A l’époque, il suffit d’un bout de mollet pour rendre les hommes fous. Les femmes n’hésitent pas à montrer leurs seins jusqu’à la naissance du téton, mais seuls les maris, ou les amants, ont droit à l’intimité de leurs jambes. Celles de Mme de Montespan sont bien évidemment délicieuses, fines, galbées, souples, ornées de bas couleur « ventre de biche ». Le geste est hardi, mais la belle est émue : tant de faste, de puissance l’impressionne.
Les dames s’éventent, pour que leurs secrets ne soient pas éventés.
Quand Philippe d'Orléans prend une mauvaise décision, c'est un désastre, Louis XV fait-il de même, c'est une erreur ; quand le régent donne une soirée, c'est la débauche, avec Louis XV, c'est une fête. L'un se vautre dans la pornographie la plus graveleuse, l'autre est un esthète de l'érotisme. S'ils ont tous les deux des boutons, Louis XV passe pour avoir une allergie, Philippe d'Orléans la vérole. Au jeune roi, on pardonne tout, ses frasques, ses orgies, sa cruauté… pour un temps.
Une vieille femme, austère, acariâtre et avare, qui tient plus de la marâtre – ou du dragon – que de la princesse, un ecclésiastique ambitieux qui n’est autre que son gigolo, des sicaires aux poignards bien aiguisés, pas de château, mais un bourg mal famé, voilà le conte de fées cynique sur lequel s’est bâti Versailles.
Très bon moment de lecture sous la plume de Alain Baraton avec son humour ses expressions, on remonte le cours de l'histoire de France et de ses rois dans leurs plus grande intimité avec des détails coquins et croustillants
C'est tout un art de savoir organiser une orgie sans qu’elle soit graveleuse. Il faut savoir mettre les coeurs farouches en confiance et calmer les esprits lubriques.
Le temps est à l’amour autant qu’à l’humour. Le libertinage devient érotique et les romans ne craignent plus d’y faire allusion.
Le temps est à l’amour, au sexe davantage. Lorsqu’on s’active, ce n’est pas pour aller à la guerre ou à la chasse, c’est pour finir la journée en joyeuse compagnie.
Rien n’est si parlant que ces petits appartements pour comprendre nos rois et nos reines. C'est là qu’ils ont vécu, qu’ils ont aimé, vraiment. Il faut avoir vu la salle à manger des Retours de chasse pour comprendre que les parties fines de Louis XV, que l’on taxe grossièrement d’orgies, devaient être raffinées : dans cette pièce aux volumes gracieux, aériens, avec des lustres hauts pour donner plus de légèreté à la pièce dont les murs sont blancs et dorés, ornés de petits tableaux de maîtres représentant des scènes champêtres, on a envie de flirter, de folâtrer, non de se livrer à des prises salaces ou scabreuses.
Le mariage est un contrat, destiné à unir deux fortunes, deux familles et accessoirement deux coeurs.