Le début de ce court roman me paraissait très prometteur avec à la fois cet hymne à la nature que vivait le père défunt et l'incapacité du fils à le partager vraiment. Un beau passage sur la découverte des objets, livres et carnets du père mais qui aurait pu être approfondi davantage. le dernier tiers du roman est un poncif qui n'inspire même pas la pitié avec cette cérémonie guignolesque (les livres sur le cercueil) et la finale entre rêve et réalité. Malgré ma critique sévère j'ai apprécié certains passages, particulièrement dans les forêts et l'ode jurassienne. Au global, l'auteur passe, me semble-t-il, à côté de ce qui aurait pu être un petit chef d'oeuvre.
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Cet « HOMME DES BOIS », c'est l'histoire de chacune et chacun. Car, comme le disent les dernières pages du livre :
« Si la perte de l'un de ses parents, en soi, est pas un événement exceptionnel, on peut dire aussi que c'est dans l'ordre des choses, un sujet presque banal. Dans cette histoire, ce qui l'est moins, ce sont les circonstances »
Seulement, les circonstances ne sont-elles pas toujours, quelles qu'elles soient, exceptionnelles ? Cet homme qui parle parce qu'il n'a pas vu le corps de son père mort, parce qu'il ne sait pas, exactement, comment son père est mort……n'est-il pas moi, toi, vous, nous tous ?
La séparation imposée. L'avalanche d'une foultitude de démarches dans lesquelles les futilités matérielles les plus petites côtoient les décisions qui engagent l'avenir. L'entièreté des relations humaines qu'il faut maîtriser. La part d'incompréhension, la part de révolte. Sans parler du chagrin tout court.
Ce livre donne toute leurs places à ces facettes de l'accompagnement de la mort et des obsèques, avec une pudeur simple et poétique à laquelle on ne peut pas rester insensible.
Jamais de pathos, même si tout est vécu en vrai.
Et puis, la complicité avec la nature est si grande qu'elle est en elle-même est la source du réconfort et la raison de continuer. Prolonger la vie comme revient le printemps. Cent-cinquante- trois pages qui parlent, doucement, mais carrément, de la mort, ça ne parle en fait que de la Vie.
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