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Cette Histoire de France présente un paradoxe assez embêtant. En effet, l'ambition de condenser 1500 ans d'histoire en 500 pages conduit Bainville à passer rapidement sur certains passages qui, lorsqu'on ne les connaît pas ou mal, demeurent tout aussi confus qu'auparavant. À l'inverse, l'historien de formation ne pourra voir dans cette oeuvre qu'un vulgaire travestissement nationaliste de sa discipline. En somme, l'Histoire de France de Bainville est trop simpliste pour les historiens, mais demande des connaissances préalables au grand public pour qu'il comprenne vraiment les enjeux des événements décrits.
L'histoire romancée à l'extrême de Bainville pose aussi quelques problèmes du point de vue déontologique, même si l'auteur n'est pas historien. Je ne suis pas spécialement opposé au "roman national", mais je considère qu'il faut tout de même conserver une certaine rigueur dans la description de notre histoire, rigueur que perd Bainville dans son ambition. On a l'impression qu'il tire un trait entre Vercingétorix et Verdun et qu'il survole ce trajet en ligne droite pendant 500 pages.
Bainville écarte ainsi toute la complexité du fait historique, écueil inévitable lorsque l'on veut conter un millénaire et demi en un roman.
Pour autant, le livre présente une approche intéressante de notre histoire, mettant en lumière l'idéologie de son auteur et présentant tout de même un regard parfois très critique à l'égard de personnalités comme Napoléon, dont on se serait attendu qu'il loue la grandeur. Bainville, très marqué à droite, garde à la fois une certaine réserve dans les événements qu'il narre.
Le travail de Bainville est facile à lire et peut donc servir de porte d'entrée vers l'amour de l'histoire, et surtout de la France. La démarche de Bainville (comme fut celle de toute l'éducation de la IIIe République) est d'autant plus louable qu'elle fait transparaître la nécessité pour un peuple de se fédérer autour d'un récit commun, récit de la construction d'une nation dont il ne faut pas oublier qu'elle se réalise chaque jour par nos actes.
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Livre retraçant formidablement l'histoire de France, tout aussi bien riche que diverse, marquée par des moments de faiblesse sans cesse suivis d'ascensions. L'auteur, Bainville, déroule facilement l'histoire, la replace dans le contexte géographique, économique, social, culturel et religieux de l'époque.

La lecture est prenante, nous rappelant d'autant plus que l'histoire n'est pas un enchaînement de dates historiques à retenir.

Livre à lire absolument !
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Un bel ouvrage qui résume, parfois avec longueur, l'Histoire de la France. Exercice délicat que de raconter une telle histoire sans omettre certains passages clé de notre Histoire.
Jacques Bainville a réussi à y relater les faits historiques, les personnages marquants, la géopolitique de l'époque de puis l'époque des Gaulois jusqu'à l'entre deux-guerres. Bravo pour ce travail ! Cependant je regrette d'avoir trouvé certains passages politisés, c'est dommage. Aussi des passages sont très longs, parfois sur de petits détails, j'ai piqué du nez à plusieurs reprises sur cet ouvrage. le style d'écriture est compliqué à définir pour un récit historique écrit en 1924 mais je ne l'ai pas trouvé entrainant.

En bref, je suis content de l'avoir lu, mais je ne pense pas le relire. Je vais m'orienter vers des Historiens plus récents pour replonger dans l'Histoire de France.
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quelle hauteur de vue ! Bainville raconte l'histoire de France avec un brio extraordinaire ! c'est extrêmement facile à lire , érudit , intelligent… il n'y à aucun parti pris, un vrai travail d'historien amoureux de la france et témoin de son destin si particulier en Europe. une fois le livre refermé on comprend tellement mieux la géopolitique actuelle et ses dangers .
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Edition Antares 1924

Texte fondamental pour ceux et celles qui souhaitent comprendre les origines de la souveraineté de la France, le tracé de ses frontières ainsi que les évènements majeurs ayant participé à cette construction.
Jacques Bainville nous offre un texte à la fois non exhaustif et d'une étonnante facilité de lecture. Il nous éclaire de fait sur la politique du pays et par réciprocité sur les évolutions des monarchies européennes. Comment la France a réussi à tirer son épingle du jeu après avoir failli disparaître corps et biens jusqu'à l'apogée, estimée au règne de Louis XIV, lorsqu'elle fut la première puissance mondiale.
Il souligne également le rôle important des Girondins dans les guerres de la révolution poursuivies ensuite par Bonaparte, l'excès des Jacobins n'ayant servi en définitif qu'à servir les intérêts d'une bourgeoisie avide de prendre le pouvoir et de mettre un terme définitif à l'ancien régime.
L'idée de faire la guerre pour ménager la paix sociale à l'intérieur des frontières est récurrente et se poursuit bien après la révolution française et les campagnes napoléoniennes. Bainville redore le blason des derniers Bourbons en insistant sur le fait qu'ils perdirent le trône en voulant éviter les conflits avec les coalitions européennes, alors que les chambres des représentants n'avaient de cesse de promouvoir des sentiments belliqueux.
Il faut retenir une chose, c'est que Charles de Gaulle fut un lecteur assidu de l'historien et puisa dans ses analyses les éléments fondamentaux qui furent à la clé de la constitution de la cinquième république.
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Par le hasard de mes lectures, il se trouve que je lis en ce moment (février 2022) trois livres en parallèle : le siècle des intellectuels de Michel Winock, l'histoire de la musique de Lucien Rebatet et donc l'histoire de France de Jacques Bainville que j'ai finie hier soir. Dans le premier, j'apprends que le sieur Bainville était un membre actif de l'Action française, très ancrée dans les mouvances extrémistes. Il est mort en 1936, ce qui l'a peut être sauvé d'une déconsidération future (même si parfois les choses sont plus complexes que ça). Déconsidération que n'a pas raté quant à lui Lucien Rebatet, condamné à mort…bref, cette histoire de France est très marquée par son époque, notamment la montée en puissance de l'Allemagne, largement antérieure à Hitler, le choix complexe des alliances de la France entre l'Angleterre et la Russie. La Russie d'ailleurs pleinement dans le concert des puissances européennes mais ça on le savait depuis le Congrès de Vienne de 1815 même si on l'oublie aujourd'hui…Bainville maintient une droiture tout au long de son texte et fait très peu apparaître son idéologie (ainsi la description de l'affaire Dreyfus très digne, très neutre). Bien sûr, il a quelques principes liges, dont il ne démord pas : l'Allemagne, la capacité des Rois à maintenir la Paix en intérieur pour mieux faire la guerre à l'extérieur, ses regrets à peine voilée de la mésentente des années 1870 qui a permis à la République de faire son lit. Mais sa prose est remarquable, ses aller-retours dans l'histoire sont prodigieux et éclairants. Tout le monde devrait lire Jacques Bainville, qui, en à peine 550 pages, dresse un état de la France qui n'a pas été démenti depuis.
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Comment ne pas saluer ici le visionnaire, qui dès 1924 alertait sur les risques d'une nouvelle guerre avec l'Allemagne? Bainville détricote le mythe selon lequel le principal ennemi de la France serait la Grande Bretagne et fait de l'Allemagne l'ennemi héréditaire, de Bouvines où l'empereur Welf est repoussé par Philippe Auguste, jusqu'à la Première Guerre. Cette analyse paraît particulièrement pertinente au regard de ce qui s'est déroulé par la suite.
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Bainville récapitule l'histoire de France chronologiquement, en mettant en valeur les contacts et les enjeux à l'international du pays. C'est très agréable à lire, on comprends bien les différentes périodes et les raisons des conflits avec nos éternels rivaux: l'Angleterre puis L'Allemagne.
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Dans son Histoire de France, Jacques Bainville raconte la longue et laborieuse naissance de la France, depuis la Gaule gallo-romaine jusqu'aux années 1920, et qu'il définit en ces termes : « Ainsi, l'histoire de la France, c'est celle de l'élaboration et de la conservation de notre pays à travers des accidents, des difficultés, des orages, venus de l'intérieur comme de l'extérieur, qui ont failli vingt fois renverser la maison et après lesquels il a fallu la reconstruire. La France est une oeuvre de l'intelligence et de la volonté. »

La France, depuis le baptême de Clovis (496 ou 498) jusqu'au Traité de Versailles (1919), a ainsi dû composer avec les ennemis tant intérieurs qu'extérieurs ; objet de toutes les convoitises et de toutes les divisions comme autant d'obstacles à la construction de son unité.

Bainville, qui se focalise donc sur ce qu'on appelle la grande Histoire, ne nie pas les crimes de l'Histoire, sans pour autant les grossir de manière anachronique. Par exemple, évoquant l'indéniable massacre de la Saint-Barthélemy, il tempère son retentissement à l'époque – car les massacres étaient courants pendant les guerres de Religion et tant du côté protestant que catholique : « Il faut reconnaître que l'horreur de la Saint-Barthélemy, répandue et répercutée par l'histoire, n'a été que modérément ressentie par les contemporains. » On l'aura compris, Bainville n'est pas là pour insulter l'Histoire de France – suivant la mode de la cancel culture ! – mais tâcher de la comprendre au-delà des ressentis ultérieurs.

Bainville offre donc ici une magistrale analyse de la lente construction d'une Nation dont les remous intérieurs – révoltes, révolutions – et extérieurs – guerres en dehors et à l'intérieur de notre territoire – ont accouché de la France.
Et s'il est un royaliste affirmé, Bainville n'en étudie pas moins méticuleusement notre histoire nationale. Et, à l'époque où certains politiciens tentent de salir notre passé, en exaltant par ailleurs certaines figures abjectes comme Marat, il est bon de lire ceci : « Marat, “fanatique désintéressé”, a été l'homme le plus influent de la Révolution, celui qui l'a menée du dehors avec le plus de suite parce qu'il avait l'instinct démagogique, c'est-à-dire le don de deviner les passions populaires et le talent d'exprimer les haines et les soupçons de la foule de la façon même dont elle les sentait. » Cette phrase colle parfaitement à certains dictateurs du XXe siècle…

Si l'on peut discuter certains points, comme le fait que l'auteur ne décèle que deux événements intérieurs sous le règne de Louis XIV – la condamnation de Nicolas Fouquet et la révocation de l'Édit de Nantes, omettant la retentissante affaire des poisons qui fit vaciller le trône au point que le roi voulut la plonger dans un « éternel oubli » en ordonnant la destruction des pièces du dossier –, cette Histoire de France reste magistrale et ne se contente pas d'évoquer les têtes d'affiche, en réhabilitant à l'occasion certaines figures méprisées comme Louis XVIII, qui reçut un pays occupé et exsangue après la chute de Napoléon Ier.

À la fin, on peut lire une phrase qui résonne particulièrement, pour nous autres lecteurs du XXIe siècle : « Nous touchons ici au point où doit se terminer cette histoire. A mesure qu'on se rapproche du temps même où nous vivons, les grandes lignes se dérobent. Elles ne se dégageront qu'avec la suite, qui nous manque encore. » La suite – que ne connut pas l'auteur, décédé en 1936 –, ce furent la Seconde Guerre mondiale, l'Occupation, la décolonisation, etc.

Mais il est une autre phrase qui colle, selon moi, exactement à la situation présente de la France et au-delà de l'Europe, en ce début du XXIe siècle : « le vieux monde est dans un état qui ressemble beaucoup au chaos. »

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Je définirais l'Histoire de France de Jacques Bainville comme étant à la fois un ouvrage accessible et passionnant ; sans pour autant que ces deux qualificatifs que je mets en premier en avant n'entache le sérieux de l'oeuvre et de l'auteur. Dans ce livre, l'Histoire de la France commence avec la Gaule et se termine avec une description de la situation dans laquelle l'Europe se trouvait après la ratification du traité de Versailles.
Si il y a bien un élément qui m'a poursuivi tout au long du livre, et il est, je pense, lié à la plume et aux idées de l'auteur, c'est le mot *ordre*.
De façon tout à fait régulière, après le surgissement du cours des évènements, M. Bainville ne peut pas s'empêcher de commenter que [ l'ordre est restauré], on voit à quel point cela lui tient à coeur. Cela est un concept si ancré en lui qu'il l'implique même dans les aspirations naturelles de la France, l'ordre se retrouvant donc rattaché d'office à notre identité selon ce même monsieur.
Je confesse que sous sa plume j'ai pris plaisir à parcourir des siècles sous l'égide de la royauté grâce à laquelle le pays finit toujours par être relevé, et à laquelle je suis tenté d'admettre que celle-ci pousse à la loyauté et au dévouement, contrairement à ce que nous constatons de nos jours avec nos présidents, si il en fût. Néanmoins, le présent ouvrage, quand bien même il vous ferait apprécier la royauté, ne cessera de vous rappeler la contrainte et la faiblesse à laquelle le pays a été poussé à cause de divers seigneurs féodaux insoumis et qui, pour les pires d'entres eux, ont fait intelligence avec l'ennemi. Quoiqu'il en soit, moi qui admet volontiers mon ignorance quant à la monarchie, son fonctionnement ainsi que sa doctrine, j'en ressors avec un à priori plus positif qu'auparavant et qui est je pense sain, au vu de l'idée toute faite que l'on se fait de la royauté de nos jours, sûrement appuyée par l'école d'ailleurs, comme étant une dictature qui revêt une toilette royale ; je ne prétends pas que ce fut un régime libre ou souhaitable, simplement, je suis content d'avoir lu sur celle-ci un portrait plus nuancée et plus mélioratif, sûrement plus proche de la réalité de ce qu'elle était d'ailleurs que l'idée ignorante que l'on peut, comme moi, s'en faire de nos jours.
Ce livre est facile à lire, l'écriture est fluide, le contenu n'est ni trop compliqué ni trop simple, il est à lire pour quiconque souhaiterait connaître l'Histoire de France.
Pour autant, je sais que le présent livre n'est certainement pas le plus complet en la matière et par ailleurs, je regrette que les multiples doctrines qui y sont mentionnées (monarchisme, républicanisme, socialisme du 19ème siècle, Bonapartisme, la doctrine détaillée et complète de Richelieu, etc) n'y soient pas expliquées.
Cela étant dit je reconnais qu'on ne peut pas parler de tout et tout expliquer en un seul livre, car, comme il est dit à la page 18-19 :

"La tâche de l'historien consiste essentiellement à abréger. S'il n'abrégeait pas, - et la remarque n'est pas nouvelle -, il faudrait autant de temps pour raconter l'histoire qu'elle en a mis à se faire."
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