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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mon fils, m'interrogeant au sujet de ce livre, m'a demandé : " Tu ne tuerais pas quelqu'un qui m'aurait fait du mal ? ". Je lui ai confirmé avec des mots simples que je condamnerais sûrement cet individu à mort au nom d'une haine vengeresse, mais que, dans notre système civilisé et démocratique, je n'avais heureusement pas ce pouvoir. La vengeance, sentiment humainement naturel, n'est pas justice.

Une société qui exécute ses criminels n'est-elle pas responsable de la même violence que celle qu'elle condamne ? le risque d'exécuter un innocent n'est-il pas rédhibitoire ?

Mon fils était partiellement convaincu. Je le laisse avec son libre arbitre afin de se forger sa propre opinion. Cet échange l'a en tout cas amené à s'interroger sur la peine de mort, tout comme l'objet de ce récit de Robert Badinter. Un manifeste sur son combat contre la peine capitale et une réflexion sur son métier d'avocat. Sa publication en 1973, date antérieure à l'abolition de la peine de mort en France, donne une valeur engagée et politique indéniable à ce roman judiciaire. À lire.
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L'affaire qui est décrite a eu un énorme retentissement: en 1971, une prise d'otage à la centrale de Clairvaux s'était achevée dans le sang. L'année suivante, deux prisonniers sont jugés pour cette affaire: Buffet et Bontems. A ce procès, Badinter démontre que ce n'est pas Bontems qui a tué. Pour cela, il s'appuie sur un rapport d'expert frappé de nullité à la suite d'un vice de forme (ce qui interdit absolument d'en faire état !). le résultat ? Sur le fond, le jury a finalement donné raison à l'avocat, mais… il a condamné à mort l'accusé Bontems, en même temps que Buffet. La dernière partie du livre raconte la demande de grâce et l'exécution.
Cet ouvrage, qui a affermi la réputation de l'avocat Robert Badinter, a un double objectif. le premier, qui est le plus évident: toujours plaider contre la peine de mort, par principe. D'ailleurs, le lecteur reste sidéré par le récit de l'exécution du condamné. Badinter lui-même, devenu ministre, abolira la peine de France. le second objectif de ce livre n'est pas moins intéressant: il décrit précisément le rôle de la défense dans un procès. En fait, l'avocat doit connaitre à la perfection l'ensemble des circonstances du crime et rechercher les failles dans la thèse de l'accusation. Mais au-delà de tous les faits, il fait sa plaidoirie en mettant en avant des facteurs plus larges, car l'accusé ne se réduit pas aux actes qu'il a (ou qui est supposé avoir) commis.
Un livre prenant, instructif, ancré dans les réalités humaines, qui a joué un rôle important en faisant évoluer l'opinion publique française au sujet de la peine de mort.
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Accompagné de l'avocat, tu avances inéluctablement vers l'échafaud. le « petit » peuple assoiffé de sang ne se soucie guère de ta culpabilité ou de ton innocence, il crie vengeance.
Le théâtre du procès, la réalité de la tête qui tombe.
L'avocat se trouve devant le fait accompli : il n'y a plus personne à défendre. Il a pourtant mis de sa personne, il a prouvé, malgré la volonté farouche de l'accusation de mettre les deux têtes dans le même sac, que son homme n'avait pas tué. Et quand bien même l'aurait il fait : l'échafaud n'a jamais empêché le crime. Il est le crime.
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Etant en étude de droit pénal, j'ai lu ce livre assez tôt dans mon cursus.
J'ai également lu la suite de ce livre " L'abolition". Mais c'est ce livre, l'exécution, qui m'a le plus touché et donné à réfléchir. Au delà d'un véritable pamphlet contre la peine de mort, on retrouve aussi une véritable plaidoirie sur le métier d'avocat de la défense. On a envie de remercier Badinter tout au long du livre, de lui dire Merci d'avoir eu le courage de se battre pour ses convictions, merci pour avoir eu le courage de faire ce que personne n'aurait aimé avoir à faire: accompagner un homme sur l'échafaud. on a envie de lui dire , Merci, car grâce à vous, je suis née dans un pays où la peine de mort à été abolie.
Pas de prétention, ni de fausse modestie dans ce livre, seulement le récit d'un homme, d'un avocat, d'un humaniste, d'un défenseur des droits de l'Homme.
Pour tout ceux qui s'intéressent aux droits fondamentaux et à l'humain en général, je recommande.
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Un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, dénonciation d'un crime contre l'humanité. Comparaison avec un "Dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo. Transversalité français/histoire: crime, peine de mort, abolition, déshumanisation, justice, avocat.
Doit-on assassiner un meurtrier qui a tué notre enfant? Comment faire pour que la haine ne devienne pas synonyme de meurtre? La justice française est-elle juste? (= transversalité philosophie): les lois sont-elles condamnables?
Coup de coeur lecture!
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