Vesdre

14 juillet 2021, La Vesdre, rivière sinueuse, tranquille, parfois en crue oui, mais juste de quoi ennuyer quelques caves, se déchaîne de façon tout à fait inattendue. le barrage situé en amont a dû lâcher son surplus d'eau, devenu très vite un torrent dévastateur.
Luc Baba, un écrivain bien connu de notre région de Liège a eu la malencontreuse idée de venir habiter le long de cette rivière qui le calme , qui le berce de son bruit régulier.
Personne ne s'attendait à un tel déluge, à de telles destructions de villages entiers.
Dès que les secours ont pu atteindre les habitants parfois réfugiés sur leur toit comme Luc Baba et bien d'autres, toute la région a poussé un Ouf de soulagement. Une énorme chaîne de solidarité s'est mise en place, pendant des mois.
L'auteur arrive à nous raconter cette détresse sous forme de magnifiques poèmes très concrets et en même temps tellement intenses, de douleur, de courage.
Le livre est magnifique. Il a fallu que Viou qui n'habite pas la région m'en fasse prendre connaissance.
Je l'ai alors commandé en librairie. Ils ne l'avaient pas, un peu comme si... il fallait faire oublier la tragédie ai-je pensé.
Je suis allée le chercher et je l'ai lu d'un seul coup, sous le coup de la beauté des mots dans tant de souffrance.
C'est un ouvrage magnifique, court avec ses 119 pages aux éditions de L'Arbre à paroles.
J'ignore si Luc Baba a revu et revu ces horribles images dans sa tête. Une chose est certaine , c'est qu'il les a dépassées dans ses mots imagés remplis d'humanité.
Chaque jour de mon enfance, j'ai emprunté le pont qui traverse la Vesdre pour aller chez mes grands-parents, pour aller prendre le train qui me conduisait à Liège...
Une fois, nous avons connu des inondations, qui avaient transformé le village en lac bien calme mais jamais la rivière ne s'était transformée en mer sauvage comme dit l'auteur.
Que jamais une telle catastrophe ne revienne !

Au matin du 14 juillet 2021, il pleut sur la vallée de la Vesdre, en province de Liège. Il pleut depuis la veille, mais en Belgique, la pluie, on connaît. On se dit qu'au pire, on aura de l'eau dans les caves. A ce moment-là, ni Luc Baba, ni personne dans la région, n'imagine la catastrophe imminente.

Pourtant, vers midi, de sa maison sur les bords de la rivière, il observe une famille de ratons-laveurs traverser son jardin.

Etonnement, prémices d'inquiétude. de sa cuisine, Luc Baba ne voit pas la Vesdre.

De sa fenêtre au premier étage, c'est autre chose. La rivière commence à déborder, sort de son lit.

L'eau ne cessera de monter que lorsqu'elle aura noyé le rez-de-chaussée.

Réfugié au premier étage, puis sur le toit, Luc Baba, comme tant d'autres infortunés, observe avec horreur l'eau ravageuse qui charrie le contenu des maisons, attend les secours, sans boire ni manger, sans électricité, chauffage ni batterie de téléphone. Mais avec peur et angoisse.

Une nuit, un jour, une autre nuit, avant le sauvetage.

C'est là qu'il découvre l'ampleur inouïe de la catastrophe, puis de la dévastation quand l'eau regagne enfin son lit. Les morts, les façades écroulées, les montagnes de déchets, les vies anéanties.

Etat de choc, désespoir, traumatisme d'avoir tout perdu, et tout à reconstruire à partir de rien.

Et puis la solidarité, et un brin d'espoir.

« Vesdre » reconstitue cette tragédie par brefs fragments, presque heure par heure. D'une plume douce et ciselée, Luc Baba met des mots sur son ressenti de ces heures angoissantes et dramatiques, fait d'impuissance et de peur. La pudeur, la sobriété et la poésie infinies de ses mots les rendent encore plus déchirants (voir les citations). le terme est étrange dans de telles circonstances, mais je n'en trouve pas de plus approprié pour qualifier ce texte : magnifique.
Lien : https://voyagesaufildespages..

C'est un beau petit bouquin en taille mais énorme de coeur et de peur, une succession de textes emplis de poésie pour décrire le monstre que peut devenir une rivière lorsqu'elle se gonfle de pluies torrentielles pendant plus de 48 heures, et déborde, et dévaste, et tue.

Luc Baba nous conte avec une plume fragile, douce et courageuse les angoisses de peur, de soif, de faim, de mort qui l'ont habité pendant les terribles inondations de la mi-juillet 2021 dans la vallée de la Vesdre, qu'il a vécues dans ses derniers retranchements, seul, trempé, sans lueur, sur le toit de sa maison pratiquement engloutie par les eaux brunes de la Vesdre débordante.

Comment une rivière dont l'écoulement l'apaisait et le plongeait dans les bras de Morphée a muté en une cascade de bruits cauchemardesques, et pas seulement de bruits, malheureusement de fureur destructrice d'humains, d'animaux, d'arbres, d'habitats et de précieux écosystèmes ?

Les textes de Luc Baba sont bouleversants, émouvants, éprouvants, pincent le coeur et brouillent le regard.

Je suis de la région où s'est abattu ce désastre ; j'étais à l'abri, là-haut sur ma colline, soulagée, mais terriblement touchée par la désolation, la tristesse et l'abandon charriés par ces pluies diluviennes ; je remercie Luc Baba d'avoir mis sur ses émotions des mots justes décrivant cette tragédie qui a encore des conséquences aujourd'hui et chaque jour dans la vie de nombreux sinistrés.

Merci à @jeunejane et à @viou1108_aka_aufildesvoyages grâce à qui j'ai découvert cet auteur et ce magnifique texte.

Nous avons parfois tendance à oublier que nous faisons partie de la nature. Nous ne la contrôlons pas. C'est plutôt elle qui nous tolère ... jusqu'au jour elle reprend ses droits, sans prévenir, violemment.

Cela devait être un jour comme tant d'autres en Belgique. Un jour de juillet. Il faisait gris et pluvieux. Rien de bien neuf à cela, les étés pourris du côté du plat pays, c'est comme une marque de fabrique : une gaufre, des frites, des bières et de la flotte. Sauf qu'en juillet 2021, le ciel et le sol n'ont plus fait qu'un dans les vallées wallonnes.

Ce petit livre de Luc Baba est une pépite car il a été écrit sur le vif et nous décrit avec des mots bien choisis (qui me rappellent ceux de Bobin!). Rares sont les auteurs qui arrivent à décrire des évènements physiques avec une poésie accessible à quiconque. Luc Baba est de ceux-là et c'est avec la gorge noué que j'ai avalé les pages de Vesdre.


À bientôt.

Petite rivière paisible née dans les Hautes Fagnes, la Vesdre alimente le barrage d'Eupen puis coule vers Liège pendant 60 km. Victor Hugo a écrit qu'elle était « la plus ravissante vallée qu'il y ait au monde, qui est quelquefois un ravin, souvent un jardin, toujours un paradis. »

Qui aurait pu croire que cette rivière bucolique causerait autant de dégâts et de victimes un jour ? Ce fut pourtant le cas les 14 et 15 juillet 2021 quand, gonflée par les pluies, elle éventra les villes et villages sur son passage.
Dans ce recueil d'instantanés, Luc Baba raconte les heures terribles de ce déluge qui s'abattit sur la vallée et dont il fut le malheureux témoin. de brèves séquences, poétiques, terribles et bouleversantes rendent compte, presque heure par heure, du désastre que ce fut et de l'impuissance des hommes.

Avec la plume ciselée et le style poétique qu'on lui connait, Luc Baba confie avec justesse et pudeur, les sentiments vécus, les émotions ressenties face à cette nature indomptable qui ravage immeubles, véhicules, vies, souvenirs, laissant les hommes chaos et impuissants.

MAGNIFIQUE !