Ce livre autobiographique décrit l'été 1966, que
Richard Bach a passé à faire du « barnstorming », allant de villages en villages dans l'Amérique profonde (comprenez rurale, les vrais gens en somme) avec son vieux biplan de 1929 pour offrir quelques tours dans le ciel à une population qui a d'habitude les deux pieds bien sur terre. Un été itinérant et saltimbanque, à vivre principalement de l'air du temps (et de gasoil !).
Richard Bach n'a pas la facilité d'écriture (ni la profondeur de pensée) des grands aventuriers auquel il aimerait probablement se comparer. Et surtout, il a une propension à juger les gens (ceux qui ne partent pas même s'ils en rêvent, ceux qui ont peur...), à se croire au-dessus de la masse du fait de sa vie qui diffère de la norme. C'est comme s'il avait tout compris à tout, qu'il n'y a qu'un choix qui soit valable et que lui l'a fait, ce qui lui donnerait le droit de nous asséner ses vérités.
Il en oublie que sa belle liberté n'est possible que parce qu'il y a des gens qui le font tourner, ce système qu'il méprise, des gens qui peuvent dépenser 3 dollars pour quelques minutes de rêves à bord de son avion. Si tout le monde faisait du « barnstorming », il n'y aurait plus de client! Il me semble plus juste, quelques soient nos choix, de se sentir partie du monde, ni mieux ni moins bien que les autres, plutôt que supérieur. le choix de rester dans le rang est aussi un choix courageux, même si ce n'est pas souvent dit, un choix que l'on doit respecter, que l'on peut admirer aussi parfois.
Richard Bach manque de l'humilité suffisante pour pouvoir voir cela.