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sur 1008 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
2003. Paul et Ana se marient. Ana fait une surprise à son mari : elle invite un groupe d'amis qu'il a connus dans sa jeunesse puis perdus de vue, dont Joseph Kahn. C'est qu'elle ignore la nature des relations qui ont existé entre son mari et Joseph vingt ans auparavant, lorsqu'ils étaient adolescents en classe de Troisième dans une petite ville côtière d'Ille-et-Vilaine. ● Une analepse qui s'étend sur la moitié du roman va nous faire connaître ces relations, et aussi leurs graves conséquences, dans les années 1983 et 1984. Dans une seconde partie, nous revenons à 2003 et au couple formé par Paul et Ana. ● C'est typiquement le genre de romans dans lequel je m'engage parce que le début semble intéressant et attirant (je commence toujours par lire l'extrait Kindle, c'est-à-dire le plus souvent les premiers 5 %) – et aussi parce que la moyenne sur Babelio est élevée. ● Pourtant, l'écriture m'a d'emblée rebuté, à la fois par sa présentation fragmentaire sous forme de mini-chapitres d'une page et demie en moyenne, et par son style lyrique trop évident, trop démonstratif – avec notamment une abondance désagréable de phrases nominales. ● Beaucoup de choses sonnent faux dans ce roman où les clichés abondent, notamment une vision stéréotypée et biaisée de l'homosexualité masculine ; en fait je me suis bien demandé ce que l'autrice y connaissait – pas grand-chose apparemment. Elle transpose l'hétérosexualité qu'elle connaît sur l'homosexualité qu'elle ne connaît pas. Quant à la vraisemblance d'un personnage qui serait hétéro sauf pour un seul garçon, elle me laisse plus que dubitatif, c'est à mon avis complètement ridicule. ● Une autre caractéristique de ce roman est son manque total de profondeur. On reste à la surface des choses, même dans les scènes que l'autrice imagine les plus violentes. Pour avoir une idée du harcèlement en collège en raison de l'homosexualité d'un élève qui devient une tête de Turc, et du retentissement sur cet élève, il vaut mille fois mieux lire En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis, d'une authenticité et d'une précision d'analyse infiniment plus grandes. ● Il y a aussi un côté tire-larmes que je déteste et qui d'ailleurs (en tout cas sur moi) n'a absolument pas fonctionné – mais si j'en crois les autres avis, parfaitement sur d'autres. ● La seconde partie me semble un peu meilleure que la première, même si à la fin on retombe justement dans ce pathos détestable et si artificiel. ● Pour finir, je vous offre un petit florilège de cucuteries : « L'amour d'un enfant, c'est la liberté. La vraie liberté. le reste n'a finalement pas beaucoup de valeur. le reste, bien souvent, c'est des prisons. […] On dit que le temps qui passe ôte le granuleux et le tranchant, qu'il taille et polit. On dit que chaque année, chaque mois, chaque seconde se mue en un rabot magnifique. Pourtant, encore aujourd'hui, Paul porte son enfance comme une blessure sous la carcasse. […] Avoir subi le mal. Regretter de l'avoir fait. Au fond, qui peut dire ce qui est le plus douloureux ? […] Tu sais, Paul, mon Joseph disait que les amours des hommes sont comme les arbres : pareilles au bois, même abattues, même clouées, elles continuent de travailler. Une part d'elles perdure et vit toujours. »
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17 mai 2003.
Paul semble fier. Il regarde avec amour et admiration la belle et frêle Ana qu'il vient d'épouser.
Un mariage simple, en comité restreint. Seuls les parents proches et les meilleurs amis sont invités à partager ce grand moment de bonheur.
Ana a peut-être jugé que c'était insuffisant, alors pour faire une belle surprise à son cher et tendre, elle a retrouvé et invité quelques amis d'enfance.
Ana jubile mais ne se doute pas un instant qu'un des invités va singulièrement troubler son mari et que la sérénité de son couple en sera complètement bousculée.
Car Joseph, c'est le feu passionnel qui a éclairé l'adolescence de Paul.
Paul, cet enfant non désiré par une mère devenue alcoolique et un père qui préfère la chasse à une vie de famille qu'il tente de fuir par tous les moyens.
S'annonce alors un interminable flash-back (ou analepse) sur l'enfance douloureuse de Paul qui à force d'accumuler les clichés m'a donné le sentiment de dériver insidieusement vers les rives de l'apitoiement.
Un flash-back qui précède un retour en 2003 en deuxième partie et donne toute sa justification à la reminiscence des sentiments de Paul envers Joseph.

Sophie de Baere dénonce ici de manière fort louable les problèmes liés à la maltraitance, l'homosexualité ou encore au harcèlement chez les enfants. Malheureusement, j'ai toujours eu la sensation de rester en marge de cette histoire, n'ayant jamais pu trouver la moindre anfractuosité pour m'accrocher à un récit manquant de beaucoup trop d'authenticité à mon goût.
Et la "rare poésie" annoncée en quatrième de couverture, qui à mon avis a contribué à renforcer l'aspect déjà bien trop romancé de cette histoire, a définitivement eu raison de moi.
J'ai ainsi relevé un florilège d'expressions que j'ai trouvées complètement hallucinantes pour un roman multi-primé et autant plébiscité.

"La maîtresse attendait quelque chose de lui et il faisait ce quelque chose"
"Avançant son front pour laisser à son grand frère le soin d'y coudre un baiser (...)"
"Car c'était là toute la beauté de Blanche : être un pont qui tangue"
"(..)cette attente qui ruisselle en silence"

Parfois, il faut se rendre à l'évidence. Quand ça ne veut pas coller...






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C'est le jour de son mariage pour Paul. Ana, sa jeune femme lui a préparé une surprise : réunir ses anciens amis d'école. Et parmi eux se trouve Joseph Kahn. Avec Joseph, c'est tout l'été 1983 qui remonte à la surface et les liens qui se sont tissés entre les deux jeunes adolescents. C'est la lumière qui est venue de cette relation mais aussi l'ombre qui l'a peu à peu détruite. Vingt ans plus tard que va-t-il se passer entre Paul et Joseph, que reste-t-il de cet été ?

Sophie de Baere découpe son récit en deux parties. Elle nous raconte tout d'abord cette année 1983 où tout a basculé pour Paul. Sa rencontre avec le charismatique Joseph, qui le sort de sa torpeur familiale et qui le tient éloigné d'une mère alcoolique et d'un père coureur de jupon, va transformer son adolescence. Car l'amitié entre les deux jeunes garçons va se muer en tendre amour. « Parce que c'était lui, parce que c'était moi » semble parfaitement s'adapter à l'histoire de Paul. La relation entre Paul et Joseph est unique, lumineuse, transcendante. Mais leur histoire va bientôt être découverte par leurs camarades de classe et leur vie va devenir un enfer : harcèlement, violences verbales et physiques… En ces années 1980, années de l'apparition du SIDA, il n'y a aucune indulgence à attendre, ni de la part des plus jeunes ni de la part des adultes.

La seconde partie est consacrée à la vie d'adulte de Paul et à la relation qui se renoue avec Joseph, une fois les deux hommes remis en présence.

Le postulat de départ est prometteur, le traitement un peu moins réussi. L'histoire semble tourner en rond et surtout l'ensemble des événements qui arrivent sont prévisibles. le lecteur éprouve du mal à s'attacher aux personnages malgré tout ce qui leur arrive. le contexte des années 1980 semble aussi assez mal exploité. A part une brève allusion au SIDA, qualifié à l'époque de « cancer gay », on pourra déplorer qu'il n'y ait aucune contextualisation. le roman se résume à une bête et méchante vendetta menée par une bande d'adolescents idiots contre des jeunes garçons amoureux et une ville qui ferme les yeux sur ces exactions, comme si l'homosexualité était une justification suffisante pour les harceler.

Le tout manque de profondeur, de psychologie et d'analyse. Les événements s'enchainent, simplement, pour amener le lecteur à une conclusion sans surprise. On pourra largement sauter quelques pages sans perdre le fil du récit tant tout se répète. Pas de belle surprise donc, malheureusement.
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Les ailes collées, un roman sur toute la complexité de l'adolescence avec le rapport aux parents et la découverte de l'amour et de la sexualité. Période charnière où les chemins se précisent avec la personnalité.
Paul ne sait pas qui il est. Son enfance est chaotique entre des parents qui ne semblent plus s'aimer, un père qui fuit le domicile conjugal pour ne pas avoir à supporter la déchéance de son épouse dans l'alcool, une mère aimante mais submergée par la vie et qui ne se bat plus.
Paul lui ressemble. Il accepte les brimades de ses camarades de classe. Les coups vont s'enchaîner jusqu'à cette rencontre qui marquera sa vie.
La rencontre de deux adolescents en mal d'amour. L'amitié qui va au-delà des principes bienséants d'un milieu, d'une époque … et qui va aggraver la situation déjà en déséquilibre de Paul.
On va les séparer. Ils vont se retrouver. Paul n'a pas trouvé la sérénité. Il a fait des choix, il est rentré dans les rangs. Mais cette barricade est bien fragile et un regard suffit pour qu'elle se fissure. Il va aller au bout de tout, de son couple, de ses relations avec sa mère, découvrir quel homme était son père, découvrir la paternité à son tour et surtout au bout de sa relation avec ce bel adolescent croisé un soir sur la plage.

Autant Sophie de Baere m'avait séduite avec Les corps conjugaux, autant ici, malgré une plume toujours aussi incisive, je n'ai pas retrouvé la même profondeur dans les personnages. Je dirai presque que trop c'est trop pour aller à l'essentiel.

Je garde un avis très mitigé quand à l'histoire, mais convaincu par l'écriture.

« Qu'il est doux de prendre l'air et de se moquer d'hier. »


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Je suis un peu déçue, c est grâce aux avis Babelio que j ai lu ce livre. Ça a été très fastidieux pour moi, j ai mis plus d un mois à le lire alors que sa lecture est plutôt facile grâce à des chapitres très courts... Je ne saurais pas dire ce qui ne l a pas fait...
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