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3.84/5 (sur 375 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 23/04/1929
Mort(e) à : Cambridge, Royaume-Uni , le 03/02/2020
Biographie :

George Steiner est un écrivain anglo-franco-américain.

Spécialiste de littérature comparée et de théorie de la traduction, il est plus connu du grand public comme essayiste, critique littéraire et philosophe. Il écrit généralement en anglais mais a aussi publié quelques œuvres en français.

George Steiner est le fils de juifs autrichiens exilés en France depuis 1917 pour fuir l'antisémitisme qui régnait à Vienne. Il grandit avec trois langues maternelles, l'allemand, l'anglais et le français. Après avoir étudié au lycée Janson-de-Sailly à Paris, il émigre avec ses parents aux États-Unis en 1940 (il devint citoyen américain en 1944). Il poursuit ses études au lycée français de New York, à l'Université de Chicago et à l'Université Harvard où il obtient un MA en 1950.

Il fut entre 1952 et 1956 éditorialiste à l'hebdomadaire londonien "The Economist". C'est à ce moment-là qu'il fit la connaissance de Zara Shakow (1928), historienne et universitaire. Ils se marièrent en 1955, l'année où George passa son doctorat à l'Université d'Oxford.

Après avoir enseigné au Williams College (Massachusetts), à Innsbruck, à Cambridge et à Princeton, il est devenu professeur de littérature comparée à Genève en 1974, où il a enseigné jusqu'en 1994.

Il a depuis lors donné de nombreuses conférences à travers le monde et enseigné quelque temps au St Anne's College d'Oxford (1994-1995) puis à Harvard (2001-2002).

Gourmet de poésie, ardent défenseur de la culture classique gréco-latine, c'est un des penseurs européens contemporains à pouvoir lire dans le texte des œuvres écrites en de nombreuses langues (outre le grec et le latin, il maîtrise cinq langues vivantes). Il est l'archétype de l'intellectuel européen, au sens où il est pétri de plusieurs cultures de par son éducation trilingue. Son universalisme culturel littéraire a amené certains à le comparer à Zweig, Montaigne ou Érasme.

Dans "Errata. Récit d'une pensée" ("Errata: An Examined Life", 1997), il se déclare athée mais de culture et tradition juives. Il est hanté par la Shoah, qui transparaît dans presque toute son œuvre.

Il a écrit de nombreux essais sur la théorie du langage, la théorie de la traduction, la philosophie de l'éducation, la philosophie politique, etc. Dans le monde anglophone, il est réputé pour ses critiques littéraires dans "The New Yorker" et le "Times Literary Supplement". Il a été membre de la British Academy.
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Nous venons de publier un recueil d'entretiens entre George Steiner et Nuccio Ordine, intitulé //George Steiner. L'Hôte importun//. Il est précédé par un beau texte en témoignage à Steiner, écrit par celui qui fut un de ses plus proches amis, Nuccio Ordine. Pour en savoir plus : https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453163/george-steiner-l-hote-importun *** Ce livre est le témoignage de la profonde amitié personnelle et intellectuelle qui a lié George Steiner et Nuccio Ordine. L'amour des classiques, la passion de l'enseignement, la défense du rôle du maître, la fonction essentielle de la littérature qui rend l'humanité plus humaine constituent les thèmes d'un intense dialogue, nourri de plus de quinze années de rencontres et de voyages dans diverses villes européennes. Ordine trace un portrait original de George Steiner, en le peignant sous les traits d'un « hôte importun ».

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Citations et extraits (234) Voir plus Ajouter une citation
George Steiner
Il est deux processus que les êtres humains ne sauraient arrêter : respirer et penser. En vérité, nous sommes capables de retenir notre respiration plus longtemps que nous ne pouvons nous abstenir de penser. Et à la réflexion, cette incapacité à arrêter la pensée, à cesser de penser, est une terrifiante contrainte.
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Je dis cela parce qu'une bonne part de la critique contemporaine présente un caractère différent. Narquoise, pointilleuse, extrêmement consciente de son origine philosophique et de ses outils compliqués, elle en arrive souvent à enterrer plutôt qu'à louer. Il est vrai qu'il y a beaucoup à enterrer si l'on veut préserver la santé de la langue et du sentiment. Au lieu d'enrichir notre moi conscient, au lieu d'être des sources de vie, trop de livres nous offrent la tentation de la facilité, de la grossièreté et d'un éphémère plaisir. Mais ces livres sont l'objet du métier forcé du chroniqueur, non pas de l'art méditatif et recréateur du critique. Il existe plus de « cent grands livres », plus de mille. Mais leur nombre n'est pas infini. A la différence du chroniqueur et de l'historien de la littérature, c'est des chefs-d'œuvre que devrait s'occuper le critique. Sa fonction essentielle est de distinguer non pas entre le mauvais et le bon, mais entre le bon et le meilleur.
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George Steiner
La liberté suprême pour la jeunesse, c'est la liberté de l'erreur.
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La critique littéraire devrait naître d'une dette d'amour. Le poème, la pièce de théâtre, le roman, d'une manière évidente et pourtant mystérieuse, s'emparent de notre imagination. Quand nous refermons le livre nous ne sommes plus pareils à ce que nous étions quand nous l'avons ouvert.

Pour emprunter une image à un autre domaine de l'art - celui qui a vraiment pénétré une peinture de Cézanne verra désormais une pomme ou une chaise comme il ne les avait jamais vues auparavant.
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Les romanciers du XIXe siècle sentirent intensément ce que leur propre temps pouvait offrir de ressources dramatiques.

Un monde qui avait connu Danton et Austerlitz ne trouvait pas nécessaire de chercher dans la mythologie ou dans l'Antiquité les matériaux de la vision poétique.
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Les romans de Dostoïevski marquent les étapes successives d'une enquête sur l'existence de Dieu. En eux s'est élaborée une philosophie profonde et fondamentale de l'action humaine. Les héros de Dostoïevski sont ivres d'idées et brûlés par le feu des mots. Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient des types ou des personnifications allégoriques. Nul, à l'exception de Shakespeare, n'a représenté plus complètement les énergies complexes de la vie. Cela veut dire simplement que des personnages comme Raskolnikov, Muichkine, Kirilov, Versilov, Ivan Karamazov se nourrissent de pensée comme d'autres humains se nourrissent d'amour ou de haine. Là où les autres hommes brûlent de l'oxygène, eux brûlent des idées. C'est pourquoi les hallucinations jouent un si grand rôle dans les romans de Dostoïevski : l'hallucination, c'est l'état dans lequel la ruée de la pensée à travers l'organisme humain et le dialogue entre le moi et l'âme se trouvent extériorisés.
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Selon les termes de Comte, Tolstoï fut un « serviteur de l'humanité ». Dostoïevski repoussait âprement le credo humanitaire et préférait demeurer avec les « serviteurs de Dieu », pleins d'angoisse, de faiblesse et parfois de criminelle folie.

Entre ces deux formes de servitude peuvent régner de grandes haines.
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Kafka, tout autant que les prophètes qui se rebellaient contre le poids de la Révélation, était hanté par les signes de l'inhumain. En l'homme, il voyait renaître la bête.
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Le courant du roman occidental est surtout prosaïque, au sens exact plutôt qu'au sens péjoratif du terme. Là, ni le Satan de Milton battant des ailes à travers l'immensité du chaos, ni les sorcières de Macbeth voguant vers Alep dans leur tamis ne sont vraiment chez eux. Les moulins à vent ne sont plus des géants, mais des moulins à vent. En échange, le roman nous dira comment sont construits les moulins, ce qu'ils rapportent et, avec beaucoup de précision, quel bruit ils font par une nuit de vent. Car c'est le génie du roman de décrire, d'analyser, d'explorer, et d'accumuler les données du réel et de l'introspection. De toutes les peintures de la vie que tente la littérature, de tous les contrepoids que les mots essaient de donner au réel, ceux du roman sont les plus cohérents et les plus complets. Les œuvres de Defoe, Balzac, Dickens, Trollope, Zola ou Proust enrichissent le sens que nous avons du monde et du passé. Elles sont cousines germaines de l'histoire.
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George Steiner
Apprendre par coeur, c'est entrer dans l'oeuvre même : Tu vas vivre en moi et je vais vivre avec toi. Les textes marchent à côté de nous ; se promener avec un poème de Baudelaire, c'est être en très bonne compagnie.
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