"Et cet égarement avait quelque chose de si sombre dans un pareil moment, que, pour ne pas le voir, je plantai sur ces belles lèvres rouges et érectiles le robuste et foudroyant baiser du désir triomphant et roi !"
Comprenaient-ils enfin, ces athées, que, quand l'Eglise n'aurait été instituée que pour recueillir les cœurs - morts ou vivants - dont on ne sait plus que faire, c'eût été assez beau comme cela !
Le tonnerre entrant tout à coup, au lieu d'elle, par cette porte, ne l'aurait pas mieux foudroyé... Elle n'était pas entièrement nue ; mais c'était pis ! Elle était bien plus indécente, - bien plus révoltamment indécente que si elle eût été franchement nu.
Un des avantages de la causerie en voiture,c'est qu'elle peut cesser quand on ,'a plus rien a se dire,et cela sans embarras pour personne.Dans un salon,on n'a point cette liberte.La politesse vous fait un devoir de parler quand meme,et on est souvent puni de cette hypocrisie innocente par le vide et l'ennui de ces conversations ou les sots,meme nes silencieux,se travaillent pour dire quelque chose et etre aimables
La voix, ce ciseau d’or avec lequel nous sculptons nos pensées dans
l’âme de ceux qui nous écoutent et y gravons la séduction,
Les êtres heureux sont graves. Ils portent en eux attentivement leur coeur comme un verre plein, que le moindre mouvement peut faire déborder ou briser.
Il y a terriblement d'années, je m'en allais chasser le gibier d'eau dans les marais de l'Ouest, - et comme il n'y avait pas alors de chemins de fer dans le pays où il me fallait voyager, je prenais la diligence de *** qui passait à la patte d'oie du château de Rueil et qui, pour le moment, n'avait dans son coupé qu'une seule personne.
Cette personne, très remarquable à tous les égards, et que je connaissais pour l'avoir beaucoup rencontrée dans le monde, était un jeune homme que je vous demanderai la permission d'appeler le Vicomte de Brassard.
Précaution probablement inutile !
Les quelques centaines de personnes qui se nomment "le monde" à Paris sont bien capables de mettre ici son nom véritable.....
(extrait de "le rideau cramoisi", première nouvelle du recueil paru en 1951 aux éditions "Mercure de France")
La beauté est une. Seule la laideur est multiple.
L'Empire perdu, la Révolution écrasée par cette réaction qui n'a pas su la tenir sous son pied, comme saint Michel y tient le dragon, tous ces hommes, rejetés de leurs positions, de leurs emplois, de leurs ambitions, de tous les bénéfices de leur passé, étaient retombés impuissants, défaits, humiliés, dans leur ville natale, où ils étaient revenus “ crever misérablement comme des chiens ”, disaient-ils avec rage. Au Moyen Age, ils auraient fait des pastoureaux, des routiers, des capitaines d'aventure ; mais on ne choisit pas son temps ; mais, les pieds pris dans les rainures d'une civilisation qui a ses proportions géométriques et ses provisions impérieuses, force leur était de rester tranquilles, de ronger leur frein, d'écumer sur place, de manger et de boire leur sang, et d'en ravaler le dégoût ! Ils avaient bien la ressource des duels ; mais que sont quelques coups de sabre ou de pistolet, quand il leur eût fallu des hémorragies de sang versé, à noyer la terre, pour calmer l'apoplexie de leurs fureurs et de leurs ressentiments ?
(A un dîner d'Athées)
qui ne demande rien à la vie est plus haut qu'elle, et c'est elle alors qui fait des bassesses avec nous.