AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 110 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel magnifique roman ! Une écriture délicieuse, un personnage atypique au grand coeur, courageux, amoureux de la nature. Une ode à la beauté de l'essentiel, une description du marais surprenante et envoûtante, un portrait du monde rural du XX siècle et une fresque de la Lituanie à découvrir.
La lecture n'est pas toujours facile, elle fourmille de vocabulaire qu'on n'a plus l'habitude de croiser, malgré le lexique en fin de livre, il y a bien des mots que je n'avais jamais lus et qui ne se trouvaient pas non plus dans le lexique. La lecture se fait doucement pour distiller ce nectar de beauté, se baigner par cette magie du marais. Youza a fait tout de ses mains, de son ingéniosité et de son courage pour rendre vivable ces terres marécageuses. Il a bâti son royaume et règne en maître, il vit quasi en ermite et semble de ne pas se soucier de la vie qui change, évolue, la guerre qui fait rage. Ne comprend pas bien ces changements au village ni pourquoi ils se haïssent entre eux. Youza au grand coeur, sauvera des vies, mais il restera le grand blessé de son premier amour.
Un très beau roman avec un très beau personnage dans un décor somptueux et une tranche d'histoire de la Lituanie peu courante dans nos éditions françaises.
Une belle découverte grâce une critique croisée sur Babelio.
Commenter  J’apprécie          370
Lituanie rurale, une histoire de XXe siècle.

Une histoire d'amour, Youzas aime une fille qui en a épousé un autre, mais Youzas ne peut l'oublier et reste froid devant les sentiments que lui porte la jeune Karoussié. Des amours malheureuses, inconsolables.

Une histoire de la famille que Youzas quitte pour aller vivre en ermite dans le marais de Karaïbalé. Des frères et une soeur qui ont du mal à partager leurs émotions, mais qui cultivent aussi des rancunes et des culpabilités.

Une histoire du pays et des guerres qui se succèdent, des chefs exilés et remplacés, des espoirs suscités, des luttes fratricides et des désillusions amères.

Un décor de marais, des lieux et des paysages qui évoluent au rythme des saisons. Des plantes, des arbres et des insectes, une nature généreuse, mais aussi impitoyable. Cette nature, Youzas va en récolter les fruits, labourer la terre et y planter sa maison.

Une incursion dans un coin du monde peu connu, une réflexion sur la vie et le travail, une saga à découvrir…
Commenter  J’apprécie          270
Ce roman est d'abord l'histoire d'un paysan lituanien né au début du XX siècle. Homme solitaire et amoureux meurtri, Youza décide de quitter son village pour s'installer dans le marais voisin, le Kaïrabaïlé. Dans cet endroit craint de tous parce qu'il "engloutit" quiconque si aventure, Youza nous fait vivre le quotidien d'un fermier lituanien dans l'entre-deux guerres : de la construction de sa métairie en bois à ses diverses productions ( la description de la ruche est fabuleuse). Mais Youza est aussi le détenteur du passage qui permet de traverser le marais sans s'enliser. Ce secret hérité de son grand-père et son isolement l'obligent à se confronter à l'histoire de son pays. A travers les rencontres de Youza avec des hôtes qui s'invitent eux mêmes, c'est un peu de l'histoire de la Lituanie qui se dévoile : premier pouvoir lituanien indépendant à la fin de la première guerre mondiale, retour des bolchéviques qui installent soviets et kolkhozes dans tous les environs, arrivée des nazis qui pourchassent indifféremment bolchéviques et juifs grâce aux Einzatsgruppen puis retour des bolchéviques à la fin de la deuxième guerre mondiale. Ce roman, est d'abord l'histoire d'une renaissance (born again), c'est aussi une plongée au coeur des traditions lituaniennes de l'époque dans laquelle la "petite" histoire d'un amour destructeur rencontre L Histoire. Aujourd'hui il appartiendrait au genre "nature writter". Avis aux amateurs de belle littérature, M.Genevoix aurait aimé, c'est une pépite !
Commenter  J’apprécie          130
Quoi de plus banal que de se partager les biens des parents après leur décès....mais ce qui l'est moins c'est l'attitude de Youza....difficile de ne pas s'entendre avec lui...il ne demande qu'un bout de terrain au milieu des marais, un cheval, une paire de poules. Alors son frère Adomas qui a reçu bien plus lui offre des outils afin que Youza puisse travailler cette terre ingrate. Il lui donne également une vache, un cheval, des brebis. Sa femme lui offre des volailles...
Ainsi ils se donnent bonne conscience et laissent vivre Youza au milieu de ces vasières noires dont il faut connaître les petits chemins secrets permettant de les traverser sans se faire engloutir à jamais, sans laisser aucune trace.
Alors Youza, le taiseux, le solitaire va s'employer à construire sa maison de rondins aidé par Adomas, à creuser un puits. Et en le creusant, il tombe sur des ossements humains. Il s'agit des restes d'un soldat russe du tsar et aussi les restes d'un soldat allemand. Puis sur des armes.
Youza le paysan, économise, se moque des bijoux en or, de l'apparat...pour lui, l'or doit se cacher derrière les poutres...et il sait que l'argent se gagne difficilement sur les marchés, oeuf après oeuf, pain après pain. Et le bonhomme est rusé !
On sympathiserait presque avec lui, Youza est travailleur et courageux mais les temps changent, les Rouges prennent le pouvoir, les juifs sont maltraités, il seront encore bien plus, plus tard dans le roman, mais Youza les cache, les nourrit...Il a aménagé sa maison et sait flairer, bien avant les autres, les bons coups, les bonnes affaires, les bonnes occasions de gagner quelques pièces. Et il est si difficile de rejoindre sa maison, si on ne connaît pas les passages traversant les marais.
Et sa petite affaire prospère, l'agent se cache. Et l'argent appelle l'argent...Le bonhomme refuse même de payer ses impôts.
Quant au lecteur, parfois irrité par le bonhomme (et admiratif aussi), il prend du plaisir à la découverte de cette saga familiale, surtout parce qu'il s'agit également, et surtout, d'une autre saga, bien plus passionnante, celle de la Lituanie, confrontée à l'arrivée et au pouvoir des Rouges, aux départs de certains vers les Etats-Unis.
Puis les nazis envahissent le pays, les exactions succèdent aux exactions, aux drames qui suivent d'autres drames.
Tout ça c'est aussi la Lituanie, son Histoire
Ah! les guerres !
"Et l'amour dans tout ça?" me direz-vous....À suivre...
Belle découverte sur le rayons de la médiathèque ...il y a des hasards qui par bonheur attirent la main du lecteur.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          80
J'ai adoré ce roman qui à la manière d'une fable nous emmène dans la Lituanie du 20eme siècle. L'écriture est très belle.

Youza est un paysan solitaire qui à la suite d'une déception amoureuse, part s'installer dans un marais inhospitalier. C'est une véritable ode à la Nature : le vocabulaire très riche évoque les travaux des champs, le rythme des saisons et le travail bien fait selon les us et coutumes.

Youza l'ermite se croit isolé mais bientôt la Grande Histoire va s'inviter chez lui. Avec une naïveté déconcertante, Youza va aider ceux qui se présentent au bout de son chemin.
Une porte ouverte sur un autre monde et sur l'histoire du 20ème siècle.

Quelques dates pour se repérer dans le livre.
La Lituanie devient indépendante en 1918. Puis les bolchéviques annexent le pays à partir de 1939 ; ils seront chassés par les nazis (1941-1944) qui déportent en masse les juifs. A la fin de la 2eme guerre mondiale, l'URSS occupe à nouveau le pays (1944-1990) : communisme, répressions et déportations.
Commenter  J’apprécie          40
un livre magnifique, une écriture fluide et vivante
Commenter  J’apprécie          10
Un des plus beaux livres que j'ai lus de ma vie (et j'en ai lus !...).
J'ai cherché en vain d'autres livres traduits de Youozas Baltouchis, qui est ici une sorte de Giono lituanien.
Quelle prodigieuse langue ! Quel merveilleux travail de traduction, pour rendre cette langue rurale en français, sans tomber dans le cliché ou le passéisme, quelle précision pour nommer les outils d'un monde en partie disparu dont les mots ne demeurent que dans quelques-unes de nos régions, au fond des campagnes.
Mais l'essentiel est dans ce Youza, fidèle à son amour manqué, raté, perdu, qui s'isole dans ses marécages infertiles et en fait un îlot de fertilité et d'humanité. Partout Youza sauve la vie. Dans les tumultes de l'histoire, il sauve l'essentiel, il accueille : le fasciste fuyant les communistes, parce qu'il est le fils de celle qu'il aimait, puis les Juifs pourchassés, puis les combattants communistes fuyant les fascistes...
Portrait magnifique d'un taiseux qui est comme un de ces 24 justes qui sauvent le monde.
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (257) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}