré, je fais mes pas légers comme si je craignais d’éveiller l’écho des douleurs passées. Le soir, en rentrant de la buanderie, je m’assieds à ma place habituelle et, aussitôt, ceux qui sont partis à jamais se groupent dans mon souvenir. C’est toujours le visage de Nicolas qui m’apparaît le premier, un visage de tout jeune homme, si étonné d’être obligé de s’en aller mourir loin du moulin.
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Les champs ont presque tous la couleur du chaume, mais les vignes sont claires comme du raisin mûr et l’on dirait qu’elles répandent de la lumière autour d’elle. Dans les champs et dans les vignes j’aperçois des points blancs qui bougent. Ce sont des dos de paysans, des dos faits à l’ardeur du soleil comme à la brume du soir et du matin.
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La nuit passa, lente et sombre. Au dehors rien ne bougeait, et dans la maison, Manine et Clémence dormaient d’un sommeil qu’on eût dit sans souffle. Au milieu du foyer, la cendre bien relevée enveloppait les charbons rouges comme pour les étouffer sans retour, mais de loin en loin, une étincelle vive s’en échappait. Elle restait fixe l’espace d’une seconde sur le fond noir de la cheminée. Et toujours je croyais voir une mystérieuse étoile brillant pour moi seulement, dans un ciel tout chargé d’orage. Les carreaux de l’imposte s’éclairaient du jour levant, lorsque le sommeil vint enfin me fermer les yeux.
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Video de Marguerite Audoux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marguerite Audoux
"La diaspora juive portugaise. Nouveaux-chrétiens, crypto-juifs, marranes, les gens de la «Nation» XVe-XXIe siècle."
Présentation par Livia Parnes à l'occasion de sa présentation à la Bibliothèque Marguerite Audoux à Paris.
Exposition itinérante proposée par les éditions Chandeigne et conçue par Livia Parnes.
En 1497, la communauté juive du Portugal est baptisée de force. Pour ces «nouveaux chrétien» commence alors une longue période d'émigration, rythmée par les persécutions et les conjonctures locales.
Cette exposition propose de suivre le destin de cette diaspora juive portugaise et de montrer comment, par-delà les multiples voies qu'elle a empruntées, elle a su conserver une étonnante cohésion – dont témoigne une nouvelle notion d'appartenance collective, désignée par le terme A Nação.
+ Lire la suite
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