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EAN : 9782757815021
61 pages
Points (27/08/2009)
4.57/5   23 notes
Résumé :
Depuis la Révolution française, la peine capitale a été l'objet de prises de position politiques très fortes. Lorsqu'en 1981, après de nombreux rebondissements, un projet de loi sur l'abolition de la peine de mort est enfin débattu devant l'Assemblée nationale, Robert Badinter, garde des Sceaux et orateur de talent, fait un discours qui marquera les annales de la Ve République. Le discours de Maurice Barrès, en 1908, vient rappeler combien le sujet fut polémique et ... >Voir plus
Que lire après ''Demain vous voterez l'abolition de la peine de mort'' - ''Je crois qu'il y a lieu de recourirà la peine exemplaire''Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Une formidable idée de la part de la société d'édition les « Éditions Points », que d'avoir publié à travers différents petits fascicules, de grands discours qui ont marqué l'histoire du 20ème siècle.

Ce premier discours est celui de Robert Badinter, prononcé lors du débat sur l'abolition de la peine de mort, le 17 septembre 1981 devant l'Assemblée nationale.

La torture puis l'esclavage ayant été abolis en France, il restait donc encore à abolir la peine de mort. En 1981, la France était honteusement l'un des derniers pays en Europe occidentale à ne pas avoir encore aboli la peine de mort.
Ce projet de loi pour l'abolition de la peine de mort avait déjà été soulevé le 30 mai 1791, par Louis le Pelletier de Saint-Fargeau. Mais la première Constituante rejeta ce projet, le 6 octobre 1791.
Puis, Napoléon Bonaparte inscrivit la peine de mort dans le Code pénal.
200 ans plus tard, la peine de mort fut donc enfin abolie lors du vote à l'Assemblée nationale le 18 septembre 1981, le lendemain du discours de Robert Badinter.
Depuis 2007, l'interdiction du rétablissement de la peine de mort est inscrit dans notre Constitution.

Le second discours est celui de Maurice Barrès contre l'abolition de la peine de mort, le 3 juillet 1908 à la Chambre des députés. Entre autres, Maurice Barrès s'opposa à d'illustres personnages, tels que : Jean Jaurès et le garde des Sceaux de l'époque, Aristide Briand.
Ce jour-là, le projet de loi abolitionniste fut donc repoussé par la Chambre des députés.

Selon moi, la peine de mort doit être abolie dans tous les États du monde, pour au moins trois raisons fondamentales fort bien explicitées par Robert Badinter, lors de son discours :
1 / Ce premier point, le plus essentiel, se suffit à lui seul : Aucun État, ni aucun individu, quel qu'en soit le motif, ne peuvent s'arroger le droit de TUER un être humain. le respect de l'intégrité physique étant un droit universel inaliénable.

2 / Ensuite, la Justice des Hommes n'étant pas infaillible, il est évident que toute réparation après avoir exécuté un condamné à mort, est dramatiquement…, irrémédiablement IMPOSSIBLE.

3 / Un État quel qu'il soit, qui, en ce début de 21ème siècle, dans ce 3ème millénaire, n'a pas encore aboli la peine de mort, doit impérativement se poser la question cruciale suivante :
Est-il un État Démocratique ou non ?

Voici une très courte phrase d'inspiration universellement humaniste, à l'encontre de la peine de mort :

« Tu ne tueras point ! ».

Confer également dans cette superbe collection :
– du sang, de la sueur et des larmes : Suivi de L'Appel du 18 juin ;
– le mal ne se maintient que par la violence : Suivi de la vérité est la seule arme dont nous disposons.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Un bien petit livre... mais quel grand discours! Et qu'il est bon de se le remémorer!


Pour les connaisseurs vous ne trouverez rien de plus dans ce livre que la retranscription du discours de Robert Badinter. Mais entre les mots creux de "Indignez-vous!" de M. Hessel et le verbe flamboyant de M. Badinter, le choix est rapidement fait. Un grand homme et un moment historique en une dizaine de page. Magique.
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Oui c'est sûrement dû à sa disparition que m 'est venue l'envie de lire ou relire l'oeuvre que nous laisse Monsieur Badinter. Des essais, des pièces de théâtre, des documents, ses souvenirs de famille (parfois bien douloureux)
"Demain vous voterez l'abolition", voilà l'un de ses combats qui lui tenaient à coeur.
Abolie cette foutue peine capitale parce que mai c'est François Mitterand qui la veut dans son programme et le 18 sept de la même année parce qu'il a mit sa confiance sur l'homme qui se battrait jusqu'au bout pour que :

363 députés votent pour
117 contre et 113 s'abstiennent.

La France à été la première à abolir la torture en Europe
Et l'une des premières a abolir l'esclavage
L'un des derniers à abolir la peine de mort en Europe occidentale 

Ce discours est éloquent. C'est un document d'histoire. Notre Histoire de Français.

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Un discours plus qu'intéressant qui nous rappelle que la france que nous connaissons n'a pas toujours été si ouvertes aux idées des hommes. Un moyen de se rappeler qu'il faut se battre pour ses idées !!
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Le 17 septembre 1981, Robert Badinter, Garde des sceaux, s'adresse à l'Assemblée Nationale pour demander aux élus de voter l'abolition de la peine de mort. Il leur rappelle que c'est en 1791 que Louis le Pelletier de Saint-Fargeau formula le premier projet de loi à ce sujet. Il aura donc fallu près de deux siècles pour que la France se décide à l'adopter, après la plupart des pays d'Europe occidentale. (...) L'argumentation est convaincante s'il en était besoin.

Quant au discours que Maurice Barrès prononça le 3 juillet 1908, sa lecture est tout autrement édifiante. Il n'est pas inintéressant en effet d'entendre parfois d'autres points de vue. (...)

Si la juxtaposition de ces deux textes peut sembler déloyale du fait du temps qui les sépare et du contexte de chacun, la brutalité du second n'en demeure pas moins. L'inhumanité et la violence des arguments se retrouvent en effet dans bien des discours d'aujourd'hui.
Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans la réalité judicaire, qu’est-ce que la peine de mort ? ce sont douze hommes et femmes, deux jours d’audience, l’impossibilité d’aller jusqu’au fond des choses et le droit, ou le devoir, terrible, de trancher, en quelques quarts d’heure, parfois quelques minutes, le problème si difficile de la culpabilité, et, au-delà, de décider de la vie ou de la mort d’un autre être. Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! Je le dis : cette conception de la justice ne saurait être celle des pays de liberté, précisément pour ce qu’elle comporte de signification totalitaire
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En fait, ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine.
La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles.
Et si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous n'auriez ni grands soldats, ni grands sportifs. Nous les admirons, mais ils n'hésitent pas devant la mort.
D'autres, emportés par d'autres passions, n'hésitent pas non plus. C'est seulement pour la peine de mort qu'on invente l'idée que la peur de la mort retient l'homme dans ses passions extrêmes. Ce n'est pas exact.
(P. 25)
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Quant au droit de grâce, il convient, comme Raymond Forni l'a rappelé, de s'interroger à son sujet.
Lorsque le roi représentait Dieu sur la terre, qu'il était oint par la volonté divine, le droit de grâce avait un fondement légitime. Dans une civilisation, dans une société dont les institutions sont imprégnées par la foi religieuse, on comprend aisément que le représentant de Dieu ait pu disposer du droit de vie ou de mort. Mais dans une république, dans une démocratie, quels que soient ses mérites, quelle que soit sa conscience, aucun homme, aucun pouvoir ne saurait disposer d'un tel droit sur quiconque en temps de paix.
(P. 31)
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Du malheur et de la souffrance des victimes, 'ai, beaucoup plus que ceux qui s'en réclament, souvent mesuré dans ma vie l'étendue. Que le crime soit le point de rencontre, le lieu géométrique du malheur humain, je le sais mieux que personne. Malheur de la victime elle-même et, au-delà, malheur de ses parents et de ses proches. Malheur aussi des parents du criminel. Malheur enfin, bien souvent, de l'assassin. Oui, le crime est malheur, et il n'y a pas un homme, pas une femme de cœur, de raison, de responsabilité, qui ne souhaite d'abord le com-battre.
(P. 36)
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Mais je dois rappeler, puisque, à l'évidence, sa parole n'est pas éteinte en vous, la phrase que prononça Jaurès : « La peine de mort est contraire à ce que l'humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble. Elle est contraire à la fois à l'esprit du christianisme et à l'esprit de la Révolution. »
(P. 15)
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