Sambo le petit noir

Au chapitre des lectures honteuses (grâces soient rendues à Memma pour son charme ambigu), je cite ce livre de 1899 publié à des millions d'exemplaires et mis à l'index aux Etats Unis pour racisme. Je retrouve sa trace parce qu'il est cité dans le monumental Après Babel de George Steiner. On m'a lu enfant l'édition française de 1954 (deux coqs d'or, ISBN 2013928696), moins caricaturale que l'originale, qu'il est inutile de résumer car elle est disponible en ligne : http://materalbum.free.fr/sambo%20album/touteslespages.htm. J'étais indifférent à l'irresponsabilité des parents, à la dénudation de l'enfant, à l'exotisme des crêpes en pays tamoul à base de graisse de tigre, et à l'image lingam/yoni de la seizième vignette. Vivant alors à Pondichéry, il m'était facile de me projeter dans le personnage de Sambo. J'ai le souvenir triomphant de mon alter ego gagnant la compétition des gourmands, ou des vengeurs : sa mère Mambo mange 31 crêpes, son père Jambo 57, et Sambo 169.

Que faisons-nous lire à nos enfants !

En Inde, Sambo se voit offrir par ses parents de jolis vêtements, des chaussures et un parapluie. Mais le petit se fait tout voler par les tigres.
Ce petit album pour enfant écrit à la fin du XIXème siècle a fait polémique car paru sous le titre "Sambo le petit nègre" ! C'est vrai qu'il rassemble à lui tout seul tout ce qu'il y a de plus raciste ! A ne pas mettre dans les mains des enfants à moins de vouloir faire de la psychologie inversée !
"Des éducateurs noirs et des leaders des droits civiques ont organisé de nombreuses campagnes pour faire interdire le livre dans les bibliothèques publiques, en particulier dans les écoles élémentaires. Dans les années 1940 et 1950, le livre a été supprimé de nombreuses listes de "Livres recommandés".

Un conte dont ne peut nier le racisme présent dans les illustrations.
Même si l'histoire reste sympathique, je ne la ferais pas lire à mes petits-enfants.