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Critique de vhebersuff



Ce livre a été lu dans le cadre de l'opération Masse critique - Babelio que je remercie ainsi que les éditions Belfond.
Etant un tantinet en retard pour rendre ma chronique, je ne prends, exceptionnellement, pas le temps de laisser reposer ma lecture (je ne l'ai finie que ce matin) pour n'en garder que la quintessence des impressions que celle-ci aurait pu me laisser.
Voici un roman que j'attendais depuis plusieurs semaines, aussi quand j'ai vu qu'il était proposé dans masse critique de janvier, j'ai aussitôt sauté sur l'occasion. Je me délectais déjà au souvenir de la lamentation du prépuce que j'avais adoré. Malheureusement, entre temps, Mamie est partie, et pour moi c'est une tragédie sans espoir…
Néanmoins, malgré le contexte difficile dans lequel j'ai poursuivi ma lecture, ce livre m'a plu. Evidemment, je n'en ai pas retiré le plaisir que j'y escomptais, les similitudes avec ma propre réalité étaient trop importantes…
Sur la quatrième de couverture, il est noté : « Encore plus iconoclaste, provocateur et hilarant, le grand retour de Chalom Auslander. Entre Woody Allen, Philip Roth et Franz Kafka, un régal de drôlerie et de profondeur sur la légitimité de l'art après l'Holocauste, le devoir de mémoire et les ravages causés dans le monde par l'espoir, cette tragédie. » Iconoclaste, sans contestation possible, par le postulat que cette femme ait survécu à l'Holocauste ; provocateur, également, car qui oserait ainsi mettre en scène la Shoah (le personnage de mère particulièrement) ; mais hilarant… franchement… mais bon peut être n'étais-je pas dans l'état d'esprit adéquat…
Vu d'un certain angle, le personnage de mère (c'est ainsi que l'appelle le narrateur) est cocasse : cette femme, née après la guerre, est persuadée d'avoir vécu dans les camps de concentrations, elle voit son oncle ou sa grand-mère, dans un abat-jour en cuir, frémit à l'idée qu'on puisse venir la chercher pour l'interner, sans bien savoir qui est ce « on », ne semble pas étonnée de voir pousser dans son jardin stérile des tomates sans pieds ou des barquettes de boeuf… Cette femme atteinte de sénilité (l'auteur parle à un moment de dégénérescence neurologique) est soutenue dans son délire par son fils, Solomon, qui pose lui-même lesdits légumes dans le jardin. le lecteur nage souvent un plein délire, mais pour moi, c'est un délire pathétique où la mort rôde en permanence.
Dès le début du roman, le personnage principal est à la recherche de la phrase parfaite pour le moment où il prononcera ses derniers mots. Cette question revient plusieurs fois dans le récit, comme un leitmotiv. de même se pose la question récurrente de l'espoir et de l'optimisme dans notre monde bien malade, par l'intermédiaire du personnage du Professeur Jovia (et pourquoi pas « jovial » ?) thérapeute de son état. Question qui reste en suspend, forcément…
C'est un roman à l'humour grinçant où l'auteur joue avec le lecteur, mêlant les passages narratifs (en passant, on rencontre des personnalités telles qu'Alan Dershowitz très connues aux Etats-Unis, un peu moins ici…) aux divagations intérieures de Solomon (la liste des choses à ne pas oublier de prendre si ça recommençait… quoi « ça » ? Et bien « ça » voyons !).
Un roman réussi mais à ne pas mettre entre toutes les mains…

Lien : http://www.danslemondedevhs...
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