Elle aurait voulu que Maerlyn soit là. Pour l’épauler, l’aider, la consoler. Elle ne se serait jamais imaginé avoir besoin de ce réconfort. Mais elle n’y avait jamais goûté non plus jusqu’à rencontrer le jeune homme. Il était tellement plus difficile de faire face seule, quand on avait la possibilité d’être deux. Et elle savait que Maerlyn, lui aussi, partageait ce besoin.
- C’est bien une fille d’avoir peur des araignées !
- Trouvez-moi un homme qui ne frémisse pas devant une araignée qui fait deux fois la taille d’un cheval. Puis trouvez-moi une armée qui ne frémisse pas devant un millier d’entre elles.
- Il va mourir ? Vous ne pouvez pas faire de magie pour soigner sa blessure ?
- Non il ne va pas mourir. Mais je ne connais pas de magie pour soigner ça. Ni pour soigner l’imbécillité des gens qui sont poursuivis et qui pourtant chantent dans le brouillard.
Dusk avait beau n’être vêtue que de son ample manteau à capuche et de l’armure de cuir, les paroles de Gaëlle restaient vraies : le peu de sa personne qui était encore visible la rendait d’autant plus désirable pour tout homme laissant courir son regard. Elle ne fit aucun effort pour changer sa mise ; les hommes avec moins de sang dans la cervelle obéissaient mieux.
Dusk la Fière. C’est un surnom stupide qu’ils te donnaient aussi. S’ils te connaissaient vraiment bien – notamment tes défauts –, ils t’appelleraient Dusk l’Impatiente…
Il était tellement plus difficile de faire face seule, quand on avait la possibilité d'être deux. Et elle savait que Maerlyn, lui aussi, partager ce besoin.
La fée tourna son regard vers lui, haussant un sourcil. Elle eut un visage mi- amusé, mi-sévère.
– Je ne suis pas une Humaine. J'ai un engagement, je m'y tiens. Et toi ? Fuis-tu ceux à qui tu as donné ta parole ? Devrais-je fuir la mienne ? Tu me sous-estimes, Humain.
Dusk mit un jeune homme au sol devant elle, mais la vieille femme la releva de suite.
– Je ne suis pas maîtresse du temps, aussi ne le gaspillons pas. Je viens, car je te porte de sombres nouvelles,
Dusk. En un mot, un seul : Trahison.
– Nous avons toujours respecté vos choix, car il était précieux et ont toujours su nous épargner les douleurs des mondes extérieurs. Mais pourquoi les hommes se tournent-ils vers nous pour protéger l'un des leurs ? Et pourquoi devrions-nous aider un être faisant partie de l'espèce qui nous menace ?