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EAN : 9782705301828
Librairie orientaliste P. Geuthner (01/01/1982)
3/5   1 notes
Résumé :
Jacques Bacot nous retrace dans ce livre la vie de Marpa Lotsawa, dit le “Traducteur” , en référence à ses trois voyages du Tibet médiéval du XIème siècle vers les Indes aux fins d'en ramener les enseignements de la voie du Vajrayana bouddhique essentiellement. En Inde il devint le disciple principalement de Naro, et aussi de Maitripa ; il y rencontra également Atisha.
La quatrième partie relate la fin tragique de son fils Darmadode qui accompagné notamment d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La traduction de Jacques Bacot de « La vie de Marpa* » - le Traducteur, est aussi consciencieuse que celle de Milarépa. Toutefois il est bien évident que cette hagiographie n'en a point la dimension, et les envolées poétiques qui ont rendu célèbre l'ermite populaire du Tibet médiéval du début du second millénaire.
Cependant ce récit rend compte au-delà de sa narration fort intéressante et instructive pour le “connaisseur”, d'éléments d'ethnographie qui permettent de resituer et restituer les contextes et personnages dans leurs épopées hautes en couleurs, d'un “autre monde” ; mais pas plus éloigné de nous que l'époque en nos contrées d'un François d'Assise... avec certes une différence de culture.
La quatrième partie, est celle qui se rapproche le plus de la vie de Mila-“bonne-nouvelle” où il est très présent. C'est la fin d'un cycle, Dodebum**, fils de Mati*** et Dag-med-ma, objet de tous les soins de ses parents, décède des suites d'un accident de cheval, de par sa jeunesse insouciante, incrédule et téméraire, faisant fit des promesses faites à sa mère. Marpa n'y survivra pas, âgé il finit par s'éteindre, ses disciples majeurs s'étant éparpillés après la mort de son fils, sur les directives du “Traducteur”.
Cette dernière partie est pathétique, et relève l'intérêt de l'ensemble beaucoup plus pâle, à notre humble avis...
En outre à la fin de l'introduction J. Bacot insiste sur l'aspect Historique, modifiant ainsi la perspective des débuts du bouddhisme tibétain sous Ston'tsen Gampo (VIIe siècle). Il recommande de ne pas être des “perroquets de Panurge”, des “saintes écritures” véhiculés par le clergé tibétain, les “Guelud” plus particulièrement.
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* voir l'excellent film italien de Liliana Cavani « Milarépa » de 1974, présenté à la sélection officielle du Festival de Cannes de la même année. C'est un film très original qui nous conte dans un style très épuré, fidèle en cela à J. Bacot, une épopée “intérieure envoûtante” s'affranchissant du temps pour un respect de l'histoire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Milar%C3%A9pa_%28film,_1974%29
** Darmadode
*** Marpa “Mati”, qui dans l'ordre chronologique de la Lignée donne, Télopa, Naropa, Marpa, Milà, Rétchung ; pères fondateurs laïcs de la Lignée Kagyu, le “moine”, Gampopa comme l'appelait Milà-djè, étant voué à l'institutionnalisation monastique, est à part, et n'entre pas vraiment dans le “moule” de la truculence du récit. Milà et Rétchung étaient très défiants à l'endroit du monachisme et à raison ! Marpa lui n'en avait cure... !
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
INTRODUCTION
Enfin le récit de la vie de Marpa modifie un peu nos idées sur les débuts du bouddhisme tibétain. Marpa nous apparaît, au onzième siècle, comme un véritable missionnaire dans son propre pays. Il faut renoncer à répéter, sur la foi des histoires saintes écrites ou commandées par les dalaï-lamas, que le Tibet fut converti au Bouddhisme sous le roi Songtsen Gampo , au septième siècle. Les documents anciens chinois et tibétains confirment qu'au neuvième siècle, le bouddhisme n'avait fait que pénétrer au Tibet sans se répandre dans le peuple. On traduisait alors les livres d'une doctrine qui sortait peu de la cour et des couvents, que le prince même accueillait comme culte étranger à côté de la religion nationale dite Bön. L'écriture destinée à transcrire les textes sacrés avait bien été introduite trois siècles et demi avant Marpa. Mais elle avait aussi servi, peu de temps avant lui, à rédiger des annales et des chroniques historiques où le bouddhisme est à peine mentionné, ainsi qu'en témoignent d'importants manuscrits tibétains de Touen-Houang.
Cette traduction, où se rencontrent des expressions et des traits de mœurs locaux, doit beaucoup à l'assistance de l'éditeur tibétain Tarchin (Mthar phyin) qui m'a initié au langage moderne et qui édite un journal tibétain à Kalimpong.
p. 5 et 6
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INTRODUCTION
La relation de cause à effet qui seule enchaîne les existences successives du Samsàra, notion qui est l'essence même du bouddhisme tel que nous le connaissons, est absolument étrangère à cette manifestation d'un bouddhisme finissant. En présence de pareilles contradictions, on peut se demander si le bouddhisme populaire n'a pas toujours été celui qui entrait facile-ment dans le cadre du vieux folklore, et si les spéculations des docteurs qui nous sont généreusement parvenues, n'étaient pas aberrantes. En tous cas, l'animisme grossier de la “migration-transmigration”, même s'il n'est responsable du déclin si brusque du bouddhisme dans la péninsule, détermina certainement, au même moment, son succès éclatant au Tibet. Il était la formule nouvelle et attrayante de croyances depuis longtemps répandues.
p.5
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LA VIE DE MARPA
PREMIER VOYAGE AUX INDES
Marpa était le dernier né de riches maîtres de terres et de troupeaux à Gro-bo-lult de Lho-brag. .
Enfant, il était violent et sauvage. « Si le caractère de cet enfant tourne bien, disait son père, quoi qu'il entreprenne, religion ou carrière mondaine, il ira au sommet ; il sera utile à lui-même et aux autres. Si son caractère se développe tel qu'il est, il sera funeste à lui-même et aux autres. A considérer le profit et les risques, il est préférable de le confier tout d'abord à la religion. » Il fut ainsi fait. Le premier nom de Marpa avait été “Dar-ma-dbaii-phyug”. A partir de douze ans, chez le maître d'école du pays, il fut appelé “Chos-kyi-blo-gros”, et il entra en religion. Bien qu'il eût parfaitement appris à lire grâce à sa vive intelligence, en raison de son cœur farouche et de son plaisir à se battre, tous les familiers disaient : « Quand il sera grand, lui ou nous jouerons notre vie. Avant cela (encore petit) il aura risqué biens, champs et maison. » Les gens du dehors et ceux de la maison le maudissaient. Tous projetèrent de l'éloigner de la famille. Alors son père lui dit : « Il serait bon que tu allasses étudier chez un bon lama demeurant au loin. »
Chez son nouveau maître, en trois ans, Marpa apprend le sanskrit. Mais cet enseignement ne suffit pas à son ardeur de s'instruire et il décide d'aller dans l'Inde.
p. 7 et 8
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2me colophon .
Ainsi encore, effet de l'enthousiasme pour réaliser l'impression de l'histoire du grand maître, le colophon et cette invocation ont été ajoutés par Karma-liag-dbaii-yon-tan-rgya-mcho blo-gros-mtha'-yas-pa'i-sde au nouveau dzong d'en bas, la grande école religieuse de Bkra-gis-lha-rce. Les planches d'impression de l'histoire et des chants avec l'invocation, des vénérables Marpa, Milarépa et Dvags-po-lha-rje(2) sont déposées à Bstan-rgyas glin (3).
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(2) Le texte abrège ; mar mi dvags gsum (les trois mar, mi, dvags) ; Dvags-po a donné son nom à la principale école Kagyu-pa.
(3) Ce monastère, voisin de Lhassa, était le plus riche du Tibet. Il fut incendié et détruit jusqu'aux fondations en 1912 par ordre du gouvernement tibétain, parce que ses moines y avaient accueilli les troupes chinoises pendant la guerre sino-tibétaine.
p. 58

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« La vie de MARPA » Le “Traducteur”, traduction de Jacques Bacot, ed. Orientaliste Paul Geuthner ©1982
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DEUXIÈME PARTIE

MARPA RENCONTRE SES PREMIERS DISCIPLES
Alors que Marpa donnait à une foule de fidèles la consécration Dgyes-pa-rdo-rje, au même moment, Mar-pa-mgo-legs de 'Dam-sod-snin-drun du Nord survenait, allant au Tibet pour faire le commerce. Il demanda qui étaient et que faisaient ces hommes allant et venant en foule sur le versant des collines.
— Cette foule d'hommes reçoit la consécration du nommé Marpa Lotsava, disciple de Nàropa.
Alors Mar-pa-mgo-legs pensa : « C'est probablement un cousin de ma propre races S'il est un bon lama, je lui demanderai l'enseignement d'une doctrine. » Il offrit deux carcasses entières(1) et une demi charge de sel. Après quelques propos échangés, Mgo-legs crut en Marpa et résolut de l'inviter à venir chez lui...
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(1) Le climat du Tibet dessèche la viande de boucherie qu'on manipule et transporte comme le bois.
p. 21
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