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4,07

sur 110 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Délicieux petit voyage dans une Lituanie qui n'est pas encore vraiment la Lituanie mais un pays dont s'empare ses voisins à tour de rôle. Sur fond d'instabilité politique, avant, pendant et nous le savons après, ce joli roman nous entraine sur les pas de Yousas.

Yousas, abandonné par celle qu'il aime refuse de se remettre de son chagrin et décide de s'installer sur des terres isolées dans les marais . de là, il se refait une ferme, rondins de bois pour la maison, sauna, miel et ruches, récoltes, naissance des veaux, la vie de Yousas s'écoule au rythme des saisons et du travail à faire. A vivre coupé des autres , il finit pas être très isolé et à ne rien connaître de ce qui se passe en bas. Les modes, les mouvements politiques, les nouvelles lois, lui sont inconnus et font de lui une sorte de naïf qui n'entend rien changer à son mode de vie. Pourtant les évènements, massacres et guerres amènent toujours quelqu'un de nouveau qui veut se cacher chez Yousas, dans le marais, là où on peut échapper à ses poursuivants. Yousas choisit qui il aide ou pas de façon pas toujours très évidente, sa logique est toute personnelle et il traversera les différents conflits en équilibre sur un fil sans même s'en rendre vraiment compte.

C'est une lecture très agréable, un petit roman simple, qui donne envie de découvrir ce marais, sa faune, sa flore et sa vie secrète. Yousas est un beau personnage de paysan, obtus et replié sur lui même et le récit de l'histoire des pays Baltes, ici plus particulièrement la Lituanie , nous montre combien il était difficile d'être du bon côté du manche quand on est envahit par les tous ses voisins
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Youza lituanien, après un chagrin d'amour, s'installe solitaire dans un endroit inhospitalier: les marécages. Très organisé, sachant tirer profit de tout, il saura accueillir plus d'un dans son refuge.
J'ai bien aimé ce livre: porte ouverte sur un autre monde, une autre Histoire du début du XXè siècle.
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Ce ne fut pas facile pour moi d'entrée dans ce récit.
Pendant longtemps le détail de la vie quotidienne de cet "ermite", ce taiseux, cet ours, m'a un peu ennuyée. J'ai eu peur que cela ne dure tout le récit.
Mais heureusement pour moi L Histoire a rattrapé le personnage et est venu le déranger dans son marais, malheureusement pour lui.
Parce que pour autant qu'il soit grognon et inabordable c'est un vrai humaniste. La politique et les guerres de pouvoir ne l'intéressent pas : si un être humain a besoin d'aide alors il l'aide sans se soucier des conséquences.
Mais gare à celui qui en abuse.
Finalement c'est une très belle histoire que celle de cette homme.
Mis à part ce début difficile, j'ai adoré cette fouille de détails botaniques pour raconter le marais. Au début j'ai cherché la signification de chaque mot que je ne connaissais pas, puis finalement je me suis laissée bercer par les mots.
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Dire que le protagoniste est un être définitivement misanthrope serait réducteur. Alternativement généreux et égoïste, ce personnage se laisse porter par les évènements de l'histoire, sans pour autant s'écarter de son mode de vie de paysan.
Mesdames messieurs : à vos dicos ! Ce roman se déroule dans le monde agricole lituanien. le vocabulaire agronomique et botanique est très riche tout au long des descriptions des méthodes agricoles et de l'observation de la nature.
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Et voilà une plongée pour moi dans la saga de Youza grâce au choix de mon club de lecture pour la dernière réunion de l'année avant les grandes vacances. Une découverte totale pour cet auteur lituanien et même pour la littérature lituanienne dans son ensemble. J'ai déjà des difficultés à situer ce pays sur une carte alors sa culture est encore plus étrangère pour moi. une belle découverte que ce livre une fois la barrière de la langue passée. En effet il faut s'habituer à un style un peu désuet, avec des termes vieillis qui sont inconnus de moi dans ma vie de citadine. Alors il faut se laisser bercer par la magie des saisons et entrer peur à peu dans la découverte de ce personnage. Homme colossal, à l'image que l'on se fait des habitants de ces pays lointains perdus dans des immensités qui doivent apprivoiser jour après jour la nature. Leur destin est fortement lié aux caprices de celle-ci. Nous découvrons les traditions de ces contrées rurales, les fêtes qui viennent égayer une dure vie de labeur. L'alcool qui permet de s'évader un instant, les fêtes de mariage qui viennent redonner espoir dans le futur. Mais cet amour si fort qui vous permet d'abattre des montagnes peut aussi anéantir un homme et l'empêcher de se relever. Il continue certes son bout de chemin, digne mais rongé au plus profond de lui par un mal immense. En amour il faut être deux et si l'un choisit une autre perspective l'autre reste avec son chagrin immense qui lui fait oublier toutes les autres. Et puis la guerre surgit, brusquement, incompréhensible. Pour quoi tuer des hommes parce qu'ils sont différents, c'est tellement absurde que l'on n'y croit pas, que Youza se sent perdu devant la bêtise humaine. Lui qui a été logique tout au long de sa vie se demande où va l'humanité, sa vie, celle de son village qu'il ne reconnait plus. Comment va-t-il se comporter et réagir face à cette guerre qu'il ne comprend pas.C'est une belle incursion dans le monde rural lituanien juste avant la guerre et face à cette dernière.
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Un vrai bonheur de lecture, Youza s'auto suffit et observe la nature dans sa ferme où il a voulu s' isoler. Mais la guerre vient déranger sa solitude et l'oblige à réagir
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Si vous êtes à la recherche d'un livre et d'un auteur pas forcément très connus dans l'hexagone, et surtout d'un très bon moment de lecture, cette chronique est faite pour vous ! Je vous propose un petit voyage en Lituanie à travers le roman écrit par Youozas Baltouchis, La saga de Youza

C'est ainsi… Puisque la jolie Vintsiouné se refuse à lui et préfère épouser Stonkous, Youza décide, le lendemain des noces, de demander sa part d'héritage à son frère, et de s'exiler dans les marais de Kaïrabalé, où aucune âme ne vit. On suit son installation dans ce paysage rude, accompagné en cela par l'omniprésence de la nature, si bien rendue par la qualité de la traduction. C'est d'ailleurs mon premier coup de coeur en lisant ce livre.

Alors que Youza est le personnage central de cette intrigue, le marais du Kaïrabalé y joue un rôle de premier plan. Coupant son unique habitant du monde, il le protège aussi des soubresauts de l'histoire, qui deviennent progressivement perceptibles. Durant une bonne partie du roman, aucun repère chronologique ne vient agrémenter le récit puis petit à petit, on commence à identifier la période précédant la Seconde Guerre Mondiale : le pouvoir lituanien s'efface devant les communistes, remplacés très vite par l'occupant allemand. Youza apprend les évènements presque avec naïveté et ne se doute pas des changements à l'oeuvre près de chez lui. Brusquement, sa maison devient un refuge. Par simple humanité, il recueille les persécutés sans attendre quoi que ce soit en retour, lui, le taciturne dont la réponse la plus commune quand ses interlocuteurs commencent à s'épancher est « Des mots, des mots… » ou « Tu causes, tu causes… ».

N'allez pas croire que Youza est un saint : je vous laisse découvrir sa façon de traiter la jeune Karoussé, ou encore de refuser d'aider financièrement son frère. Mais c'est un homme, tout simplement, qui ne se posera pas de questions une fois devant cette épreuve. Son personnage, mais également ceux qui l'entourent, sont bien mis en valeur par l'auteur, et ils resteront le matériau principal du roman, une fois la grande Histoire en marche. C'est un autre point qui m'a beaucoup plu.

Enfin, la richesse des thèmes abordés est réelle : l'impossibilité de l'amour, la difficulté de reconstruire sa vie sans lui, la puissance de la nature, les conditions de vie de l'époque (on suit d'ailleurs pas à pas l'installation de Youza dans le marais), le sujet de la transmission (quand Youza se souvient de ce que lui apprenait son grand-père Yokoubas), et bien sûr le contexte historique et ses répercussions sur la vie des habitants. Un vrai moment de plaisir.

Pour être complet, La saga de Youza, publiée initialement en 1979, reçut le prix de Meilleur livre étranger en 1991. C'est amplement mérité !

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A la mort de leur père, Youza demande à son frère Adomas de disposer du domaine familial situé sur le Kaïrabalé, au grand étonnement de ce dernier : que va faire Youza sur ce marécage où personne n'a jamais eu l'idée de s'installer, où les familles qui y détiennent des parcelles ne se rendent qu'à la belle saison pour y ramasser des canneberges et aux premiers gels pour y récupérer le foin qu'ils y ont laissé à sécher ? Comment compte-t-il tirer sa subsistance de ces collines envahies de genévriers noirs et de pins rachitiques, de ces petits îlets bombés entourés d'eaux prises, l'hiver, par les glaces ? Et quelles sont les obscures raisons qui le poussent à s'éloigner de la communauté des hommes ? Est-ce le dépit provoqué par les noces de la belle Vintsiouné, dont il est épris, avec Stonkous, un riche paysan ?

Peu importe. Youza emporte, sur l'insistance de son frère -car lui ne réclamait que les vieilles rosses que compte leur héritage-, l'un des meilleurs chevaux et l'une des meilleures vaches du cheptel familial sur le Kaïrabalé, et commence à y construire sa maison. Travaillant sans relâche, doué pour tirer le meilleur parti de cette terre en réalité généreuse, il en fait peu à peu un petit paradis, sa ferme simple mais spacieuse et confortable s'entourant de cultures et de bétail fertiles, qui lui permettent non seulement de subvenir à ses besoins mais aussi de produire avec suffisamment d'abondance miels, fromages, confitures, beurre, lin, seigle..., pour se constituer d'importantes réserves, tout en vendant ses produits au marché.

Les années passent. La solitude de plus en plus grande de Youza, qui était déjà taiseux, à l'instar de tous les hommes de la famille, entretient sa misanthropie et son mutisme. Il devient, pour ceux du village qu'il a quitté, une sorte de curiosité, électron libre car totalement autonome, se soumettant à l'unique loi du labeur, sa vie étant rythmée par le travail, le cycle des saisons, et par le souvenir de Vinstiouné qui régulièrement le hante. Son coeur s'assèche, la vision qu'il a des hommes et des femmes, ne se nourrissant plus d'échanges avec ses semblables, en devient parfois étriquée. Son incapacité à communiquer est à l'origine de malentendus dramatiques, d'incompréhensions, notamment avec son frère auquel, pris d'une avarice qui semble difficilement excusable, il refuse de venir en aide lors du remembrement des terres puis de la collectivisation imposés par les soviétiques, ce qui le ronge ensuite de remords. Et c'est avec une brutalité non moins atterrante qu'il repousse la jeune Karoussé, qui s'est curieusement pris pour lui d'une passion qui la perdra...

Il faut dire qu'au-delà du Kaïrabalé, l'agitation des hommes provoque de nombreuses mutations, dont les conséquences sont parfois tragiques pour les lituaniens, qui subissent à la fois luttes intestines et occupations diverses des années 20 à celles qui suivront la seconde guerre mondiale. Devenu pour certains l'ultime refuge, le foyer de Youza accueille alors les fuyards que les bouleversements historiques mettent en danger... Lui qui vit comme hors du temps se retrouve alors confronté, contre son gré, à la frénésie du monde, dont il ne comprend ni les enjeux ni les mécanismes. Il ne se soumet qu'à ses propres principes, à sa propre logique, qui peut de prime abord paraître un peu simpliste, mais qui se révèle d'une salvatrice droiture pour les victimes des haines et des combats que déterminent des intérêts et des idéologies auxquels il oppose son bon sens abrupt mais dénué de toute malveillance, et finalement humaniste.

C'est ainsi que l'on s'attache à cet homme rustre et parfois avare qui, s'il rumine ses erreurs, ne se glorifie jamais de ses courages et de ses générosités, un homme simple qui trouve avec une raisonnable naïveté son contentement dans sa participation à un ordre naturel auquel il s'est parfaitement adapté, et dans la récompense qu'il tire de son travail.

Porté par une écriture limpide, mais que rend foisonnante l'omniprésence d'un règne végétal et animal dont Youozas Baltouchis nous imprègne par ses sons, ses odeurs, ses images, "La Saga de Youza" est l'occasion d'une dépaysante incursion aux côtés d'un héros que je n'oublierai pas de sitôt...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un homme se réfugie au coeur d'un marais pour soigner un chagrin d'amour, quelque part en Lituanie au début du siècle dernier. Il s'isole de tout, refuse tout, sans concession, seul le travail de la terre semble l'apaiser. Il ne prend partie pour rien, ne veut rien comprendre aux changements politiques, aux guerres, il se consacre à l'essentiel. Lecture ardue.
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Un homme seul, qui veut être seul, au milieu d'une nature parfois très rude mais qu'il aime. Cette homme se retrouve dans cette nature prête à le nourrir, voir à être généreuse avec ceux qui la connaisse et la respexte. Mais la société le rattrape régulièrement, sur fond de conflits du siècle dernier.
L'histoire d'un homme seul en prise avec ses démons intérieurs.
Une petite longueur au milieu du récit, mais une deuxième moitié très riche en rebondissements.
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