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EAN : 9782253243236
384 pages
Le Livre de Poche (26/04/2023)
  Existe en édition audio
4.26/5   991 notes
Résumé :
SOPHIE DE BAERE

LES AILES COLLÉES

« Sa poésie à Paul, c’était Joseph.
Et Joseph n’était plus là. »

Suis-je passé à côté de ma vie ? C’est la question qui éclabousse Paul lorsque, le jour de son mariage, il retrouve Joseph, un ami perdu de vue depuis vingt ans.
Et c’est l’été 1983 qui ressurgit soudain. Celui des débuts flamboyants et des premiers renoncements. Avant que la violence des autres fonde sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (241) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 991 notes
C'est difficile parfois de trouver les mots justes pour retranscrire toutes les émotions ressenties suite à une lecture coup de coeur. Je me sens toute petite, toute fragile, toute perdue d'avoir cheminé quelques jours auprès de Paul et Joseph. J'aurai tant aimé leur venir en aide, leur insuffler un peu d'amour, et cette dernière page qui crie « non non, pas déjà ».

Sophie de Baere est une conteuse hors pair, une photographe de l'âme, de la vie instantanée. Elle observe, elle ressent puis elle claque les mots dans ses mains de velours.

Partez à la rencontre de Paul, ce garçon mal né, mal aimé des siens. Car oui, je vous assure qu'il existe de tous temps des familles qui ne savent pas aimer, ne savent pas communiquer, dont les mères choisissent la bouteille pour oublier un mari absent et volage. Paul est bègue, il bute sur les mots, il est la honte de son père, il est la prison de sa mère. Plus tard, il faudra encore essuyer les brimades à l'école. On ne lui a pas appris à Paul la valeur de sa personne, la confiance, la beauté de la vie. Il n'est encore qu'un enfant lorsqu'il rencontre Joseph sur la plage. Joseph, un garçon libre et ivre de vie, un garçon lumineux. Paul va découvrir avec lui que la vie n'est pas que grise, dépourvue d'amour et de joie. Joseph va marquer Paul dans ses veines, dans ses tripes, dans son destin d'homme.

Vous l'aurez compris, j'ai tout aimé dans ce livre, presque 400 pages et je l'ai trouvé bien trop court encore tant je me sentais en osmose totale auprès de Paul, ses souffrances m'ont chamboulée, sa malédiction familiale, et Joseph qui brille comme l'unique lumière dans la nuit.

Des années quatre-vingt à nos jours, Sophie de Baere signe un roman déchirant sur l'Amour, sur l'absence, sur la résilience et les rendez-vous qui chamboulent les carrefours de nos vies.

Beau comme un diamant brut.
Puissant comme une armée de fantassins d'infortune.
Vibrant comme le sang chaud de la vie, de ses routes incandescentes.
Inoubliable comme ces livres qui s'incrustent dans nos mémoires pour ne jamais en déloger.

Lisez le.
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« Ton père, c'est un tueur-né. »
Ce père qui rentre tard, prend son dîner « à l'américaine », avec la mère positionnée derrière, le corps immobile et les yeux en alerte, figée de manière à pouvoir remplir son verre de vin ou à lui débarrasser son assiette au meilleur moment, la bonniche de luxe. La bonniche se défoule dans l'alcool. Et entre le père qui chasse et la mère qui boit, Paul, un garçon seul, bègue, sans amour , sans amis. Mais Paul aime la musique et danser, « La danse comme une manière de rejoindre le vent, de s'imaginer un jour plaire aux filles. D'atteindre la mère. »
Et arrive Joseph…..Here comes the sun, Here comes the sun, And I say, it's all right Little darling…
Vingt ans plus tard Ana…The last rose of summer….


Les premières pages, l'écriture m'ont enchantée , malheureusement la suite , l'histoire, les descriptions de cette famille bourge pas très bien définie, dans des rôles stéréotypés, le bahut et sa meute classique, l'homosexualité un ingrédient souvent utilisé pour accentuer l'incompréhension et la bêtise de nos sociétés, ici de surcroît avec même une mère hippie qui y voit le mal……m'ont vite lassée. J'ai trouvé que de nombreuses circonstances étaient exagérées comme les harcèlements. Les personnages , la mère, Paul, Joseph, Cécile, le père m'ont semblée comme morts, inertes , seul vivant étant le reste qui les consume. L'écrivaine l'énonce elle-même , « Paul vivait sa vie d'élève, de grand frère, de fils et de souffredouleur, mais au fond, il sentait bien qu'il ne vivait plus vraiment. »
Ce genre d'histoire dans cette enveloppe de facture classique, où on voit venir les malheurs à la pelle et la violence en est le piment gratuit, malheureusement ni me touche ni m'emballe. Comme écrit l'écrivaine , « Dans les feuilletons de Blanche, les fils aimaient les jolies filles et ne se suicidaient pas. Il n'existait que des bonheurs tièdes et successifs, des enfants qui rient, des adolescents qui se chamaillent un peu puis se réconcilient, des couples qui se disputent et se retrouvent, des ciels sans gros nuages, de savoureuses morales. Pas de brèche possible. Happy end assuré. », oui la vraie vie n'y correspond pas très souvent mais l'alternatif n'est pas forcément noir, noir. L'auteur révèle les personnages trop tard et de façon expéditive, comme le père absent dès le début , un personnage qu'on déteste seulement à travers les déboires du reste de la famille et qu'on rencontrera posthume que vers la fin. Une structure simpliste , du Noir l'écrivaine bascule au Rose, et là j'ai vraiment décollé avec la suite, qui enchaîne avec un nouveau personnage fantoche qui va aussi vite devenir victime. Et que dire de l'analyse psychologique plate de cette nouvelle « fausse vie » que choisit Paul reportant la faute à ses parents, et de toutes ces femmes victimes et naïves qui se laissent abuser, berner par ces hommes qui cherchent le sexe ailleurs, car ici amour je n'en ai pas décelé. Et je me demande aussi, Sophie de Baer qu'est-ce-qu'elle en sait du sexe entre deux hommes, vu comme elle élabore les ressentis ? Elle ne peut juste que les deviner, jamais vraiment savoir. La fin je l'ai trouvé banale.
J'ai vu que sur le site les avis sont très élogieux , moi même ayant succombée à l'excellent billet de dannso que je remercie en passant. Déjà le sujet ne me disait pas grand chose, le reste a suivi de même. Pour moi une lecture facile sans plus, un sujet, des personnages déjà vus déjà lus et une prose trop mielleuse à mon goût. Je n'ai pas aimé.

Un grand merci aux éditions J.C.Lattés et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Lesailescollées #NetGalleyFrance
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Je viens de terminer le livre et je suis bien embarrassée : j'avais déjà noté cinq étoiles, La dérobée, ma lecture précédente de l'auteure, alors comment vous montrer que celui-ci est pour moi bien supérieur. Je suis éblouie par l'écriture, bouleversée par les personnages.
2003 : Paul se marie, le ventre de sa femme est légèrement renflé, un bébé est en route, c'est le bonheur. Pour faire une surprise à son mari, Ana a convié quelques-uns de ses amis, dont d'anciens camarades de collège. C'est le choc pour Paul en les revoyant. Il est brutalement ramené en arrière à l'été 83.
L'auteure va partager son livre en deux parties, l'une en 83, nous parle de l'adolescence de Paul, l'autre en 2003, de l'irruption dans sa vie d'adulte de ce qui avait transformé à jamais sa vie durant cette année scolaire de troisième.
Ce roman est une merveille, merveille de sensibilité, merveille d'écriture. L'auteure nous fait partager la vie pendant quelques mois à 20 ans d'intervalle de ses personnages, montrant leurs fêlures avec infiniment de pudeur. C'est tout en nuances, en petites phrases à l'écriture ciselée, poétique parfois, précise à d'autres moments. Un livre qui aurait pu à lui seul remplir un carnet entier de citations tant les phrases sont belles.
J'ai ouvert ce livre sans rien en connaitre : je n'avais même pas lu la quatrième de couverture, ni critiques. J'ai voulu le lire à cause de l'auteure. Cela m'arrive très rarement, et je ne regrette pas. Il est bon parfois de ne pas savoir, de découvrir uniquement par les mots écrits par l'auteure surtout quand ils sont si beaux.
Les personnages sont fragiles, cabossés par la vie, qui n'a pas été douce pour aucun d'eux. J'ai été profondément émue par ce qui leur arrive, à plusieurs reprises. J'aurai aimé être là pour les soutenir, leur tendre la main. Ils ont tous fait comme ils ont pu, ils ont souvent échoué, mais ont continué à avancer et réussissent à se retrouver pour quelquefois se perdre à nouveau. Cela parle d'amour, bien sûr, amour conjugal, amour passion, amour entre parents et enfants. C'est puissant, porteur d'émotions intenses. J'ai parfois tremblé pour certains d'entre eux.
Et vous ai-je dit que c'est très bien écrit.
Alors lisez-le.
Je remercie infiniment les éditions J.C. Lattès pour ce partage #Lesailescollées #NetGalleyFrance
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En ce 17 mai 2003, l'on célèbre, en toute simplicité, le mariage de Paul et Ana, dont la rondeur du ventre se devine sous les plis de sa robe. Pour faire une surprise à son mari, cette dernière a invité une vingtaine de personnes. Des amis, des collègues, des anciens voisins, Sylvain, son copain de la fac, René, son vieux professeur de piano. Un peu en retrait, Paul reconnaît Pierre-Henri, son ami à l'école primaire... et Joseph Kahn... Aussitôt, saisi, lui reviennent en mémoire cet été 83 et tous ces jours vécus ensemble...
Pour fuir cette maison à tourelle où rien ne dépasse, cette belle vie en apparence, ce soi-disant couple que formait ses parents, lui rentrant tard de son cabinet de dentiste, elle s'enfermant dans le bureau pour y faire on ne sait quoi, Paul a, pour un temps, délaissé sa petite soeur pour aller voir le large. C'est sur cette plage, alors qu'il venait d'effectuer quelques pas de danse, que le regard de Paul croise celui de Joseph...

Paul, jeune adolescent, peine à trouver sa place dans le monde. Dans sa famille, il doit supporter les regards pesants et emplis de honte de son père, l'alcoolisme de sa mère qui courbe l'échine. À l'école, les moqueries de ses camarades. Seul l'amour inconditionnel de sa petite soeur lui donne du baume au coeur. Sa rencontre avec Joseph, cet adolescent libre, lumineux, à la fois mature et insouciant, va le bouleverser au delà de ce qu'il aurait pu imaginer. À son contact, au fil des rencontres et des rendez-vous, des confessions, vont naître des sentiments d'une pureté et d'une profondeur rares que Sophie de Baere dépeint avec force et douceur, acuité et sensibilité. Tragiquement poignante, l'histoire de ces deux êtres cabossés, malmenés, en proie aux rejets et aux doutes, nous émeut, nous enserre et nous font regretter plus que tout ces rendez-vous manqués, ces silences imposés, ces regards haineux, ces renoncements, ces confusions et ces valses de sentiments... Un roman à la fois délicat et violent, émouvant, déchirant...

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Dans cette petite ville côtière, quelque part à l'Ouest, la famille Daumas cache son jeu. Certes la villa est belle, les signes extérieurs de réussite ne manquent pas, mais les deux enfants vivent un enfer. La mésentente des parents, l'absence du père, et l'alcoolisme de la mère font de Paul l'homme de la maison, celui qui compense les insuffisances des parents.

Paul vit un autre drame : la douleur de lire la déception dans les yeux de son père d'avoir engendré ce garçon chétif et bègue.

Il faudra une rencontre d'où naîtra une profonde amitié pour que Paul s'affirme et trouve une raison de vivre. Joseph modifiera sa vision du monde et lui ouvrira les yeux sur ses propres aspirations. Jusqu'au drame…

L'intrigue est adroite, et le cheminement qui conduit à la scène inaugurale annoncée dans le premier chapitre est suffisamment complexe pour ne pas se laisser deviner rapidement.

On s'attache aux deux personnages, dont la richesse et la singularité les exposent bien sûr aux risques de la bêtise ordinaire.

Les secrets qui hantent et pourrissent les fondations des familles sont ici au coeur de l'histoire, réaffirmant s'il en était besoin la nécessité de ne pas les laisser s'enkyster et ruiner ainsi des destins qui se fondent sur des mensonges.

Beaucoup de sensibilité dans l'écriture, qui ne juge jamais mais analyse avec délicatesse les sujets de la marginalisation, de l'homosexualité et du harcèlement.


384 pages Lattès 2 février 2022
Sélection Prix Orange du livre 2022
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (1)
Elle
22 juin 2022
« Les Ailes collées » raconte une destinée brisée, sans jamais tomber dans aucune situation convenue. L’amour s’y niche là où on ne l’attend pas, et pour conter le lien fou unissant ces taiseux, Sophie de Baere choisit chaque mot avec sensibilité, comme un baume.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (138) Voir plus Ajouter une citation
Paul se demande bien à quel moment on passe de l’autre côté, à quel moment l’existence se met à fuir entre nos doigts, les genoux à ployer sous la fatigue, le silence à faire un bruit qui éreinte. Est-ce qu’un matin, on croise soudain la vieillesse et ses lignes de fuite dans un miroir ? Ou bien celle-ci nous atteint-elle toujours par bribes, nous enlaçant de manière lente, insidieuse, implacable ?
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Paul, Cécile et leur mère se rendent au cimetière.
Paul aime les visites de ces lieux. C'est un pas de côté, une respiration loin du tumulte des vivants. Les vieilles allées gravillonnées sont des lieux salutaires pour qui oublierait que toute cette vie n'est qu'une fable. Paul est d'ailleurs convaincu que si les hommes gardaient à l'idée la façon dont tout s'achève, les choses seraient sans doute plus simples. Oui, les choses seraient bien différentes, elles ressembleraient à des histoires et des espérances d'enfants. Où rien n'est impossible. Où tout est réversible. Mais dans la réalité, ce qui gouverne nos existences d'adultes est lesté d'une gravité et d'une rancœur auxquelles on ne peut rien.
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Mais il ne fallait surtout pas se plaindre. Les Daumas étaient beaux, ils possédaient une belle maison à tourelle, une belle situation, une belle vie, et la beauté, on n’a pas le droit de l’endommager, encore moins de la salir. Blanche ne l’aurait pas permis. Ses parents l’avaient élevée dans l’idée que beauté et douleur ne pouvaient pas cohabiter alors elle en avait pris son parti. Ses enfants aussi. On doit avoir l’air heureux quand on est beau et riche.
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Enfin, d'une voix très calme, sa peau sur la peau de Blanche, Paul se mit à lui raconter sa vie de sentinelle. Les jours à traverser leurs crachats, semblable à des potences, à chercher l’air aux pourtours de la peur, guetter la moindre menace, traquer l'ennemi et le fuir. Elle, elle dit qu'elle regrettait tant de n'avoir pas su regarder ses petits grandir, occupée qu'elle était à attendre Charles, ses yeux collés sous des œillères d'alcool. Laissant filer le temps. Comme si on pouvait s'offrir une vie à blanc avant la vraie. (p.160-161)
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A quel moment l'existence se met à fuir entre nos doigt, les genoux à ployer sous la fatigue, le silence à faire un bruit qui éreinte. Est-ce qu'un matin, on croise soudain la vieillesse et ses lignes de fuites dans un miroir ? Ou bien celle-ci nous atteint-elle toujours par bribes, nous enlaçant de manière lente, insidieuse, implacable ?
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Videos de Sophie de Baere (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie de Baere
Le jour de son mariage, Paul retrouve Joseph, un ami perdu de vue depuis vingt ans. Et c'est l'été 1983 qui ressurgit soudain. Celui des débuts flamboyants et des premiers renoncements. Avant que la violence des autres fonde sur lui et bouleverse à jamais son existence et celle des siens. Roman poignant sur la complexité et la force des liens filiaux et amoureux, Les Ailes collées explore, avec une poésie rare, ce qui aurait pu être et ce qui pourrait renaître. Le roman déchirant d'une passion qui ne dit jamais son nom. Sophie de Baere choisit chaque mot avec sensibilité, comme un baume. Olivia de Lamberterie, Elle. Absolument magnifique. Télématin Une plume incandescente. Psychologies Magazine Prix Maison de la Presse 2022 / Prix du LAC 2022 / prix Cercle littéraire Château de Maffliers 2022 / prix La Ruche des mots 2022
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