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Critique de taganga2000


J'aime Balzac ! Pourtant, à l'instar de beaucoup d'autres collégiens, la lecture du père Goriot m'avait ennuyée au plus haut point. Mais c'était l'âge des sorties entre amis et des premiers émois amoureux. Pas de place pour l'histoire d'un vieil homme délaissé par ses filles. Et puis les années ont passé et un jour j'ai dépoussiéré « @Le père Goriot », qui moisissait dans ma bibliothèque depuis des lustres. Je l'ai dévoré, adoré, écorné, une nouvelle idylle était née. Puis il y eu les «@ illusions perdues » et aujourd'hui « Eugénie Grandet ».
« Eugénie Grandet » se situe entre la révolution et la fin de la Monarchie à une époque où le développement industriel commence son essor et où la bourgeoisie s'enrichit. « L'argent est la seule puissance de ce temps » écrit Balzac. L'action se déroule à Saumur, et une description de la vie dans cette ville de province nous est présenté au début du roman comme pour illustrer la montée en puissance de cette bourgeoisie qui commerce autour du vin.
L'argent est un élément central du roman. Balzac dresse un portrait de Mr Grandet, le vigneron au coeur de pierre qui compte ses sous et rationne sa famille comme si la ruine frappait à sa porte. L'avarice et la cupidité dont il fait preuve est montrée à son paroxysme avec sarcasme et ironie. Il économise tout, allant jusqu'à compter les morceaux de sucre ! Cette avarice lui a toutefois permis d'accumuler une fortune immense qu'il garde jalousement dans une pièce de la maison, et, tel Don Salluste dans « la folie des grandeurs » il compte son or en cachette.
Sous son joug vivent Mme Grandet sa femme effacée mais pourrait-il en être autrement avec un tel mari. Nanon la domestique aussi avare que son maître, à qui elle voue une dévotion totale. Et, Eugénie leur fille, jolie jeune fille candide au coeur pur, loin de s'imaginer l'ampleur de la fortune familiale.
La vie se déroule d'une façon monotone dans une maison sinistre où les seules visites sont celles des deux seules familles qui connaissent l'ampleur de la richesse de Grandet et qui se livrent une lutte acharnée pour marier leur rejeton avec la belle héritière. Les descriptions des manigances Cruchotesques et Grassinesques sont vraiment criantes de vérité.
L'amour est l'autre élément central abordé par Balzac. Il est essentiellement, voir exclusivement incarné par Eugénie. Avant l'arrivée inopinée de son cousin Charles, elle est timide, naïve et totalement ignorante de la vie, consacrant ses journées aux différents travaux domestiques. Après son arrivée, c'est un changement radical qui va se produire chez Eugénie, elle devient curieuse, admirative, se pomponne, elle remet en cause l'autorité paternelle, son caractère s'affermit, elle découvre l'Amour.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Balzac traite les deux sujets simultanément, l'argent et l'amour sont incompatibles ! On ne peut que détester Felix Grandet qui est un immonde personnage sacrifiant sa famille pour assouvir son vice. Quant à Eugénie, après une période initiale où j'ai eu envie de lui dire « réveille-toi ma fille » j'ai fini par aimer chez elle cette idée du grand et unique amour pour lequel elle sacrifiera tout.
Un roman magistral !
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