Une femme qui aime les gâteries, c’est en soi tout un programme.
Sans être un apôtre du naturel, j’ai du mal à comprendre pourquoi les femmes, surtout lorsqu’elles sont séduisantes, éprouvent le besoin de se tartiner pour plaire. Le pire supplice est le rouge à lèvres : rien n’est si perturbant pour moi que d’embrasser des lèvres grasses, surtout qu’après, c’est moi qui ai l’air maquillé ! A l’époque, le problème était moindre puisque les hommes aussi se fardaient.
Si l’amour avec Henriette avait le goût délicieux du fruit défendu, la liaison avec Louise est perverse jusqu’au raffinement. Avec elle, Louis parvient à tromper à la fois sa femme, sa maîtresse, sa mère et son frère : il triomphe. N’est-elle pas la seule femme qu’il ne peut aimer, puisqu’on la lui a offerte comme leurre ? Et on la lui sert sur un plateau ! Ajoutez à cela que Louise de La Vallière est légèrement boiteuse, comme une certaine Cateau, timide, pauvre, et le couve d’une admiration dévote : voilà de quoi faire d’un jeune arrogant, d’un fils irrévérencieux et d’un roi autoritaire, le plus heureux des hommes, ou du moins le plus amoureux.
Tous les petits garçons sont des dieux pour leur mère, enfin, jusqu’à un certain âge du moins.