Adlivun

Un roman graphique riche par la qualité artistique de ses planches, surtout celles en grand format, semblables à des aquarelles dont les bleus et les ocres sont à la fois réalistes et purement oniriques.

L'histoire se greffe sur la destinée malheureuse de deux navires, l'Erebus et le Terror qui ont quitté Douvres pour l'Arctique en 1845 et ne sont jamais revenus. En réalité, leurs épaves ne seront retrouvées et identifiées que bien après l'an 2000.

Mais, ici, c'est un bateau, la Mary-Céleste qui part à sa recherche en 1847, emmenée par le capitaine Briggs, avec un équipage hétéroclite de volontaires prêts à risquer leur vie pour une récompense irréelle ou tout simplement leur besoin d'aventure maritime.

Parmi eux, un certain Luis Fabregas qui dit avoir servi sur le Pequod, sans doute avant sa dernière chasse funeste. Il est prêt à suivre Briggs, homme bien différent d'Achab, aux rêves peuplés de morts et de mystères.

L'histoire se déroule avec diverses péripéties, le monde onirique de Briggs prenant le pas sur la réalité, son univers personnel pouvant quelque peu perdre un lecteur trop cartésien.

Cela reste une belle oeuvre par la beauté des dessins et un grand voyage fantastique où le peuple inuit contribue au dénouement.

Le graphisme est vraiment intéressant, en aquarelle aux couleurs ternes, avec des effets de lavis, des couleurs très liquides, très diluées, un trait d'esquisse, juste posé, parfois à moitié effacé, les cartes marine viennent se mêler aux images, comme des palimpsestes, les rémanences d'images plus anciennes apparaissent en filigrane, l'ambiance fantomatique est superbement représentée. le scénario mélange quelques histoires vraies aux récits de légendes. 1847, la Mary Céleste part à la recherche de l'Erebus et du Terror, partis quelques années auparavant en expédition pour trouver un passage maritime par le pôle nord. Ils ne sont jamais revenus. On sait que la Mary Celeste fut ce navire retrouvé en 1872 au large des açores sans la moindre personne à bord, un mystère jamais élucidé.
Vincenzo Balzano a réussi à imposer une ambiance inquiétante, mariant la mythologie inuit avec les légendes maritimes de l'époque, mais pour un lecteur comme moi qui n'est pas fasciné par le paranormal, le scénario est un peu lourd et caricatural. J'aime quand le fantastique est distribué parcimonieusement, pour faire passer autre chose, juste comme un médium, ici le paranormal prend trop l'ascendant dans l'histoire, à la façon Lovecraft, ce qui n'est pas ma tasse de thé. J'ai aimé l'atmosphère sombre et mystérieuse, ainsi que l'ambiance maritime, je suis emballé par l'ambiance portée par le graphisme, je suis moins convaincu par le scénario.

En 1845, l'Expédition Franklin constituée des deux navires HMS Erebus et HMS Terror prend la mer en direction de l'Arctique avec pour objectif de découvre le légendaire « passage du Nord-Ouest » … mais ils disparaîtront sans laisser de traces. Deux ans plus tard, de nombreux navires se lancent à leur recherche contre la promesse d'une très forte récompense. C'est le cas du Mary Celeste sur l'impulsion de son capitaine énigmatique qui semble en savoir plus qu'il ne le dit… C'est le départ d'une mystérieuse et dramatique épopée.

Ce roman graphique est une petite pépite visuelle qui nous embarque dans un voyage onirique et fantastique où nous suivront l'équipage au-delà du voile de la réalité.

Petite claque visuelle ! Les illustrations sont comme un rêve ou un joli souvenir qu'on essaye de garder en mémoire : un peu flou, dilué, doux, lisse.

Le mot idéal pour définir l'univers visuel : onirique. Les teintes sont froides, profondes, mystérieuses, cosmiques parfois, c'est envoutant.

Le gros point négatif : on touche du bout du doigt une mythologie très peu exploitée : la mythologie inuite. J'ai fait quelques recherches pour savoir de quoi il s'agissait et je n'ai pas trouvé énormément d'information malheureusement. Il y avait là, à mon avis, matière à étoffer un peu plus cette histoire qui utilise comme toile de fond la disparition de la Mary Celeste.

Il y avait une très belle idée, une belle mythologie à exploiter un peu plus et qui aurait été servie par une illustration impeccable, c'est vraiment dommage.

Dans tous les cas, l'ouvrage est très appréciable du point de vue de sa qualité visuelle.

Pour une fois je commencerai par la forme avant le fond, car c'est vraiment le point fort de ce roman graphique. Les aquarelles, aux tons bruns sur terre et dans les bateaux, aux tons gris-bleu en mer, sont absolument magnifiques, envoutantes. Il y a des pleines pages grandioses malgré le petit format de l'ouvrage. L'ambiance, qu'elle soit brumeuse, glacée ou hallucinatoire est parfaitement rendue. Un véritable bijou graphique.
Les personnages et les paysages sont très beaux, et l'histoire est prometteuse mais hélas trop courte pour qu'on entre suffisamment dedans. A Douvres en 1847. le capitaine Briggs, tel un fantôme ou un pirate venu d'un autre espace-temps (il ressemble à Albator) entre dans une taverne et entend parler des deux voiliers disparus dans l'Arctique un an auparavant, dans leur périple à la recherche du passage du nord-ouest vers le Pacifique. de retour vers son navire, il croise une sirène qui lui fait une prophétie inquiétante qu'il ignore. Il convainc facilement son équipage de partir à la recherche des vaisseaux perdus, entreprise à l'évidence totalement illusoire, ce qui fait que l'on se doute que ses motivations sont autres que celles de la récompense promise… Lorsque Jack, le médecin scaphandrier de l'équipage, plonge dans les eaux noires et glaciales vers ce qu'il pense être les épaves cherchées, c'est le monde des esprits inuits qu'il rencontre, et qu'il ramène à bord.
Superbe roman graphique, qui mêle des éléments historiques et des éléments de légendes inuites dans un récit fantastique inquiétant très réussi.
J'aurais aimé avoir un peu plus d'explications sur ces légendes inuites, en profiter davantage, et mieux comprendre aussi le passé de Briggs. J'espère qu'aucun lecteur ne dévoilera la fin inattendue. Je regrette aussi le petit format de l'ouvrage, les planches sont si belles qu'elles méritent plus d'ampleur.

Une oeuvre plus que sensible et poétique qui explore les méandres de l'âme humaine. Sombre et prodigieusement enveloppant.

L'équilibre entre le dessin, les couleurs, le scénario et les personnages est indéniable. La légende du Mary Céleste inspire encore de belles oeuvres et Vincenzo Balzano en est la preuve !

"Adlivun" nous offre un voyage des plus singuliers. A la fois étrange, fascinant et mystérieux. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre, mais nous nous laissons portés.
Oui, le titre a un sens, que nous découvrirons plus tard, à moins que vous ayez déjà certaines connaissances. Et il est bien finit en un tome.
Le graphisme a quelque chose qui happe nos yeux, on dirait des peintures en aquarelle. Il participe totalement et même superbement à l'ambiance de l'album, qui semble parfois aux frontières du réel.
A la fin, un journal de bord qui permet également de savoir ou d'avoir pour rappel qu'il y a un fond d'histoire vraie sur ces vaisseaux. Bien qu'on ne sache pas vraiment ce qui est arrivé de manière certaine.
C'est pourtant au départ une histoire comme bien d'autres. Il est question de marins, on sait bien qu'il y a des risques, qu'ils pourraient disparaître en mer et ne plus revoir la terre
ferme. 1847, Angleterre, 2 navires ont disparu : l'Erebus et le Terror. Qui sera assez courageux ou fou pour tenter de venir à leur secours ?
Il y a certes une belle récompense à la clé, mais vu le danger, beaucoup ne vont pas tenter.
Le Mary Céleste, le navire du capitaine Briggs, lui va accepter cette périlleuse mission, mais qu'est-ce qui motive vraiment le capitaine ? Y a-t-il une chance de les retrouver en vie ?
Il s'agit d'aller vers l'Arctique, cela ajoute un certain charme.
Certaines scènes se passant sous la mer en scaphandre sont sublimes, elles exercent une forme d'attraction sur nous comme si la mer nous appelait. L'autre point c'est que si on prenait certaines de ces scènes à part nous ne saurions pas vraiment si nous sommes sous l'océan ou dans l'espace.
Tandis que d'autres scènes nous donnent des frissons.
L'histoire est bien gérée tout du long et nous réserve des surprises.
Une aventure sans aucune autre proposé par Vincenzo Balzano, teinté de dangers et de mystères. Un graphisme qui nous entraîne tout autant, avec de très belles variations de teinte.
Oserez-vous embarqué ? Ces marins n'étaient pas vraiment prêts à ce qu'ils allaient expérimenté mais nous non plus.

Là où l'Ocean Pacifique rejoint l'Ocean Atlantique, au Pôle Nord, ce coin du globe a été depuis le 15ème siècle l'espace maritime où de nombreux aventuriers ont tenté l'aventure. Presque tous y ont perdu la vie et les bateaux ; conséquemment leurs expéditions, sans retour, ont alimenté de nombreuses légendes et fantasmes.
En 2014, des archéologues canadiens retrouvent l'épave de l'"Erebus", puis en 2016 celle du "Terror". Ces deux navires avaient tenté vainement l'aventure, n'étaient jamais revenus suscitant de nombreuses expéditions de sauvetage,sans succès.
L'un des archéologues s'étonnera de l'état de conservation de l'"Erebus", le caractérisant de vaisseau fantôme.

Vincenzo Balzano, va prendre pour sujet l'expédition de la "Marie Céleste", partit au secours des marins de l'"Erebus" et du "Terror". Ce navire aussi disparaitra, comme englouti, et dont on ne sait ce qu'est devenu l'équipage entier.
"Adlivum" est une marche inéluctable à l'enfer, sans aucune lumière : tout est sombre, les eaux, comme le ciel. Chacun des personnages se construit une réalité déformée , de plus en plus vrillée, de plus en plus la proie de ses fantasmes.
Très brillant dans la construction du scénario mais aussi par la beauté des dessins, tracés d'une main légère. L'auteur nous emporte dans un monde irréel, de plus en plus inquiétant et auquel nous n'avons aucun moyen d'échapper. Il piège le lecteur, tout comme ces marins perdus à jamais.

Après son troublant et envoûtant Clinton Road, Vincenzo Balzano nous entraîne à bord de la Mary Celeste pour un voyage troublant et inquiétant.

S'appuyant sur l'énigme de ce navire retrouvé au large des Açores vide de tout équipage, il tisse un récit maritime baigné d'une atmosphère délicieusement irréelle et poétique et porté par des personnages charismatiques aux motivations troubles. Somptueuse et dérangeante, son approche très graphique nous fait perdre tous nos repères et distillent avec art des éléments chimériques ou fantastiques qui accentuent le trouble.

Glaçante et inattendue, la chute de l'album remet ce récit hors du temps dans une perspective vertigineuse, reliant les évènements survenus à bord de la Mary Celeste à d'autres, plus tragiques encore…

Adlivum est un album en tous points fascinant qui nous entraîne à la frontière floue séparant le monde des esprits de celui des hommes…

Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..

Une véritable claque visuelle !! Chaque planche est sublime, l'aquarelle est magnifique...
L'histoire entre réalité et cauchemar, peuplée d'hallucinations peut surprendre, mais c'est aussi sa force.
Basée sur une histoire vraie, c'est un bonheur de découvrir ces navires et les équipages.