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Critique de djathi


Tout comme "Là-haut, tout est calme " c'est avant tout un roman d'atmosphère , avec une nature omniprésente , que Gerbrand Bakker décrit avec une puissance sensuelle qui donnera au roman une ambiance très particulière .....
C'est l'histoire d'une Néerlandaise qui fuit son pays , abandonnant son mari pour se réfugier au fin fond du Pays de Galles dans une vieille ferme pour trois mois .
En rupture brutale avec sa vie d'universitaire citadine , dans la nudité austère de cet environnement abandonné ,une femme fracturée par une histoire à scandale avec l'un de ses étudiants, se sachant probablement en sursis ( le livre est rythmé par la cadence accélérée de la prise de puissants antalgiques sans lesquels le quotidien semble impossible ) a fait le choix de l' isolement et de la fuite pour disparaitre sans laisser de traces.
Etrange femme , perdu dans ce lieu insolite où les oies à proximité de la maison disparaissent mystérieusement au fil des jours donnant une désagréable impression de compte à rebours .....
Etrange femme en quête de vide , se délestant au fil des jours de ces derniers souvenirs , uniquement présente à elle-même dans les sensations du moment , le corps vibrant encore du désir de l'homme malgré la maladie qui la ronge de jours en jours ........
Etrange femme s'identifiant à Emily Dickinson dont elle étudie l'oeuvre pour en percer le mystère , murmurant quelques vers dans l'espoir de la révélation peut-être ......ou peut-être pas ....
Etrange femme s'identifiant à la vieille veuve récemment décédée à qui appartenait la ferme .....
Etrange femme qui vivra une dernière belle histoire à travers la rencontre improbable , délicatement charnelle , quasi évanescente d'un jeune homme , souffle de vie puissant qui saura raviver une dernière fois la flamme ....
Etrange femme , intemporelle , presque irréelle , qui s'évapore au fil des pages laissant un sillage de parfum entêtant .......

La fuite , le renoncement , la disparition , l'absence à soi , le libre-arbitre ..........Gerbrand Bakker explore la condition humaine dans toutes ses anfractuosités : une lecture oppressante souvent dont on ne ressort pas indemne
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